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Jusqu'au au 11 juin, le Théâtre du Rideau Vert présente la truculente comédie du célèbre auteur et animateur français de radio et de télévision, Laurent Ruquier. Dans une mise en scène de Denise Filiatrault, Geneviève Schmidt (Cloclo) et Patrick Hivon (Jean-Guy, alias Jean Dimitri) se donnent la réplique dans cette comédie de mœurs hilarante, traitant des travers de notre société moderne et technologique, dans laquelle il est devenu si difficile de s'engager amoureusement.
A travers deux personnages bien typés, Jean-Guy, le beau gars dont toutes les filles rêvent, et Cloclo, la grosse dont personne ne veut comme amante - mais qui fait la meilleure amie du monde -, Laurent Ruquier nous brosse un tableau sensible et juste des rapports interpersonnels que nous entretenons dans cette société post-moderne de consommation.
Durant cinq longues années, Jean-Guy et Claudine (surnommée Cloclo par Jean-Guy), tous deux trentenaires, se rencontrent chaque semaine pour passer leur vendredi soir ensemble. Sous des dehors débonnaires, ils s'amusent, partagent leur repas, boivent du vin et se racontent leurs petits potins de la semaine. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Leur relation, qu'ils qualifient tous deux « d'amicale », bien que fondée sur d'énormes quiproquo, ne sera jamais remise en question, durant tout ce temps, par l'un ou l'autre. On s'évade dans la superficialité. On évite de parler de ses véritables motivations, car on sait, intuitivement, que l'amitié ne tiendra probablement pas le coup. Le miroir n'est pas encore cassé, mais cela ne devrait pas tarder...
Le sous-texte de la pièce...
L'éclatement, en mille morceaux, du modèle unique de pensée et de valeurs du siècle dernier, a donné naissance, au 21 ème siècle, à une constellation de « petits moi », qui gèrent leur vie comme bon leur semble, et qui n'ont de comptes à rendre à personne, sinon à leur petit nombril. Dans la même foulée, on s'invente des types de relations sur mesure, qui nous permettent de ne pas nous engager plus profondément envers l'autre, tout en rompant la solitude, toujours difficile à supporter. On veut le beurre et l'argent du beurre. Tant pis si l'on n'a pas, en plus, le cul de la fermière : on ira le chercher ailleurs, comme l'a bien compris Jean-Guy...
Le règne du nouveau couple « yeux-cellulaire », abondamment illustré dans la pièce, ne laisse aucune place à celui de l'humain face à son semblable. Point de projet de société, point de projet d'engagement de toutes sortes, et a fortiori, de celui d'Amour. Dans ce vide sidéral de sens et de points de repères, chacun peut donc créer son personnage- voire s'inventer une identité- comme il l'entend. Ainsi, Jean-Guy, qui s'est rebaptisé « Jean-Dimitri », pour correspondre davantage au personnage qu'il s'est créé- à savoir créateur dans une boîte de pub-, exerce en fait un tout autre « métier », beaucoup moins glamour. Pendant cinq ans, donc, il mentira à Cloclo – celle qu'il appelle « sa meilleure amie » - sur sa véritable identité ainsi que sur les véritables motivations qui sous-tendent son amitié avec elle.
Cloclo, de son côté, est secrètement amoureuse de Jean-Dimitri, depuis le premier jour. Durant toutes ces années, elle espère qu'il rompra ce moule d'amitié, pour le transformer en relation amoureuse. Mais c'est bien mal connaître l'épaisseur de l'armure de Jean-Guy. Elle en fera l'expérience lorsque, prenant son courage à deux mains, elle tentera, un soir, de lui avouer son amour. Il ne veut décidément rien comprendre, et même, rien entendre. Ses remarques banales, à côté de la plaque, au premier degré, visiblement imperméables à ce que Claudine tente de lui avouer, causent l'hilarité générale des spectateurs. Vient pourtant un moment où les quiproquo, à la Molière, ne peuvent plus fonctionner, et où Jean-Guy doit faire face à la réalité et entendre enfin ce que Claudine cherche à lui dire. Les masques tombent enfin...Commence alors le véritable dialogue entre ces deux êtres, et la chance, peut-être, de permettre à ce sentiment d'un autre siècle - qu'on appelle « l'Amour « - d'éclore...
En tournant vers nous le miroir de nos propres travers personnels et collectifs, cette comédie hilarante, très justement intitulée « Je préfère qu'on reste amis », provoque le rire immédiat et généralisé dans toute la salle. On rit beaucoup - et de bon cœur - dans cette pièce. Quel meilleur véhicule que celui de l'humour pour faire passer un message ? Laurent Ruquier, l'auteur -et Molière avant lui – l'ont bien compris. La justesse des dialogues, des répliques, des mises en situation et des quiproquo bien ficelés, alliée à la finesse des jeux de mots bien tournés, font qu'il est impossible de ne pas rire durant toute l'heure et demie que dure la pièce. Ici, l'humour est fin, approprié, joyeux et juste... (une denrée rare dans notre printemps d'humour québécois !...)
Bref, « Je préfère qu'on reste amis » est un baume pour l'âme. Par les temps qui courent, on n'a pas les moyens de s'en passer ! On en ressort heureux, le sourire aux lèvres et le cœur allégé. Courez-y en grand nombre. Vous en serez, tout comme moi, ravis !
La pièce est à l'affiche jusqu'au 14 juin 2016 au Théâtre du Rideau Vert