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Le week-end dernier, pendant que certains s’entrechoquaient anxieusement au parc Jean Drapeau en cherchant un accès aux toilettes chimiques, d’autres le faisaient avec allégresse dans les salles obscures de la Sala Rossa, de la Casa del Popolo et de la Sotterenea. En parallèle de l’incontournable rendez-vous de l’île Ste-Hélène, le festival Noise not borders présentait du 3 au 5 août dernier 24 groupes en provenance de deux des trois Amériques. Qu’il soit dû au hasard, à l’ironie ou à l’indifférence, ce chevauchement n’a pas empêché le public de répondre abondamment et bruyamment à l’appel.
@Casa del popolo
Noise not borders en est, cette année, à sa deuxième édition. La première, plus modeste, se tenait l'an dernier les 29 et 30 juillet exclusivement à la Sala Rossa. L’édition actuelle, bonifiée quantitativement et qualitativement, consistait en trois soirées principales, présentées à la Sala Rossa et à la Casa del Popolo, une « matinée » à l’Achoppe, ainsi qu’un after dansant à la Soterrenea après le spectacle de clôture de samedi. Compte tenu de la qualité et de l’achalandage de cette année, on peut dire que ce tout jeune festival a le vent dans les voiles.
Il faut dire que l’organisateur, Jose El Podrido, mexicain d’origine arrivé à Montréal il y a deux ans seulement, est néanmoins actif depuis longtemps au sein de la scène punk d’ici. Avant d'arriver à Montréal, il a vécu plus de dix années à Toronto, durant lesquelles il s’est produit dans plusieurs groupes (dont Plaga, qu’on a entendu jeudi à la Casa del Popolo). Il se déplaçait très régulièrement pour des événements et des concerts, comme spectateur ou en tournée, ce qui lui a donné l'occasion de tisser au fil du temps des liens avec les artistes d'ici. Il fait partie aujourd’hui de A.T.E.R. (voix), formation métal punk montréalaise, également à la Casa jeudi, dont les membres étaient ses amis avant qu’il débarque en ville et rejoigne le groupe.
A.T.E.R. @Casa del popolo
C’est aussi au cours de cette période pré-montréalaise qu’il a pu faire l’expérience d’une scène punk et hardcore qui, bien qu’elle se situe dans une des villes les plus cosmopolites en Amérique, reste, semble-t-il, très majoritairement blanche et masculine. D’où le besoin qui s’est fait sentir, pour El Podrido ainsi que pour plusieurs autres musiciens BIPOC, notamment d’origine latino-américaine, de se doter de moyens de diffusion autonomes. C’est de là qu’est né, en 2019, le festival Our Latin Thing, dont l’ambition était d’offrir une plateforme ouverte et inclusive à des artistes d’origines diverses, afin de rendre audible la qualité d’une production marginalisée. Les artistes et les collaborateurs rassemblés à cette occasion se sont maintenus soudés jusqu’à ce jour et le festival perdure à Toronto sous le nom de Breaking the borders (cette année du 17 au 19 août).
Mujeres Podridas @La Sala Rossa
C’est de l’esprit de cette première expérience torontoise que découle Noise not borders. L’ambition du festival est aussi de tisser des liens entre les communautés punk à travers les Amériques, déjà en contact via diverses plateformes numériques, et de consolider un sentiment de solidarité et d’appartenance. Les groupes invités par El Podrido, au cours de cette édition, sont souvent aussi des amis dont il connait et respecte le travail. Le festival donne par ailleurs un coup de mains aux artistes dont les moyens sont souvent limités, en leur offrant un soutien financier et logistique pour organiser leur transport et leur hébergement. C'est l'occasion pour ces groupes de se produire à l'étranger et de communier avec un public élargi, chose qui serait pour certains plus difficile à réaliser autrement.
Destruido @Casa del popolo
La précarité de l'accès aux moyens de vivre et de créer ne fait pas que rendre les tournées plus dures à entreprendre. Lorsque je demande à l'organisateur ce qui, à son avis, est la spécificité de l’apport des latino-américains au son punk, il me répond qu’elle provient justement de cette rugosité de la vie, qui est présente autant dans le fond que dans la forme de la musique. Par la coloration particulière du rapport au monde qu'elle suscite, distillée dans les paroles et dans l'attitude, par les limitations techniques qu'elle engendre. Le résultat est un son lourd, cru et agressif. Une urgence et une nécessité de crier.
Tout ceci était bien audible cette fin de semaine. Si je peux me permettre d’ajouter mon grain de sel, je dirais que nous sommes passés pendant trois jours à travers toutes les nuances de noir et de gris métallique, mais il se percevait aussi dans la hargne quelque chose comme de l’orangé et du rouge vif, quelque chose comme une chaleur et une vitalité réjouissantes.
Parmi les groupes de Noise not borders, quelques-uns sont en concert à nouveau dans les semaines à venir :
Agravio et Destruïdo ce dimanche 13 août, 15h, à l’Achoppe
A.T.E.R. au Traxide le 26 août prochain (avec Raped God, Electrika, Medvsa, tous les trois de Mexico)
Teykirisi le 11 août au Parc Olympique
Voici le line-up des trois jours de concerts pour ceux qui auraient manqué l’événement ou qui souhaitent s’y replonger :
Jeudi le 3 (Casa del Popolo):
Mock Execution (Chicago)
Destruido (Guadalajara)
Zeal (Ottawa)
Plaga (Toronto)
A.T.E.R. (Montréal)
Vendredi le 4 (Sala Rossa):
Mujeres Podridas (Austin)
Pobreza Mental (New-York)
Agravio (Guadalajara)
Saton (Mexico)
Durex (Montreal)
Khasssrat (Montreal)
Samedi le 5 (L’Achoppe) :
Narcoestado (Mexico)
Vestigo (Toronto)
Beef (Montréal)
Tenaz (Montréal)
Ordnance (Montréal)
Samedi le 5 (Sala Rossa) :
Salvaje Punk (New-York)
Malcria (Mexico)
Cadenaxo (Mexico)
Total Nada (Montréal)
Ilusion (Montréal)
Samedi le 5 (Sotterenea):
Teykirisi (Montréal)
HRT (Montréal)
Soltera (Los Angeles)