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Jusqu’au 24 septembre se déroule le festival de lutte-théâtre ROYALMANIA aux Écuries. En plus des deux pièces phares du festival - Agamemnon In The Ring et Dick The Turd -, ce dernier offre la possibilité d’assister à des lectures, des entrevues, des sorties de laboratoires et des improvisations qui gravitent tous autour du concept de la lutte au théâtre.
Après avoir reçu plusieurs propositions artistiques mettant de l’avant la lutte comme point focal, le théâtre Aux Écuries décide de créer tout un festival qui utilise le ring-théâtre comme moteur créateur, soit ROYALMANIA. Bien que la partie improvisation si importante dans les combats de lutte soit malheureusement évacuée des pièces Agamemnon In The Ring et Dick The Turd, c’est surtout les multiples liens pouvant être faits entre théâtre, sacré, univers de la lutte et désir avide de pouvoir et de gloire qui crée l’unicité de ces spectacles. C’est dans une atmosphère absolument démocratisée, jubilatoire et libérée que l'éclectisme des deux spectacles peut se dévoiler.
La pièce, une réécriture de la Guerre de Troie, raconte la quête d’Agamemnon s’étant fait dérober la fameuse ceinture de lutte par les habitants de Troie (-Rivière) et faisant tout en son pouvoir pour la récupérer.
À travers l’univers chaotique de la lutte, on arrive pourtant à retrouver les codes du texte épique. Alors que les trois commentateurs des combats - qui, en comparaison de Dick The Turd, étaient plutôt simples techniquement - rappellent avec humour les Moires grecques qui tissent le destin des héros, les grands monologues au micro évoquent les tirades lyriques si connues du théâtre grec. Tout ça sans parler des entrées des personnages sur scène et des instants d’opéra-rock; des moments si dignes des épopées qu’ils soulèvent le public à tous coups et rendent les personnages presque mythiques. Le grand point fort d’Agamemnon In The Ring est sans aucun doute sa capacité à être une pièce en soi tout en faisant d’énormes clins d'œil à l'épopée originale.
On est à la fois à l’époque de la Guerre de Troie et dans le Québec d’aujourd’hui, à la fois dans une tragédie et une comédie, à la fois dans un registre de langue soutenu et extrêmement familier. Toutes ces contradictions font éclater non seulement les conventions du théâtre et de l’épopée grecs, mais réussissent aussi à les subvertir. D’ailleurs, j’étais plus que ravie de voir que la versification était récitée en alexandrins, mais que le joual faisait constamment irruption dans les discours. Délocaliser les événements, renverser le genre théâtral et bouleverser la langue, voilà ce que j’appelle une réécriture réussie.
Dans Dick The Turd, on revisite un des classiques de Shakespeare, Richard III. Entre trahisons et coup-bas, le public suit l’anti-héros Dick The Turd qui ne recule devant aucune mesquinerie pour arriver à décrocher la ceinture de la FFL, la Fédération féodale de lutte.
Alors que la qualité des combats n’est pas le point fort d’Agamemnon In The Ring, il est certainement celui de Dick The Turd. Sous les cris d’un public aussi participatif et vocal que dans les stades de lutte, les personnages s’affrontent avec technique, intensité et dérision. Ce fort accent mis sur les combats est aussi la raison du pourquoi les personnages sont si iconiques, j’irais même jusqu’à dire emblématiques. Que ce soit avec l’humour du lutteur religieux qui se flagelle avec le fil du micro ou à travers l’amour universel que veut transmettre un autre lutteur dans le combat final, le comique remplace ici, pour notre plus grand bonheur, le tragique. Mais l’histoire finit par n’être qu’un prétexte pour laisser place à la grande personnalité des personnages.
C’est quelque peu dommage puisqu’il y aurait eu matière à garder la force des personnages tout en construisant une histoire moins basée sur les combats. Je comprends toutefois que l’objectif du spectacle se trouve plus du côté de la catharsis caractéristique de la lutte que de la narrativité. Comme le dit la metteure en scène Elisabeth Coulon-Lafleur, « bien que la dramaturgie de la lutte soit toujours très manichéenne, la lutte et le théâtre ont en commun cette capacité de libération. »
Dick The Turd est aussi une pièce multimédia, et ce volet est très réussi. Tout au long du spectacle, un écran affiche une vidéo des combattants dans et hors du ring. Le spectateur peut donc être totalement immergé dans l’ambiance des combats de lutte tout en ayant accès à une focalisation différente de la pièce offerte par la vidéo. Ce dispositif permet à la fois d’apporter une grande dose d’humour à la pièce, mais aussi de complètement fusionner lutte et théâtre.
Courez voir ces spectacles complètement déstabilisants qui vous feront voir de grands classiques du théâtre sous le signe de la lutte. Pour plus d’informations sur le festival ROYALMANIA, c’est juste ici.