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Le 3 février dernier, la Maison symphonique a offert aux mélomanes un très beau concert de musique classique : la « Passion selon saint Matthieu », de Jean-Sébastien Bach. Tel que composé en 1729, ce monument de la musique baroque réunissait trois chœurs, deux orchestres et six solistes pour un immense banquet musical de quelque trois heures... Une chose est sûre : tous les convives ont été émus et rassasiés par tant de beauté.
Afin de faire apprécier à sa juste valeur l’œuvre immense et complexe qui est présentée, le maestro Louis Lavigueur se fait toujours un point d'honneur d'expliquer aux spectateurs, avant le début du concert, son propos et l’histoire qui l’entoure. Ainsi, nous avons appris qu'au XVIIIe siècle, cette création liturgique était présentée dans une église, et les spectateurs étaient appelés à participer à travers le chœur. Cette musique sacrée allie en fait deux éléments : le texte de l'Évangile et les commentaires. Le chef nous a aussi informés que nous étions là jusqu'à 23 heures : « Presque jusqu'à demain », a-t-il ajouté (le concert commençait à 19 h 30, NDLR). Toute une surprise, pour plusieurs…
Mais nous nous sommes ensuite laissés aller à cette grande musique sacrée, profonde, grandiose qui pénètre jusqu'au fond de l'âme, tel un baume de douceur et d'apaisement. Nous avons pu apprécier la qualité et la ferveur des trois chœurs participant au concert : le Chœur classique de Montréal et l'ensemble Sinfonia de Montréal, dirigés tous deux par Maestro Lavigueur, ainsi que la chorale senior de la Commission scolaire English-Montreal, dirigée par Patricia Abbott. Les deux orchestres, réunissant chacun une vingtaine de musiciens, étaient placés des deux côtés de la scène, et les solistes se situaient à l'avant-scène.
Un petit aparté autour de l’historique, des fondements et de la structure de l’œuvre est nécessaire pour profiter de celle-ci – du moins de façon minimale. Un peu d'histoire s'impose, donc...
Dans « La Passion selon saint Matthieu », c'est le récit des dernières heures et de la mort du Christ qui nous est raconté en musique. De façon plus détaillée, on y décrit le dernier repas, l'arrestation, le jugement, la condamnation à mort et la crucifixion de Jésus (ici appelé le Christ). Ce texte, qui tient en six pages, apparaissait dès le début du christianisme et a été tiré de la fin de l'Évangile selon Saint Matthieu. Bach a donc choisi de le restituer intégralement, et il a confié à un même chanteur, l'Évangéliste (ici le ténor Jacques-Olivier Chartier), le rôle de le chanter. Comme l'Oratorio est une sorte de pièce de théâtre (mais sans mise en scène), les personnages qui sont évoqués peuvent intervenir à leur tour. Ainsi Jésus était ici interprété par le baryton Hugo Laporte. Les autres chanteurs solistes, soient Myriam Leblanc (soprano), Michael Taylor (contreténor), Jean-Philippe Lazure (ténor) et Daniel Lichti (baryton-basse), ainsi que les chœurs, assumaient les divers autres rôles de Pierre, Judas, Ponce Pilate, les témoins, etc.
Comme dans toute œuvre baroque, le texte et la musique sont intimement liés. On cite souvent un exemple caractéristique, dans la présence de l'insistante « appoggiature » qui termine l'œuvre : le si longtemps superposé au do, faisant dissonance avant résolution, symbolise la pierre qui referme lentement le tombeau. Bach, ce grand maître de la musique polyphonique et contrapuntique, désirait toujours traduire musicalement – et le plus fidèlement possible – les mots et ce qu'ils transmettent. Les multiples variations qu'il composait sur un même thème en font une musique d'une richesse et d'une beauté incomparables. On pourrait fouiller et décortiquer sans fin le génie de cette musique riche et complexe.
Bref, les chanceux qui ont pu assister à ce magnifique concert n'étaient pas tous – loin s'en faut – des mélomanes avertis, mais, chose certaine, ils ont tous pu apprécier, comme moi, cette musique sise entre le ciel et la terre. La preuve en est qu'une immense ovation debout, de plusieurs minutes, est venue remercier les multiples chanteurs et musiciens, pour toute la joie et le bonheur qu'ils nous ont apportés.
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