Le 12 décembre dernier, dans le cadre de la série des Grands Concerts, l'Orchestre symphonique de Laval, accompagné de solistes de grand talent et du choeur des Petits chanteurs de Laval, présentait le concert « Baroque », avec un menu exquis, tout à fait représentatif de cette époque du XVIIe siècle et en parfaite concordance avec le temps de Noël.

En entrée, l'orchestre, dirigé par l'excellent maestro canadien Alain Trudel, nous régalait avec quelques chansons très connues du temps des fêtes. Judicieusement appelées « Noëls sur les instruments », ces extraits de chansons composées au IXe siècle, puis reprises au XVIIe siècle par le compositeur Marc-Antoine Charpentier, ont traversé les âges pour parvenir jusqu'à nous et être connues de tous les spectateurs dans la salle. C'est ainsi que nous avons entonné avec joie des airs très familiers en guise de délicieux apéro qui nous a mis en appétit...

S'en est suivie la Cantate « Mein Herze schwimmt im Blut », BWV 199, de Jean-Sébastien Bach, maître du Baroque, s'il en est un. Ce titre, que l'on peut traduire par « Mon cœur baigne dans le sang » se distingue des autres cantates, du fait qu'elle a été écrite pour soprano et instruments seulement. L'excellente soprano Kimy McLaren, diplômée du Conservatoire de musique de Montréal et ayant chanté partout à travers le monde, nous en a offert une merveilleuse interprétation. L'accompagnement instrumental léger accentue le caractère intimiste de la pièce. Le texte, de Georg Christian Lehms, est également d'une intensité peu commune chez Bach, mettant l'accent sur la repentance du pécheur et la miséricorde de Dieu. Le premier air fait entendre un magnifique solo de hautbois et le deuxième est accompagné de cordes. L'aria finale - une joyeuse gigue - tranche avec le grand calme de la pièce.

Au sortir de la salle, à l'entracte, des bénévoles offraient de délicieux sablés accompagnés de thé, pour souligner le temps des Fêtes. La salle, toute décorée de guirlandes rouges et vertes, achevait de nous mettre dans l'ambiance de Noël. L'atmosphère était à la joie et à la fête.

En deuxième partie, les spectateurs ont été ravis d'entendre une musique qu'ils connaissaient très bien : « L'hiver » de Vivaldi. Pièce entraînante, rythmée et joyeuse s'il en est une, les auditeurs ont échangé des regards heureux et complices. La violoniste soliste virtuose Lynette Israilian nous en a mis plein la vue... et les oreilles. Elle a complètement sidérés le public avec son jeu agile, virtuose et d'une maîtrise parfaite. Je me suis dit qu'elle était la « Da Costa » féminine! Les autres violonistes et musiciens donnaient aussi leur 110% dans un synchronisme parfait et sublime. Nous en étions ébahis. « Les quatre saisons » de Vivaldi sont rarement connues sous leur nom plus prosaïque de Concertos pour violon et orchestre à cordes, op. 8 nos 1 à 4. Composés en 1728, ces quatre concertos virtuoses décrivent les quatre saisons. Dans « L'hiver », qui nous a été interprété ici, on reconnaît d'abord, dans l'Allegro molto initial, « les tremblements dans la neige étincelante au souffle rude d'un vent terrible. »

Puis s'enchaînent les dissonances, représentant le froid, puis les bourrasques de vent, illustrées par les traits virtuoses du soliste. Enfin, le dernier mouvement se termine dans une apothéose, soit une cascade de notes symbolisant « tous les vents en guerre » de l'hiver.

La dernière pièce du concert était notre dessert chocolaté. Réunissant les deux solistes, Kimy McLaren (soprano) et Maude Brunet (Mezzo-soprano), accompagnées de l'Orchestre et du choeur des Petits chanteurs de Laval, ce magnifique et grandiose Gloria pour solistes, choeur et orchestre, RV 589, de Vivaldi, a achevé de nous mettre le cœur en joie. Entendre ce Gloria retentissant, repris et chanté par ce choeur d'enfants, appuyé par l'orchestre, est quelque chose d'exceptionnel. Cette musique grandiose et majestueuse est une ode à la reconnaissance et à la beauté de la vie.

Merci encore pour ce magnifique concert!