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Dimanche dernier, par un après-midi frisquet d’hiver québécois teigneux, le Monument-National a vu triompher l’Opéra McGill. Ce dernier a présenté le fabuleux opéra de Gaetano Donizetti, Lucia Di Lammermoor, pour la troisième et dernière fois en cette fin janvier. Cet incontestable chef-d’œuvre a encore une fois été reçu avec débordement d’enthousiasme par une salle bondée et ravie.
Sur disque, j’ai à maintes reprises écouté cet opéra – dans son intégralité ou en partie –, chanté par des vedettes légendaires telles l’incomparable ténor Nicolai Gedda dans le rôle d’Egardo, et la divina Maria Callas dans celui de Lucia. C’est donc dire que mon oreille conditionnée appréhendait quelque peu une production locale par des chanteurs de la relève. Mais le suspens a été de courte durée, et la surprise a été de taille grâce à une solide et très talentueuse distribution.
Des sièges de choix dans la rangée C m’ont permis d’être tout près de l’action et de la fosse d’orchestre. Ainsi, j’ai pu pleinement goûter à toutes les subtilités de cette planante musique en plus d’attentivement observer le jeu, les attitudes et expressions des différents protagonistes. À mon humble avis, tous se sont surpassés en habitant très efficacement leurs rôles respectifs.
Souvent à l’opéra, les jeunes, beaux et élégants amoureux, prévus au scénario ou décrits dans le libretto, n’ont pas nécessairement l’âge ou le physique de jeune premier que la crédibilité du rôle exigerait normalement. Mais dans la version « McGill », la réalité a parfaitement épousé la fiction. La ravissante, et même fascinante soprano Brittany « Lucia » Rae et le distingué ténor Marcel « Edgardo » d’Entremont avaient tous deux et le look et la voix; du fait même, ils ont donné tout son sens aux termes « brillante distribution ».
Les autres protagonistes étaient le baryton Bryan « Enrico » De Parsia, le baryton-basse Jean-Philippe « Raimondo » Mc Clish, la soprano Amelia « Alisa » Lubrano, le ténor Sébastien « Arturo » Comtois, le ténor Patrick « Normanno » McGill et la soprano Sarah Dufresne dans le rôle muet – mais non moins essentiel et remarqué – de l’Apparition.
Cette œuvre compte une multitude de temps forts, si bien qu’on ne s’y ennuie jamais, pas même une seule seconde. J’avancerais même qu’elle constitue ni plus ni moins une succession ininterrompue de highlights. Chaque rôle principal connait son moment de gloire.
Je distingue malgré tout des moments franchement plus fortissimi que d’autres. Notamment, la scène 3 de l’acte II durant laquelle on se régale littéralement du fameux et envoûtant « sextette » et de la prestation d’un chœur des plus présents et efficaces.
Sans oublier la quasi inénarrable et indicible « scène de la folie » de la scène 2 de l’acte III, que feue Maria Callas a élevée au rang d’absolu chef-d’œuvre,et interprétée ici brillamment par une Brittany Rae – dont la photo apparaît ci-dessous – tout feu tout flamme, inspirée et inspirante. Elle a ainsi offert une impressionnante prestation en s’accaparant le rôle de flamboyante manière. Brittany est une interprète des plus douées. Je me remémore le vérisme de son jeu, ainsi que ses aigus, et j’en ai encore des frissons.
Crédit photo : Page Facebook d’Opera McGill
Autre fortissimo momento, la scène 3 de l’acte III qui a présenté au ténor Marcel « Edgardo » d’Entremont l’opportunité de fièrement se distinguer par l’interprétation du célébrissime et exigeant aria « Tombe degl’ avi miei…Fra poco a me ricovero » dont il s’est très honorablement acquitté.
Je m’en voudrais de passer sous silence toute une série de remarquables moments forts, c’est-à-dire chaque fois que le baryton-basse Jean-Philippe Mc Clish ouvre la bouche pour émettre la moindre note dans son rôle du prêtre Raimondo. Quelle superbe voix chaude, ronde, profonde, puissante et impressionnante! Sur la photo du haut de cette page, il est en retrait à la position centrale. En Jean-Philippe, a star is born!
Mention spéciale également pour Patrick McGill pour son très audible, articulé et convaincant Normanno.
L’Orchestre symphonique McGill, expertement dirigé par le chef et répétiteur principal Stephen Hargreaves, a été à la hauteur de la tâche en supportant et en appuyant une solide distribution qui, à mes yeux et à mes oreilles, a su rendre justice à cette œuvre notoirement exigeante pour les trois rôles principaux de Lucia, Edgardo et Enrico.
L’Opéra McGill a réussi à monter la poignante, lyrique et challenging « Lucia » en puisant dans la richesse des effectifs de l’École de musique Schulich, qui visiblement s’avère être une foisonnante pépinière de talents.
Les décors figuratifs de Vincent Lefèvre, tout en angles et en sobriété, ainsi que les costumes colorés de Ginette Grenier, les maquillages et coiffures de Florence Cornet, les éclairages de Serge Filiatrault et la mise en scène de Patrick Hansen ont tous contribué au succès d’une recette définitivement gagnante.
À la tombée du rideau, la réaction de la foule a été directement proportionnelle aux efforts et aux talents multidisciplinaires investis par l’ensemble de cette méritoire distribution. Bref, ce fut un triomphe! L’Opéra McGill mérite ainsi d’abondantes félicitations et des encouragements soutenus. Pour les suivre de près et ne pas manquer leurs prochains événements, cliquez ici.