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Hedwig et Le Pouce en Furie (Hedwig and the Angry Inch dans sa version originale) est une pièce musicale écrite par l’auteur et acteur américain John Cameron Mitchell, en 1998. À mi-chemin entre la comédie musicale et le théâtre, cette pièce ponctuée de chansons obtient une multitude de prix au cours des deux dernières décennies. La pièce fut interprétée par plusieurs grands comédiens américains, principalement connus pour des rôles issus de séries télévisées, tels que Neil Patrick Harris (How I met your mother), Michael C. Hall (Dexter, Six Feet Under) ou Darren Criss (Glee, American Horror Story), Hedwig et Le Pouce en Furie rayonne à travers le monde depuis 2014.
En 2001, le créateur de la pièce l’adapte au cinéma et se voit récolter plusieurs prix, notamment au Festival Sundance et au Festival international du film de Berlin, en plus de recevoir une nomination aux Golden Globes. Hedwig et Le Pouce en Furie est une oeuvre d’une telle modernité qu’elle n’a pas perdu une ride et prend tout son sens en s’ancrant encore plus dans sa réalité, aujourd’hui en 2023.
Pour introduire Hedwig dans notre réalité et s’emparer de sa traduction et de son adaptation, qui de mieux que René Richard Cyr qui s’entoure du talentueux Benoît McGinnis pour personnifier ce fascinant personnage ? Ensemble, ils travaillent à l’adaptation des textes et des chansons en français, et c’est une réussite.
À peine les lumières éteintes au Studio TD, qu’Hedwig entre sur scène, mini short en jean, collant résille, perruque blonde platine et bottines argentées à talons ! Accompagnée de son groupe de musique et de son mari Yitzhak, incarnée par Élisabeth Gauthier Pelletier, en superbe drag king, Hedwig nous livre l’un de ses concerts intimistes, dans une petite salle américaine, remplie d’émotions et de confessions. Cette artiste de Berlin Est nous conte son passé, son enfance et sa jeunesse, puis ses premiers émois et son arrivée aux États-Unis en épousant un américain… Mais à quel prix ? Celui de réaliser un changement de sexe qui tourne mal. Pour fuir son pays en suivant l’homme qu’elle aime, Hedwig est prête à tout. Se retrouvant ni transgenre, ni drag queen, elle nous raconte alors comment elle continue d’avancer, coûte que coûte, malgré une carrière et une vie remplies d’embuches.
En dépit de la petite scène du Studio TD, peu adaptée à ce spectacle qui se retrouve un peu étriqué, la performance de haut calibre de Benoît McGinnis nous fait oublier ce désagrément. Du haut de ses talons métalliques, tout en arborant l’iconique perruque, Benoît McGinnis livre une performance de haut vol. Avec un texte affûté à l’humour corrosif qui, petit à petit, se lisse pour devenir de plus en plus émouvant, des performances musicales de grande qualité, une puissance scénique remplie de colère, d’émotions et de justesse, Benoît McGinnis porte le show, et le tout, soulignons-le une nouvelle fois, en talons, en collant résille et en mini short en jean ! L’énergie de McGinnis est incroyable et ne vous laissera pas indifférent.