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En matinée du samedi 1er juin, une fenêtre temporelle s’est ouverte durant quelques 75 minutes sur la cour du roi Louis XVI. Cette déchirure du temps, cette joyeuse galipette dans le passé, phénomène aussi rare qu’exceptionnel, s’est produite à l’église presbytérienne St. Andrew de Saint-Lambert, dans le cadre du Festival Classica.
Selon une note au programme, voici ce qui attendait les spectateurs : « Ce récital théâtralisé autour de la musique au temps de Louis XVI constitue la première et nouvelle création de la harpiste Valérie Milot, du bassoniste Mathieu Lussier et de la soprano Marianne Lambert. Venez assister à un spectacle humoristique présentant des œuvres de Mozart, de Grétry, de Méhul et de Devienne qui vous plongera dans l’atmosphère galante mais hypocrite du Versailles d’avant la révolution française. »
Dans une efficace mise en scène d’Élise Rivard, Mathieu (Louis XVI), Marianne (Marie-Antoinette) et Valérie (le mystérieux nouvel amant de Marie-Antoinette) ont joué en costumes d’époque - avec une loufoque perruque surdimensionnée dans le cas de Marianne - dans des décors inexistants, avec un strict minimum d’accessoires mais un maximum de talent et d’humour. Chez chacun de ces surdoués, le jeu et la virtuosité ont été au rendez-vous et ont occupé toute la place, pour notre plus grand plaisir.
Dès le départ, Mathieu « Louis XVI » Lussier a informé les spectateurs que bien que sa Marie-Antoinette ait été sérieusement affectée par une « gastro », elle serait malgré tout de la distribution, mais qu’un plan « B » avait été prévu advenant le cas où elle aurait dû interrompre sa prestation. S’agissant d’un récital lyrico-humoristique, j’ai douté durant quelques instants que l’information soit véridique, jusqu’à ce que Marianne entre en scène vêtue plus simplement que sur la photo publicitaire du spectacle.
Compte tenu de son état de santé du moment, elle se devait d’alléger sa tenue, d’abord pour assurer son confort personnel et aussi pour pouvoir s’en dégager rapidement… en cas d’urgence. Marianne, pour cette toilette moins élaborée que l’adversité vous a forcé à porter, je vous assure que vous avez bénéficié de toute notre compréhension et que nous vous avons accordé, sans la moindre hésitation, la plus méritoire des indulgences plénières. Que vous ayez tout de même si bien performé, dans une telle circonstance, en dit très long sur votre professionnalisme consommé et la qualité de votre jeu. Hormis un teint légèrement blême, vous n’avez rien laissé transparaître de votre état et, fidèle à vous-même, vous avez été formidable tant vocalement que théâtralement. Que demander de plus à une diva en pleine tourmente ?
Outre les compositeurs précédemment mentionnés, ont également été à l’honneur Étienne Ozi, Bénigne Henry, Michel Joseph Gebauer, ainsi que Jan Ladislav Dussek. Au total, seize pièces ont été exécutées de mains de maîtres. Parmi celles-ci, cinq ont été purement instrumentales telles la « 3e sonate pour basson : Sicilienne » d’Étienne Ozi ; les « Variations sur Ah! Vous dirais-je maman » à la harpe ; un duel basson-harpe intitulé « Variations sur Au clair de la lune » ; la « Sonate pour harpe en do majeur : 3e mouvement » de Dussek ; et la « Sonate pour basson en fa majeur op. 24, n.3 : Largo » de François Devienne. Ces œuvres ont donné l’occasion aux émérites Mathieu et Valérie de nous éblouir par leur incontestable virtuosité.
À noter que l’impressionnante et redoutablement efficace Valérie joue sur un prestigieux instrument qui lui est gracieusement prêté par l’entreprise Canimex de Drummondville, propriété du mécène Roger Dubois. Il s’agit d’une harpe « Apollonia » de Salvi dont il n’existe que treize exemplaires à travers le monde.
Quant à la soprano Marianne Lambert, j’ai pu constater à maintes reprises, qu’elle s’exécute dextrement avec un instrument - à cordes… vocales - unique, aux divines sonorités, dont elle revendique la propriété pleine et entière. Elle peut légitimement s’enorgueillir des vertigineuses prouesses qu’il lui permet d’exécuter à volonté.
Je n’ai aucun détail sur la provenance du basson de Mathieu Lussier mais j’ai ouïe dire, et j’ai même pu personnellement ouïr, qu’il en tire des sonorités aussi variées que fascinantes et enivrantes, qui invariablement nous font lui tirer notre chapeau.
En plus des cinq pièces musicales susmentionnées, le programme nous a réservé onze chants et arias, dont « Voi che sapete » et « Figaro : Acte 4 – Cavatine » de Mozart. Tous ont été merveilleusement interprétés par une soprano colorature dont on a déjà dit qu’elle possède une « voix diamantée aux couleurs chatoyantes ». Le fait est que quand Marianne chante, invariablement elle enchante.
Nous nous sommes donc copieusement régalés de musique tout en nous dilatant la rate. Tant et si bien, qu’à la toute fin, le très méritant trio s’est vu offrir une ovation debout bien sentie et des plus légitimes.
Je recommande vivement ce spectacle lyrique et humoristique dont c’était là première et non la dernière, puisqu’il sera d’abord repris au Festivoix de Trois-Rivières, le 4 juillet ; ensuite au Festival Opéra de Québec, à l’Auditorium Sandra et Alain Bouchard du Musée national des beaux-arts du Québec, le 3 août à 15 h ; et finalement, au Festival de musique de Bergerac, en France, le 16 août.
Valérie, Marianne et Mathieu sont tous trois d’ex récipiendaires primés et encensés qui affichent déjà une longue liste de réalisations. La fréquentation assidue du site internet et de la page Facebook de chacun (Valérie, Marianne, Mathieu) est hautement conseillée, pour en apprendre davantage à leur sujet et pour consulter le calendrier de leurs prochaines prestations. Trois grands talents, trois trésors nationaux, trois fois BRAVO !