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En matinée du dimanche 23 septembre, dans la magnifique Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, le Trio Fibonacci fêtait dignement ses vingt années d’existence. Les murs en résonnent et en frémissent encore!
Rappelons d’abord que le Trio Fibonacci a été fondé en 1998 et qu’il réunit la violoniste Julie-Anne Derome, le violoncelliste Gabriel Prynn et le pianiste Steven Massicotte.
Incidemment, que signifie le nom Fibonacci? Par le passé, Julie-Anne a déjà précisé que « Fibonacci est le nom d'un mathématicien du Moyen Âge, inventeur d'un système de proportions numériques qui influença les arts et notamment la musique, y compris les sonates de Haydn. Nous avons préféré un nom comme celui-là plutôt que celui d'un peintre, par exemple. Nous voulions quelque chose d’original. »
Pour cet important anniversaire, le trio a décidé de nous offrir des œuvres de jeunesse créées par des compositeurs célèbres, alors que ceux-ci étaient âgés d’à peine 20 ans.
En début de programme, le trio nous a interprété le Trio op.1 no 1 en quatre mouvements de Ludwig van Beethoven. Selon Gabriel Prynn, on peut retrouver dans cette œuvre, qui nous a d’ailleurs procuré 40 minutes de pur bonheur, les traces de l’influence certaine de Haydn – alors professeur du jeune Ludwig – dans la structure de la composition. Bien sûr, on y décèle également tout le génie créateur du compositeur en herbe.
Ensuite, nous avons été ravis et transportés durant 25 minutes par le Trio en sol de Claude Debussy (1862-1918). Cette œuvre a été écrite alors que Debussy n’était âgé que de 18 ans. Il ne l’a jamais publiée, de sorte qu’elle est tombée dans l’oubli durant 112 ans (soit jusqu’en 1992) avant d’être découverte, alors qu’on la croyait depuis longtemps perdue ou détruite par le compositeur. Heureusement qu’elle a survécu car elle est tour à tour inventive, enjouée, passionnée, lumineuse et même étincelante. Du moins, c’est ainsi que je l’ai perçue.
Après un court entracte, le compositeur québécois Nicolas Gilbert (né en 1979), présent dans la salle, est venu nous entretenir brièvement de sa pièce d’une durée de 10 minutes, composée en 2004 et intitulée L’instant d’avant pour trio. Elle se veut être l’illustration en musique d’une tentative d’inversion du temps. Cette œuvre – qui commence par un martèlement du piano et se continue par un déchaînement des cordes – m’a semblé être de la musique expérimentale plus cacophonique que mélodique. Je verrais très bien cette musique servir de trame sonore dans un film de suspense ou d’horreur. Je n’en ai pas conservé un souvenir impérissable.
Et puis l’apothéose de ce programme a eu lieu, le Trio en si majeur, op. 8 en quatre mouvements de Johannes Brahms. Heureusement que ce chef-d’œuvre a survécu à l’autodafé des œuvres de Brahms par le compositeur lui-même, qui n’était pas particulièrement satisfait de ses productions de jeunesse en général au point d’en détruire la moitié. Il a du reste profondément remanié celle-ci en particulier, à une époque plus tardive de sa vie.
Ce trio de Brahms est des plus spectaculaires et impressionnants. Exception faite du langoureux et captivant adagio du troisième mouvement, l’œuvre est généralement enthousiasmante, voire excitante. Elle nous captive, nous soulève et nous emporte. Elle a magistralement bien terminé ce concert.
Encore une fois, j’ai été fasciné par le flamboyant Trio Fibonacci qui se distingue encore et toujours par son indéniable virtuosité, son évidente polyvalence, son vaste répertoire et, disons-le, l’hallucinante dextérité de ses membres. J’en recommande la fréquentation assidue sans la moindre réserve.
Sa prestation a été saluée comme il se doit par une ovation debout, et des applaudissements aussi chaleureux qu’approbateurs et reconnaissants.
En terminant, les spectateurs ont été invités à se joindre aux musiciens pour déguster un bon petit vin rouge ou blanc accompagné de grignotines. J’ai profité de cette providentielle promiscuité avec les artistes pour approcher Gabriel Prynn, le violoncelliste, et lui servir un sérieux avertissement. En effet, je lui ai dit qu’à l’avenir le Trio Fibonacci devra s’efforcer de paraître moins bon s’il ne veut pas avoir à supporter le poids grandissant de critiques de plus en plus élogieuses, sinon carrément dithyrambiques ou ultimement extatiques. Or, il n’a pas du tout semblé être ébranlé par ma mise en garde et m’est plutôt apparu tout à fait sûr de lui et parfaitement capable de gérer l’inévitable rançon de la gloire. Qui vivra verra et che sera, sera.
Que ce soit pour découvrir le parcours étoffé de chacun de ces virtuoses, consulter le calendrier de leurs futures prestations ou vous procurer des billets, vous pouvez accéder au site internet du trio en suivant ce lien.