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Samedi 15 septembre, à la Salle Wilfrid-Pelletier, l’Opéra de Montréal entamait sa nouvelle saison avec la première de l’opéra Rigoletto de Giuseppe Verdi. Si l’on se fie aux applaudissements spontanés de l’assistance après l’exécution de chacun des arias composant cette œuvre maîtresse, force est de constater qu’elle n’a rien perdu de son irrésistible pouvoir de séduction. D’ailleurs, dès sa création au théâtre Fenice de Venise le 11 mars 1851, ce chef-d’œuvre a remporté un succès immédiat et retentissant, qui ne s’est jamais démenti depuis.
En passant, j’ai grande réticence à emboîter le pas à cette tradition moderne consistant à applaudir après chacun des arias – plutôt que d’attendre la fin de l’acte en cours – de façon à ne pas nuire à la fluidité du spectacle et à la concentration des artistes. J’ai donc persisté dans ma résistance passive.
D’entrée de jeu, j’avoue que je n’aime pas Rigoletto…je l’adore! À l’adolescence, je m’envolais déjà sur les stratosphériques accents aigus du ténor Nicolai Gedda dans le rôle du duc de Mantoue, ou sur les puissants accents graves du baryton Louis Quilico surnommé – à juste titre – Monsieur Rigoletto.
Propos condensé de l’opéra
Le bouffon Rigoletto finit par chèrement payer ses sarcasmes et railleries à l’endroit des courtisans familiers de la cour du duc de Mantoue, un impénitent coureur de jupon. Le duc séduit la fille de Rigoletto kidnappée par les courtisans, et, pour venger cet affront et ce déshonneur, ce dernier planifie l’assassinat du duc. Mais le complot se retourne contre lui et fait une victime inattendue à cause d’une malédiction proférée par le Comte Monterone.
La musique
Rigoletto compte de nombreux temps forts et ne cesse pas une seule seconde d’être captivant. L’œuvre n’est ni plus ni moins qu’une suite quasi ininterrompue de highlights (arias). Mentionnons simplement : « Ella mi fu rapita », « Cortigiani, vil razza dannata », « La donna è mobile », « Caro nome », « Bella figlia dell’amore », etc.
Le caractère sombre et tragique du drame s’annonce dès les toutes premières notes du prélude. Le chef italien Carlo Montanaro dirige l’Orchestre Métropolitain de mains de maître et en tire une musique des plus lyriques qui nous saisit immédiatement pour nous relâcher seulement, ébahis et conquis, à la toute fin de l’œuvre. Rigoletto regorge de mélodies envoûtantes, et donc de vers d’oreille.
Qualité des voix et du jeu
Bien qu’en certaines occasions, une légère amplification aurait été avantageuse, toutes les voix étaient suffisamment audibles, particulièrement celles de l’intense et spectaculaire baryton James « Rigoletto » Westman, du solide ténor René « Duca » Barbera, de la séduisante soprano Myriam « Gilda » Leblanc, de l’enjôleuse mezzo-soprano Carolyn « Maddalena » Sproule et de l’impressionnant baryton-basse Vartan « Sparafucile » Gabrielian.
Durant ma jeunesse, j’ai découvert l’opéra par l’entremise d’époustouflantes voix de stentor des supers vedettes d’un passé… pourtant pas si lointain. J’admets volontiers que cet apprentissage précoce a forgé mes goûts, consolidé mes préférences et m’a conséquemment rendu plutôt critique envers les chanteurs dont les qualités vocales et l’émission de décibels ne comblent pas mes attentes.
Bien que tous les chanteurs n’aient pas nécessairement la voix aussi prodigieuse et volumineuse que je le souhaiterais, j’estime que l’ensemble de la présente distribution est vocalement à la hauteur de la situation.
Il m’a également semblé que leur jeu était tout à fait crédible, impeccable, et dans l’esprit du verismo italiano.
Rappelons que la soprano Myriam Leblanc (Gilda) est une ex stagiaire de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, alors que la mezzo-soprano Rose Naggar-Tremblay (Giovanna), le baryton-basse Scott Brooks (Comte Monterone), le baryton-basse Brenden Friesen (Comte Ceprano), la soprano Elizabeth Polese (Comtesse Ceprano), le ténor Rocco Rupolo (Borsa), la soprano Andrea Núñez (un page), et le ténor Sebastian Haboczki (un domestique) en sont tous d’actuels membres.
Crédit photo de René Barbera et Myriam Leblanc : Yves Renaud
Tout ce beau et bon monde démontre éloquemment que l’Atelier lyrique est une véritable pépinière de talents qui dispense non seulement une précieuse formation à ses stagiaires, mais qui leur propose également des défis qu’ils n’ont de cesse de brillamment relever pour notre plus grand plaisir.
Mise en scène, décors, costumes et éclairages
La mise en scène de Michael Cavanagh m’apparaît fluide et efficace, tandis que les décors de Robert Dahlstrom sont à la fois fonctionnels et sobrement imposants. Les costumes de l‘Opéra de Montréal sont autant colorés qu’évocateurs de l’époque représentée, alors que les éclairages d’Anne-Catherine Simard-Deraspe sont soignés et soucieux de pertinence.
Voilà un formidable travail d’équipe qui mérite d’être souligné, et qui a d’ailleurs été salué par une ovation debout spontanée et d’interminables salves d’applaudissements. Trois représentations de Rigoletto sont encore à venir : les 18, 20 et 22 septembre courant. Cliquez ici pour accéder au site internet de l’Opéra de Montréal, consulter son calendrier, en apprendre d’avantage sur cette production et vous procurer vos billets.