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Du 24 janvier au 11 février, le Théâtre Denise-Pelletier présente la pièce totalement loufoque et déjantée Being Philippe Gold, de l'auteur et metteur en scène Philippe Boutin, assisté de Marie-Claude D'Orazio. Les trois comédiens et collaborateurs à l'écriture sont Gabriel D'Almeida Freitas, Christophe Payeur et Simon Landry-Désy.
C'est à un spectacle pour le moins surprenant et déstabilisant qu'est convié le public de la salle Fred-Barry. Difficile, vraiment très difficile de trouver le fil d'Ariane de cette performance, qui relie moult sketchs, tous plus excentriques, déjantés, absurdes, farfelus et surréalistes les uns que les autres. Hormis la première partie, qui traite de l'évolution de l'homme à partir du singe, les sketchs suivants ne semblent qu'être des bulles séparées de folie issues de l'imaginaire florissant et intimement personnel de l'auteur. Le spectateur est convié à assister à l'exposition de son monde de folie et à y entrer - s'il le peut - s'il réussit à y trouver une quelconque clé pour y avoir accès.... Ce qui n'a vraisemblablement pas été mon cas...
Le décor et le propos...
Un énorme gorille est assis dans un immense carré de sable, formant toute la superficie de la scène. Seul en scène, muet, il passe de longues minutes à s'observer, comme s'il découvrait pour la première fois les différentes parties de son corps. Il joue entre autres avec une crotte de nez, (sic!) qu'il se passe d'une main à l'autre, durant de longues minutes. Puis, graduellement, il enlève des morceaux de son costume : gants, masque, illustrant ainsi le passage de sa condition animale à celle de son humanité. Il n'acquiert pas tout de suite la notion du langage, passant ainsi par l'étape « mime ». Le spectateur s'amuse alors à deviner la signification d'une grande quantité de mimes enchaînés les uns à la suite des autres. Le comédien-mime réussit d'excellentes performances.
Puis, ce nouvel homo sapiens se défait définitivement de sa peau de gorille pour se retrouver complètement nu sur scène. Il semble alors totalement désemparé et étonné, courant derrière son ancien costume, comme pour se sécuriser. Il forme même, par moments, un être mi-singe, mi-homme. La parole arrive enfin : aux borborygmes du début succèdent les onomatopées, les bouts de phrases, jusqu'à la libération complète de la parole. Et notre homme ne se prive plus dès lors de ce plaisir immense de pouvoir s'exprimer par la parole. L'auteur explique, dans sa présentation, qu'il a voulu faire une recherche de l'évolution de la prise de parole dans laquelle il partage ce qui le fascine, ce qui le fait rêver, ce qu'il trouve vulgaire et ce qui le trouble.
Les saynètes suivantes seront le reflet de sa démarche. Elles semblent toutes indépendantes l'une de l'autre. Dans l'une, on retrouve les deux comédiens vêtus comme à l'époque de Louis XIV, assis sur des chaises, un micro à la main, l'un interviewant l'autre. Cette interview est une satire de ce que l'on retrouve aujourd'hui : questions banales, stupides, magnifiant l'interviewé et renvoyant à des questions d'ordre très personnel qui misent sur l'émotivité. L'interviewé répond de façon aussi stupide et vide de sens. C'est le monde du vide, du non-sens, de la superficialité institutionnalisée. Message transmis.
Une autre saynète, mimée, montre notre homme en train d'assassiner tout le monde autour de lui, à l'aide d'une kalachnikov. On aura tous compris l'époque...
Ainsi, l'auteur, à travers l'ensemble des saynètes, fait un survol de l'évolution de l'humanité, de l'état de gorille jusqu'aux expéditions sur la lune, en passant par la prise de parole et les dérives auxquelles elle conduit souvent dans notre monde moderne.
Un écran lumineux, placé au centre de la scène - et diffusant divers messages - nous rappelle constamment que nous sommes maintenant à l'ère technologique.
Bref, Being Philippe Gold tente de transmettre un message, mais ce dernier me semble loin d'être clair pour les spectateurs. De ce fait, il m'est apparu d'abord et avant tout comme un super ego trip que l'auteur s'est payé, en déballant son univers imaginaire florissant et déjanté de façon brute et sans lien réel entre les saynètes. Malgré tout, pour les adeptes de l'imaginaire éclaté, surréaliste et rempli de surprises, ce spectacle peut être intéressant. C'est un hymne au délire et à la folie, qui en comblera plusieurs.
Bien entendu, pour une meilleure compréhension, il eut fallu assister à la rencontre qui expliquait les desseins de l'auteur, mais pour moi, une œuvre doit pouvoir exister par elle-même et en elle-même, et dire tout ce qu'elle a à dire, sans nécessiter l'intervention de l'auteur pour la comprendre.