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Le groupe de rock humoristique drummondvillois Les Trois Accords dévoile aujourd’hui son sixième album studio intitulé Beaucoup de plaisir. Dans la droite lignée de ce que le quatuor nous a habitués au fil du temps, cette nouvelle offrande musicale prouve que les quatre garçons ont trouvé une certaine maturité dans leur immaturité foisonnante et créatrice.
Tous les albums des Trois Accords auraient pu s’appeler Beaucoup de plaisir. Le groupe nous a, jusqu’à présent, interprété des textes absurdes qui contrastent avec le rythme effréné et le son énergique de leur musique. Ils amusent les oreilles et font bouger les têtes. C’est comme si les textes du groupe de rock américain Weezer étaient écrits par Weird Al Yancovic. Toutefois, il ne faut pas croire que Les Trois Accords de 2018 sont les mêmes que ceux de 2004. Loin de là. On peut même affirmer qu’il y a eu bon nombre de changements dans le corps des quatre garçons. Du Gros Mammouth Album Turbo naïf et enfantin jusqu’à un J’aime ta grand-mère un poil plus pubère et vulgaire (on est tout de même passé de « Montagne de fumier » à « Je me touche dans le parc »), en passant par un Joie d’être gai plus engagé et expérimental, le parcours musical des Trois Accords est à la fois juvénile et mature. Avec ce nouvel opus, ils synthétisent ces deux pôles pour un résultat loin d’être parfait mais loin d’être médiocre. Analyse.
Le positif
Beaucoup de plaisir marque la quatrième collaboration de Gus Van Go et Werner F à la réalisation et prouve une fois de plus que leur impact créatif sur le groupe est non-négligeable. Toujours plus peaufiné et structuré, le son des Trois Accords trouve ici une maîtrise quelque part entre le country-blues de feux de camp parfois simpliste des premiers albums et l’exploration grunge-garage inconstant des derniers opus. On reconnait définitivement le son des Trois Accords, mais il est recentré. Plus épuré que l’album précédent, on retrouve une simplicité dans l’enrobage musical qui reste accrocheur. Il y a moins de fioritures électriques au sein des accompagnements, mais on garde toujours un tempo révolté. La première pièce de l’album éponyme débute en force, ne perd pas de temps à s’introduire et met la table pour la suite: « Beaucoup de plaisir ce soir ».
L’humour des textes vit aussi un retour vers le futur. On retrouve l’humour naïf et décomplexé des débuts, mais cette fois-ci plus fin et nuancé. Simon Proulx (chanteur-compositeur et coréalisateur) démontre son expérience et maintient l’équilibre précaire entre absurde et grotesque avec davantage de confiance au niveau des textes et des sujets abordés. Par moments satiriques (« C’est mon album le plus personnel depuis l’autre d’avant » de « Tout le monde capote »), d’autres fois ridicules (les multiples commotions chantées dans « Commotion (sur le ponton) ») et même parfois faussement inspirants (« Bactérie #1 », sur l’affirmation identitaire d’un virus), les textes regorgent de richesse dans leur candeur. Le groupe s’éloigne de la provocation et de la revendication qui ont pu s’affirmer précédemment. C’est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de Beaucoup de plaisir.
Le moins positif
Les Trois Accords sont certainement plus sages qu’audacieux avec cet arrivage. Aucune surprise, si ce n’est un retour à certaines bases déjà mentionné (qui démontre bien l’absence de prise de risque). L’intention n’était clairement pas de tenter quelque chose de nouveau. À ce titre, les détracteurs font mieux de passer leur chemin. Il n’y a rien dans Beaucoup de plaisir qui marque un changement dans la signature du groupe. Ils sont les mêmes, pour le meilleur comme pour le pire, avec les mêmes comédies de situation et le même bonheur niais auxquels ils ont pu nous habituer.
Et si leur humour peut paraître anecdotique, la composition globale du disque le reflète parfaitement. Les onze chansons se succèdent sans importance avec parfois peu de différence. Par exemple, la cloche à vache qui résonne similairement sans aucune raison évidente pour « Beaucoup de plaisir » et « Corinne » étonne et détonne. Le tout est peut-être un peu trop homogène et n’aurait pas boudé un peu plus d’éclats. Sans accuser l’album d’un manque de générosité ou de créativité, on regrette par instant l’absence d’ambition. Il n’y a pas de réel impact après l’écoute. Certaines chansons sont attrayantes, nous habitent après un certain temps, mais l’ensemble aurait mérité plus d’audace pour réellement se démarquer des précédents efforts.
Le résultat
On ne peut pas reprocher au quatuor d’être ce qu’ils sont. Leur énergie colporte toujours une joie qui les rend attachants, notamment grâce à une musique et une identité de plus en plus maîtrisées par ses artisans. De l’enfant juvénile du Gros Mammouth Album Turbo et de Grand Champion international de course jusqu’à l’adolescent rebelle de Dans mon corps et J’aime ta grand-mère, les Trois Accords sont aujourd’hui arrivés à maturité : celle qui ne dénature pas, mais qui complète et reste fidèle à ses fondements. À l’instar d’Alaclair Ensemble et Plume Latraverse, la chanson humoristique des Trois Accords est un baume à la complexité par ses jeux de mots et autres calembours simples à imagés. Le groupe lumineux, ludique a rarement été aussi nécessaire dans le paysage culturel québécois, où sa place n’est désormais plus à faire. Loin des controverses et de la sur-intellectualisation, l’album fait tout simplement son office. Au niveau du plaisir, le pari est remporté.
Beaucoup de plaisir est en vente en magasins et en ligne depuis ce vendredi 2 novembre. La tournée québécoise de la formation de Drummondville débutera quant à elle dès janvier avec une vingtaine de dates à retenir un peu partout dans la province, notamment le 15 mars à l'Impérial de Québec et le 29 mars au MTELUS à Montréal.