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La théorie de l’échec, rendez-vous théâtral présenté lors de deux représentations ce mois-ci au Diving Bell Social Club par la Compagnie du Grand Amour, nous a rappelé une vérité fondamentale qu’on oublie trop souvent dans notre monde sous haute surveillance: les règles déraisonnables sont faites pour être transgressées.
Robert est danseur. Il vit avec sa femme Corinne dans un petit appartement au sein d’un immeuble à logements. Petites vies tranquilles comme il s’en vit tout plein. Sauf qu’ils doivent respecter les nouveaux décrets du gouvernement, ceux-ci devenant tous plus insensés les uns que les autres. Voilà qu’aujourd’hui même, un nouveau règlement interdit formellement à tous les individus dont le nom commence par la lettre “R” de danser pendant un an. Oui oui, même juste pour le plaisir… Robert sent alors que le monde entier bascule dans la folie, mais sa compagne décide de lui proposer une solution qui tombe sous le sens: changer de prénom! C’est dans cette société schizophrène que la Compagnie du Grand Amour nous amène, le temps d’un souper avec les voisines qui ne sera pas de tout repos.
Photo: Thierry du Bois
On ne sait pas à quel point la comédie absurde peut faire preuve d’une grande clairvoyance jusqu’à ce qu’on l’expérimente par surprise. Où sont passés les Ionesco de ce monde? Pourquoi ne se délecte-t-on pas de cette lucidité rafraîchissante plus souvent? C’est comme si on acceptait déjà l’absurdité du monde tel qu’il est, qu’on n’ose pas trop la remettre en question, comme si on craignait que ça nous tombe dessus. Pour sa théorie de l’échec, Jérôme Bouclet a choisi exactement le bon ton, celui qui fait rire à gorge déployée devant nos propres contradictions. En écrivant tous ses personnages avec une répartie savoureuse, il nous a permis de nous amuser devant la rectitude de la société postmoderne le temps d’une soirée, et pour cela il mérite nos remerciements les plus chaleureux.
Photo: Thierry du Bois
C’est devant salle comble que la petite troupe s’est produite au Diving Bell Social Club le mardi 23 mai au soir, et force est d’admettre que le public était déjà gagné dès les premières minutes. Pour une petite compagnie sans but lucratif, l’interprétation avait tout d’un théâtre des plus professionnels, avec une distribution qui d’un bout à l’autre maniait la tombée des blagues comme des maîtres jongleurs. On a aussi senti un réel plaisir de la part des comédiennes (Chloé Bernard, Ludmilla Kervazo, Mickaëla Juvin et Farah Ouali) et du comédien (François-Xavier Luce) à se lancer les répliques acerbes, plaisir très contagieux certes, car absolument tout le monde semblait être reparti avec le sourire. Il doit y avoir quelque joie commune à voir des personnages briser des règles idiotes, qu’elles soient réelles ou imaginaires, parce que La théorie de l’échec avait tout d’un vent de légèreté dans une société qui en manque cruellement.
La pièce sera rejouée les 22 et 24 octobre prochains. Pour toutes informations, rendez-vous sur le Facebook de la Compagnie du Grand Amour.