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Déjà savoureuse lorsqu’elle avait été présentée en 2008 à l’Espace Go sous une mise en scène de Claude Poissant, son retour en force cette fois au TNM par Catherine Vidal la consacre désormais comme une incontournable du théâtre québécois. Sans l’ombre d’un doute, Abraham Lincoln va au théâtre est un festin surréaliste à ne pas manquer.
C’est l’histoire du meurtre d’Abraham Lincoln par l’acteur John Wilkes Booth lors d’une représentation de la pièce Our American Cousin au Ford’s Theatre à Washington, le 14 avril 1865. Non, c’est plutôt l’histoire du célèbre metteur en scène Marc Killman, qui veut mettre en scène Laurel et Hardy, où Laurel assassine la statue de cire d’Abraham Lincoln… Ou encore est-ce plutôt l’histoire d’un hommage de Sébastien Johnson au grand metteur en scène Marc Killman sur sa volonté de répondre à la question du meurtre d’Abraham Lincoln par un acteur? C’est à rien y comprendre...
Cette pièce de Larry Tremblay raconte un peu toutes ces histoires, ou aucune d’entre elles. Elle est le symptôme de la schizophrénie de l’Amérique, qui se confond dans ses mensonges et ses récits fondateurs. Elle est à mi-chemin entre une réflexion sur le théâtre, sur le métier d’acteur, sur la santé mentale, sur la puissance de l’Histoire. Elle est surtout un texte d’une grande intelligence, mené brillamment par une distribution exceptionnelle et une mise en scène qui a su lui rendre justice.
Le théâtre a le don d’être un art qui reflète à merveille le monde dans lequel on vit. C’est peut être parce qu’il s’est exercé durant des siècles à faire exactement cela. Si l’on peut affirmer que l’Amérique vit actuellement des jours bien sombres (pas seulement les États-Unis, parce que le sort des pays américains est directement lié au leur), il en demeure que la psyché américaine d’aujourd’hui a un potentiel comique immense. Sans exprimer ceci de manière explicite, le texte de Larry Tremblay, la mise en scène de Catherine Vidal et le jeu absolument formidable de Luc Bourgeois, Mani Soleymanlou, Bruno Marcil et Didier Lucien profitent tous de cette occasion de nous le faire sentir.
Il s’agit d’un jeu de corps, de mots, de regards et de sous-texte qui fait tellement plaisir, mais qui offre également un grand potentiel de réflexion. Qui sommes-nous devant nos propres contradictions? Est-il plus important d’avoir compris ou de penser avoir compris? Il fait aussi ressortir les grands laissés pour compte de l’histoire américaine: les femmes et les Premières Nations.
Photo: Yves Renaud
Bref, pour un texte de 2008, Abraham Lincoln va au théâtre résonne toujours d’une grande actualité. Il nous montre que nous sommes capables de faire du récit surréaliste un théâtre à grande échelle, que la scène du TNM peut encore être un lieu plein d’audace et que nous avons nous aussi au Québec de grands dramaturges contemporains.
Pour cette pièce, il est plus intéressant d’en dire moins que d’en dire trop, mais on ne saurait vous la recommander assez.
Abraham Lincoln va au théâtre est présenté jusqu’au 8 avril prochain au TNM. Pour vous procurer des billets, c’est ici.