Sincèrement, je ne sais que penser des copies... À mon adolescence, j’ai découvert et tout de suite adoré le groupe britannique Pink Floyd. Encore, on écoute ces albums. Nos enfants, de jeunes adultes, connaissent beaucoup des airs de ce groupe mythique. Mon amoureux et moi avions un peu peur de nous retrouver devant une pâle imitation et d’être déçus.

Eh bien non. Pas du tout. En fait, c’est un show de nostalgie. Parce qu’on était là, un soir de septembre 1987, au défunt Forum de Montréal alors que Pink Floyd avait débarqué en ville pour trois shows. Ce souvenir était encore bien imprégné dans nos têtes quand nous sommes arrivés au Centre Bell vendredi soir, mon amoureux et moi (Oui, oui, le même qu’à l’époque), pour voir The Australian Pink Floyd Show.

L’histoire…

1988 Adelaide, Australie. Un guitariste, Lee Smith, a son propre band formé du bassiste Trevor Turton et du batteur Grant Ross. Grand fan du groupe britannique Pink Floyd, il veut former un groupe dont le répertoire ne sera que celui de ce groupe célèbre. Il passe une petite annonce demandant un chanteur et un claviériste à laquelle répondent Steve Mac et Jason Sawford. Le band Think Floyd est lancé.

Ils ont le souci de créer l'atmosphère sonore nécessaire pour bien représenter leur groupe idole. C’était et c’est encore un des aspects les plus importants de cette formation. Ils ont des petits contrats, ici et là.

En 1992, le band redouble d’efforts pour resserrer un peu le show. Des musiciens quittent, d’autres les remplacent. Peter Whitely prend la place de Trevor Turton et est à son tour remplacé pour la tournée en 1993 par Colin Wilson (qui en fait toujours partie en 2016). S’ajoutent Richard Guest et Bear Sutton.

Cette année-là, Think Floyd devient The Australian Pink Floyd Show que je nommerai dorénavant TAPFS. Une année pleine de succès. Cependant, l’idéateur, Lee Smith doit quitter pour cause de maladie; c’est aussi le départ de Bear Sutton.

Mais les tournées se poursuivent. Lors d’un show, en 1994, dans la salle se trouve David Gilmour, le guitariste et l’une des voix de Pink Floyd. Il leur demande de jouer à son 50e anniversaire.

Wow. Quel honneur pour le TAPFS. Ce fut un grand moment de réunion entre l'original et le nouveau. Des musiciens de Pink Floyd dont David Gilmour et Rick Wright montent sur scène pour joindre le band pour interpréter Money et What Do You Want From Me. (J’aurais bien aimé être là!)

1997. Le TAPFS est en spectacle au Battersea Power Station, en Angleterre, l'édifice qu'on voit sur l'album Animals avec le fameux cochon volant. Pour y mettre un peu de leur saveur australienne, ils utilisent un kangourou volant.

(Crédit : wikipedia/Bex Walton)

En 1998, deux autres musiciens quittent le band, Richard Guest et Grant Ross, pour retourner en Australie. Paul Bonney remplace le batteur et fait toujours partie de l’organisation. Leur aventure se poursuit alors en multipliant les concerts et les pays visités.

En 2003, le band doit décider s’il poursuit ses activités dans la même veine que ce qu’il fait depuis les 10 dernières années ou si le temps du changement est arrivé. La célébration du 30^e anniversaire de l’album de Pink Floyd, The Dark Side Of The Moon, leur donne une bonne idée. TAPFS l’interprète au complet. Pour les besoins de la cause, s’ajoutent alors au groupe des « back vocals » et un saxophoniste. Du nouveau visuel fait maintenant partie des spectacles qui sont présentés en 2003 et 2004 en Europe et pour la première fois en Amérique du Nord.

Deux ans plus tard, c’est le 30^e anniversaire de l’album Wish You Were Here. Ils profitent de l’occasion pour présenter et enregistrer l’entièreté de Animals.

C’est en 2011 qu’ils ajoutent à leurs spectacles des projections en 3D. Le band grossit avec l’arrivée de David Domminney Fowler (qui était sur scène hier), Alex McNamara et les choristes Emily Lynn, Lara Smile et Lorelei McBroom, qu’on a aussi vues.

Mention spéciale à Lorelei. Elle a une grande expérience dans les groupes rock célèbres pour avoir chanté Gimmie Shelter avec Mike Jagger et The Great Gig In The Sky avec Pink Floyd sur la tournée Delicate Sound of Thunder qui a suivi la sortie de l’album du même nom en 1988. Sa voix est incroyable de justesse.

La tournée 2016

Pour le spectacle actuel, on retrouve parmi les excellents musiciens, deux qui étaient là à la naissance du groupe : le claviériste Jason Sawfort ainsi qu’à la guitare et à la voix l’excellent Steve Mac. Ils sont entourés de Mike Kidson, le saxophoniste qui a joint le band en 2003 et qui s’était donné comme défi de refaire le son du saxo des albums des années 70. Il peut en être fier; il a réussi parfaitement.

Les musiciens sont calmes sur scène à l’image du vieux Pink Floyd.

Les pièces interprétées sont choisies parmi les albums à partir de The dark side of the moon jusqu’à The Division Bell : Shine on you crazy diamond - Time – Hey You - Wish You Were Here - Us and Them - Comfortably Numb - Another Brick In The Wall... - En rappel : Run Like Hell

Extrait enregistré en spectacle :

On a beaucoup apprécié les multiples clins d’œil à l’Australie. D’ailleurs, le célèbre prisme est remplacé par la silhouette de ce grand pays, à travers laquelle passent les couleurs de l’arc-en-ciel. Des références à la culture australienne, aux artistes de ce pays, viennent nous rappeler que ce groupe n’est pas britannique. Skippy, Crocodile Dundee, AC/DC…

La mise en scène est à point, avec le cercle de lumière et les faisceaux lumineux verts et rouges qui dévoilent la foule à plusieurs moments pendant la soirée.

(Crédit : Eve Christian)

Ainsi, c’est dans ce cercle que sont projetées les images de vidéos qui nous font sourire tant leur association avec les chansons sont réfléchies : pour Pigs, ce ne sont pas des cochons volants mais des kangourous et sur les paroles de Brain Damage « The lunatic is on the grass… », on voit des visages de politiciens défiler, commençant avec celui de M. Trump…

Aujourd’hui, après presque 30 ans, ce groupe a voyagé a travers plus de 35 pays et vendus plus de 4 millions de billets. On comprend bien pourquoi des membres de Pink Floyd ont donné leur accord à ce groupe. On y retrouve l’ambiance, l’atmosphère et la sobriété – autant qu’un show rock peut l’être, du Pink Floyd de jadis. Les harmonies sont « sur la coche », comme on dit.

Vous n’avez pas fait partie de cette expérience? Voici une excellente vidéo qui vous donne une idée de ce que vous ne devez pas manquer s’ils passent par chez vous!

Ils sont au Grand Théâtre de Québec ce samedi soir, 17 septembre 2016.

Et voyez ça ainsi : si vous ne connaissez pas Pink Floyd et que vous assistez à ce spectacle, vous apprécierez une musique rock bien jouée, avec des musiciens qui connaissent leur métier.

Vous souvenez des paroles de Time? « And then one day you find ten years have got behind you”… Pour nous, hier, c’est 30 ans qui sont derrière. Déjà.