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En ce vendredi 1er mars, à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, le Trio Fibonacci a réussi à attirer une foule amoureuse d’esthétisme musical et prisant l’économie des moyens dans son expression. Grâce à leur programme consacré aux géants du minimalisme, les musiciens ont dû – à nouveau – afficher le triomphalisme qui leur sied si bien.
Douze œuvres de compositeurs éminemment contemporains ont été soumises à note écoute attentive.
Avec les très talentueux Gabriel Prynn au violoncelle, Steven Massicotte au piano et Julie-Anne Derome au violon, le récital a pris son envol avec « Yellow Beach » pour trio (2002) du compositeur Michael Nyman (né en 1944). À mon humble avis, cette pièce d’ouverture s’est révélée plutôt doucereuse et planante, sauf durant les trois ou quatre épisodes où la partition impose au violon et au violoncelle qu’ils se fassent répétitifs et insistants.
Ensuite le trio nous a offert « Fratres » d’Arvo Part (né en 1935). J’ai trouvé que cette musique ne manquait pas d’intérêt, même si elle s’économisait peut-être un peu trop et qu’elle sonnait plutôt lugubre à mon oreille. De plus, comme pour la pièce précédente, le violoncelle a eu des passages un peu trop répétitifs et insistants à mon goût.
Quant à la pièce suivante, la charmante « Head on » pour trio de Philip Glass (né en 1937), elle évoquait admirablement bien la pluie qui se déverse avec monotonie. C’est ainsi que je l’ai perçue, au risque que ce ne soit pas l’état d’âme qui habitait le compositeur lors de sa création. Néanmoins, j’assume mes propres états d’âme.
L’avant-dernier morceau de la première partie, soit « 40% swing (de Road Movies) » pour violon et piano (1995) de John Adams (né en 1947), a été beaucoup plus effréné, jazzé et entraînant. Nous en aurions repris bien volontiers.
Avant l’entracte, nous avons eu droit à une création québécoise du compositeur Maxime McKinney (né en 1979). L’œuvre, intitulée « Bleu tombant (hommage à Agnes Martin) » pour trio (2019), ne m’a pas laissé de souvenir impérissable à cause de son caractère très dépouillé, lent et peu excitant. Mon opinion ne faisant pas nécessairement unanimité, le compositeur présent dans la salle est monté sur scène et a été chaleureusement applaudi.
En deuxième partie, ce concert que je qualifierais de curieux, d’étonnant et même d’inusité, nous réservait les cinq œuvres suivantes de Ludovico Einaudi (né en 1955) :
Le fait que la musique de Ludovico Einaudi soit des plus inventives, lyriques, berçantes et aériennes, explique facilement qu’elle ait été autant appréciée.
En plus des petits chefs-d’œuvre d’Einaudi, nous avons pu entendre « O virtus Sapientiae » de Hildegarde de Bingen (1098-1179), une agréable berceuse, ainsi que « Mercy » pour violon et piano (2010) de Max Richter (né en 1966), qui m’est apparue être empreinte de nostalgie.
En rappel, le trio nous a offert un spectaculaire morceau qu’il n’a pas jugé bon d’identifier et que je n’aurais aucune hésitation à attribuer à Einaudi, tellement son style est particulier et reconnaissable.
Durant cette soirée, les musiciens du Trio Fibonacci nous ont fait découvrir des maîtres du minimalisme tout en démontrant une virtuosité qui frôle constamment l’inouïsme*. D’un concert à l’autre, ils m’obligent constamment à enrichir mon bagage de superlatifs pour ainsi mieux rendre compte de leur exceptionnel talent et de l’excellence de leurs prestations.
Ça relève vraisemblablement de l’exploit que d’obtenir un rendement maximum d’un investissement dans la musique minimaliste. Considérant le succès qu’ils ont remporté, force est d’admettre que ces musiciens sont des investisseurs avisés, qui ont donc légitimement mérité l’ovation debout finale et les généreux applaudissements qui l’ont accompagnée.
Vous pouvez suivre les activités du Trio Fibonacci en consultant régulièrement sa page Facebook ou en parcourant son site internet, ici même.
* Inouïsme, subst. masc., rare. Caractère de ce qui est inouï.