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Mercredi le 3 novembre, au Théâtre Denise-Pelletier - dans une salle où la distanciation sociale et le port du masque sont toujours de rigueur - c’était soir de première pour la pièce Les Sorcières de Salem. Dans une traduction et adaptation de Sarah Berthiaume, d’un texte d’Arthur Miller écrit en 1953, et une mise en scène d’Édith Patenaude, nous avons revisité la chasse aux sorcières qui s’est déroulée en 1692, à Salem, un village puritain du Massachusetts.
Les membres de la distribution sont: Anna Beaupré Moulounda, Adrien Bletton, Luc Bourgeois, Maude Boutin St-Pierre, Éveline Gélinas, Mathieu Gosselin, Catherine Larochelle, Emmanuelle Lussier-Martinez, Étienne Pilon, Sébastien Rajotte, Anna Sanchez, et Elizabeth Smith.
La pièce raconte les ravages causés par un cocktail explosif composé de vengeance personnelle, d’ignorance, de superstition, de rigorisme moral, d’intolérance religieuse, de délation, de mensonge et de supercherie. Tous ces ingrédients se combinent à qui mieux mieux pour engendrer une pléthore de fausses et funestes accusations, d’incarcérations, de tortures et de condamnations à mort.
Dans une mise en scène dynamique et inventive d’Édith Patenaude, l’action se déroule dans un décor minimaliste et dans une insistante pénombre. Les costumes sont peu élaborés et uniformément sombres.
Tout au long de la pièce, soit durant 1 h 55, un battement de tambour retentit à toutes les deux ou trois secondes. Les coups, réguliers comme l'horloge, se font tantôt forts, tantôt modérés ou nettement discrets, mais rarement sinon jamais absents. Leur insistance, voire persistance, devient rapidement lourde, oppressante, assommante même, et c’est certainement là l'effet recherché, c'est-à-dire ponctuer ainsi la marche inéluctable du temps, et évoquer la sinistre marche du condamné vers le gibet ou le bûcher. Qu’on me corrige dare-dare si mon interprétation est erronée!
À mon humble avis, qui n’engage que moi, mon accompagnatrice, ainsi que les quelques spectateurs dont j’ai subrepticement entendu des bribes de conversation, le son aurait pu être meilleur. En effet, j’ai perdu plusieurs lignes de dialogue pour causes d’articulation déficiente, de débit trop rapide, de volume sonore insuffisant, de protagonistes s’exprimant parfois dos à la salle ou de côté, de coups de tambour trop forts, etc.
Je crois savoir qu’au théâtre on tient mordicus à ne pas utiliser de micro pour respecter la sacro-sainte tradition plusieurs fois centenaire, sous prétexte que les comédiens maîtrisent suffisamment la projection de la voix pour être intelligibles jusqu’à la dernière rangée de sièges. Or, tous les comédiens ne sont pas égaux au chapitre de la qualité d’élocution, et tous ne jouissent pas d’une voix de stentor. Si moi, qui étais en sixième rangée (JJ), j’ai régulièrement eu de la difficulté à comprendre ce qui se disait, j’imagine que ça dû être pire encore pour les spectateurs plus éloignés de la scène. Si, en ce mercredi soir, en rupture avec la tradition, des micros étaient néanmoins parcimonieusement installés ici et là sur la scène, ou au-dessus, ou si les comédiens en étaient tous discrètement munis, ça n’a certes pas paru.
Un moment donné, vers le milieu de la pièce, Anna Beaupré Moulounda sort de son personnage de Tituba, entre seule sur scène, et vient nous faire un parallèle entre la chasse aux sorcières de jadis et la chasse aux sorcières contemporaine via, entre autres, les réseaux sociaux. C'est du moins ce que j'ai compris de son exposé.
Je suis d'avis que cette pièce est une évocation fort réussie de l'obscurantisme qui régnait à une époque désormais révolue - avec ses idiosyncracies et ses comportements hystériques induits par l'ignorance et la superstition - et durant laquelle l'implacable religion puritaine régnait en maître dans ce coin de pays.
L’ensemble de la distribution s’est mérité une ovation debout et de longs et chaleureux applaudissements.
La pièce est encore à l’affiche jusqu’au 27 novembre. Apprenez-en davantage sur Les Sorcières de Salem, et procurez-vous des billets en accédant au site internet du Théâtre Denise-Pelletier. Pour mieux vous conditionner à aller voir cette œuvre, vous pouvez également visionner une courte et intéressante vidéo d’une entrevue réalisée avec deux artisanes de la production (Sarah Berthiaume et Édith Patenaude).