Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Pour sa dernière création présentée à l’Usine C, la professeure de l’École Supérieure de Théâtre et metteuse en scène allemande Angela Konrad propose une brillante adaptation de l’essai Les robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en 12 questions écrit par Laurent Alexandre, médecin et entrepreneur, et Jean-Michel Besnier, philosophe spécialiste des nouvelles technologies.
Démocratiser les humanités numériques
La technique peut-elle et doit-elle améliorer l’espèce humaine ? Une sexualité est-elle possible avec des robots ? Est-il désirable de vivre des siècles ? L’intelligence artificielle va-t-elle tuer l’homme ? Voici autant de questions complexes, mais on ne peut plus contemporaines, auxquelles les cinq comédiens-scientifiques, invités au colloque loufoque de l’UMÀQ (l’Université de Montréal à Québec), répondent et débattent avec vigueur le temps de la pièce.
Reprenant ainsi la forme du dialogue initiée dans le recueil scientifico-philosophique Les robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en 12 questions, Angela Konrad convie pendant 1 h 30 ses acteurs fétiches Stéphanie Cardi, Philippe Cousineau, Dominique Quesnel, Marie-Laurence Moreau et Lise Roy, grimés de titres aussi pompeux que comiques, à interpréter des personnages contrastés qui démystifient les codes universitaires pour les tourner en ridicule. Leur mérite ? Prendre le risque d’explorer des registres non dramatiques comme l’université, la politique ou la science et parvenir à les théâtraliser sans les vulgariser.
Au-delà de l’échange d’idées brillamment documenté et basé sur des faits réels, chaque expert possède une panoplie de gestuelles, mimiques et attitudes qui le rendent particulièrement savoureux et attachants. De l’artiste numérique narcissique en passe de se faire cryogéniser, à l’universitaire française spécialiste des sex toys frôlant le burn-out, tous témoignent avec humour des grandeurs et faiblesses de l’être humain. C’est donc toute la sphère des « Humanités numériques », cette nouvelle branche universitaire dédiée aux sciences sociales et au numérique, qui parvient à faire son entrée au théâtre grâce à cette pièce.
Crédit photo: Maxime Robert-Lachaine
La poésie du vivant
Pour autant, la metteuse en scène ne sombre pas dans la tentation du « tout numérique » et propose un dispositif scénique simple et efficace, composé d’un grand écran et de quatre tables et chaises faisant face au public. Mais dès les premiers instants, une brèche s’ouvre avec Space Oddity de Bowie qui retentit dans la salle. Au fil des arguments, d’autres coups de théâtre inspirent un dialogue de plus en plus humanisé, comme si les faiblesses de l’homme le condamnaient irrémédiablement à un humble destin, tout du moins on l’espère. Bon gré mal gré, les langues se délient et les rapprochements s’opèrent. Du cadre rigide de la conférence scientifique, on vogue vers des cieux plus sentimentaux, notamment par la lecture, aussi drôle qu’émouvante, d’un poème élégiaque de Rainer Maria Rilke.