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Enfant insignifiant!, la dernière pièce de notre très prolifique dramaturge Michel Tremblay, est présentée en supplémentaire au Théâtre Jean-Duceppe jusqu'au 3 février. Ce dernier l'a tirée de son plus récent récit autobiographique Conversations avec un enfant curieux, et adaptée pour la scène l'an dernier. Dans cette pièce à sept personnages, le dramaturge a voulu donner la parole aux personnes qui ont été les plus signifiantes pour lui dans sa jeunesse. Par cette œuvre-synthèse sur son enfance, l'auteur a voulu dire un énorme « Merci » à tous ceux qui l'ont façonné et qui l'ont mené sur le chemin de l'écriture.
Comme dans toutes les pièces de Tremblay, le décor est minimaliste, afin de donner toute la place à la parole... Enfant insignifiant! n'y fait pas exception. La pièce s'ouvre sur un Michel Tremblay (Henri Chassé) attablé devant son ordinateur, en train d'écrire. Comme l'action se passe à Key West, l'arrière-scène offre une magnifique vue sur la mer, restant présente tout au long de la pièce. Devant elle, six personnages se tiennent debout ou assis sur des bancs disséminés çà et là sur le quai. Muets, fixés dans le temps et la mémoire de l'auteur, ils attendent qu'on leur redonne vie... Ce qui ne saurait tarder.
L'histoire se passe alors que Michel a six ans dans la première partie, puis 13 dans la seconde. Dépourvue d'actions et exclusivement constituée de dialogues, la pièce met l'accent sur la relation entre le jeune Michel et sa mère Nana (Guylaine Tremblay). On y découvre un enfant extrêmement curieux – à la limite, fatigant – qui ne cesse de poser des questions à toutes les personnes qui l'entourent. Son mot favori est assurément « Pourquoi? ». Il décortique jusqu'à plus soif tout ce qu'on lui dit, analyse, remet en question et renvoie les failles de logique au visage des adultes. Ces derniers tentent, du mieux qu'ils peuvent, de répondre à ses interrogations, mais celles-ci sont infinies et insondables. Et bien qu'attentionnés et agréablement disposés à son égard, ils n'en peuvent tout simplement plus. Exaspérés, voire hors d'eux-mêmes, ils finissent par inventer des réponses farfelues pour se débarrasser de ses questions. Même l'amie d'enfance de Michel, Ginette (Gwendoline Côté), aura fort à faire pour ne pas tomber dans l'abîme des argumentaires.
L'époque de l'enfance de Michel Tremblay se situant dans les années 1940 et 1950, c'est la religion catholique qui règne alors en maître et qui gère toute la vie des individus. Les interrogations du petit Michel ont donc presque toutes rapport à la religion. Contrairement à ses semblables, qui acceptent de croire sans poser de questions, l'enfant ne peut se résoudre à cette solution. Ainsi, tous les personnages qui entrent en interaction avec lui auront droit à sa médecine. On rencontre son père (Sylvain Marcel), homme de principes, simple et aimant, sa maîtresse d'école, mademoiselle Karli (Isabelle Drainville), sa grand-mère Victoire (Danielle Proulx) et la sœur directrice (Michelle Labonté). Heureusement que tous ces personnages ont une bonne nature, une patience disons… « normale », et un réel désir d'éduquer, sans quoi, ils n'auraient fait qu'une bouchée du petit Michel et de ses questions infernales. On voit qu'il a été entouré d'amour et d'attention. Les nombreuses références à l'époque rappellent bien des souvenirs à ceux qui l'ont vécue...
La mise en scène, sobre et efficace, est l'œuvre de Michel Poirier, assisté de Geneviève Lagacé. Le fait que les personnages se tiennent tout au fond de la scène, dans le noir, et ne sortent qu'un par un, comme tirés du temps par la mémoire de l'auteur, constitue un choix très intéressant et judicieux. Ils ne revivent dans la lumière qu'un instant – le temps de discuter avec l'enfant Michel – sur le devant de la scène, avant de retourner pour de bon dans l'ombre et le silence des plis de la mémoire...
Vers la fin de la pièce, Michel Tremblay fait revenir sa mère en scène pour lui dire à quel point il la remercie de ne pas l'avoir découragé dans son désir d'écrire. La pièce se termine avec le coucher du soleil en fond de scène... Métaphore du couchant sur la vie de Michel Tremblay?
Enfant insignifiant! est une pièce légère, agréable, où les gens rient de bon cœur à de multiples reprises. Elle s'est valu un torrent d'applaudissements et une ovation debout. Pour vous procurer vos billets, cliquez ici.