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Les soirées organisées par Mardi Spaghetti sont courues par les adeptes de musique expérimentale. Véritable laboratoire créatif visant à décloisonner les pratiques artistiques, le corps autogéré par les artistes et pour les artistes proposait cinq concerts en octobre. J’ai assisté à trois d’entre eux : un premier spectacle suivant la recette de base qui proposait deux performances sur la scène de la Casa del Popolo, Guy Thouin & l’Ensemble Infini présenté dans une église du Plateau-Mont-Royal, puis une soirée spéciale co-produite avec le collectif ontarien OwnSound Recordings à la Sala Rossa.
Le 17 octobre dernier avait lieu en toute simplicité à la Casa del Popolo, le concert de Marilène Provencher-Leduc, Charlotte Layec et Gabriel Trottier ainsi que Sarah Rossy, Salomé Perli et Summer Kodama. Cette formule propre à Mardi Spaghetti propose généralement un spectacle agréablement bref le mardi pour les couche-tôt.
Le premier trio constitué de Provencher-Leduc à la flûte, Layec à la clarinette basse et Trottier au cor, a amorcé la soirée vers 20h avec un doux préambule improvisé. Un ton organique, combinant une variété de souffles et de tamponnements sur les instruments, rappelait la présence d’animaux et de vent dans la brousse.
À travers cette jungle musicale rythmée, l’effervescente conversation entre les interprètes prenait de l’ampleur. Nous avions par moment l’impression d’assister à un authentique souper spaghetti autour d’une table où les dialogues s’ensevelissent l’un l’autre. L’usage de pédales et de percussions créait une dimension enveloppante presque électronique par moment.
En deuxième partie, le trio formé de Sarah Rossy au chant, Salomé Perli au violon et au piano et Summer Kodama à la basse a offert une performance particulièrement touchante. Le récit musical des artistes, teinté de leur complicité délicate, a débuté doucement. Ce dernier était agrémenté d’un violon discret, de l’ondulation des cordes de basse et d’une voix lointaine. Puis venaient certaines perturbations sonores sous forme de notes de basse plus lourdes, de paroles et de chants plus perceptibles puis presque anarchiques.
Les interventions de Rossy rappelaient par moment Bjork et son univers unique. Perli a laissé son violon pour se rendre au piano et accompagner sa troupe. L’intérieur de l’instrument s’est transformé en kalimba le temps d’une chanson.
Guy Thouin & l’Ensemble infini ont présenté un concert captivant à l’église Saint-Pierre-Claver au cœur du Plateau-Mont-Royal le 22 octobre passé. Le trio NPNP, composé du musicien et producteur Jackson Darby, de la multi-instrumentiste Evelyn Charlotte-Joe et du saxophoniste James Goddard ont entamé la soirée sur des notes électroniques empruntant au minimal wave. Le chœur de l’édifice s’est graduellement rempli des textures sonores synthétiques générées par les synthétiseurs modulaires de Darby, accompagnées de l’apport tactile plus fougueux de Charlotte-Joe et Goddard.
L’univers musical du trio était fortement enrichi par la présence singulière du saxophone. Goddard proposait un chaos maîtrisé et sensible qui appuyait les préoccupations théoriques, symboliques et politiques du groupe. Ce dernier a en milieu de concert initié cinq minutes de silence pour commémorer la situation actuelle en Palestine.
Suivait la performance de l’Ensemble infini avec : Guy Thouin à la batterie, Elyze Venne-Deshaies, Andrea Mercier et Félix-Antoine Hamel au saxophone, Belinda Campbell au piano, Pablo Jimenez à la contrebasse, Scott Thomson au Trombone et Raphaël Foisy à la guitare. Une panoplie d’éléments électroniques faisaient également partie des compositions. Sous la direction musicale de Venne-Deshaies, le groupe s’est lancé dans l’interprétation des compositions éclatées de Thouin.
Les musiciens et leurs instruments ont entamé une marche progressive à travers la foule attentive, assise sur les bancs d’église. Le chemin emprunté par les artistes était jalonné de notes qui atteignaient graduellement nos oreilles. L’itinéraire se terminait sur scène où le concert prenait son envol. Thouin, âgé de 83 ans, semblait infatigable. Le batteur de renom, ayant pris part au Quatuor de jazz libre du Québec, ainsi qu’à l’Osstidcho et à l’Infonie, a volé le show! Chaque musicien a eu droit à son solo. La vigueur de Jimenez, le focus de Venne-Deshaies et l’originalité des sons de Campbell méritent une mention spéciale.
Le dernier arrêt de mon marathon Spaghetti était à la Sala Rossa lundi soir dernier. Le spectacle mettait en vedette le groupe ontarien Thresher accompagné en première partie d’un trio formé pour l’évènement, composé de deux musiciens présents à l’église une semaine plus tôt : Jackson Darby aux synthétiseurs modulaires et Elyze Venne-Deshaies au saxophone. Simon Angell de la formation Thus Owls accompagnait les deux artistes à la guitare. À l’occasion de cette première soirée franchement froide de la saison, les habitués des réunions organisées par Mardi Spaghetti étaient au rendez-vous. Le trio Darby, Venne-Deshaies et Angell a proposé une courte performance captivante de pièces improvisées. La fougue de Venne-Deshaies, jumelée à la témérité d’Angell formait un tableau musical éclaté sur un fond de tissages sonores ondulants créé par Darby.
Thresher a par la suite offert une performance hypnotisante. Le trio originaire d’Owen Sound en Ontario, incluant Emerson Nicoll à la guitare, Russ Walsh à la basse et Kevin Griffin au saxophone et à l’harmonica, nous a transportés dans un monde bruyant, mais réconfortant. Les lourdes vibrations, tantôt assistées par les tonalités plus aiguës du saxophone, puis par celles plus chaleureuses de l’harmonica, nous faisaient nous élever le temps d’un concert, au-dessus de la chaise sur laquelle on se trouvait.
Vous pouvez suivre Mardi Spaghetti sur Facebook et Instagram, et Guy Thouin & l’Ensemble Infini sur Instagram. Quant au dernier album de Thresher, si vous voulez l'écouter, est disponible ici