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Vendredi 23 novembre au soir, la Cinquième salle de la Place des Arts accueillait chaleureusement Katee Julien, une formidable chanteuse « à voix » québécoise qui se proposait de faire revivre sous nos yeux la « môme » Piaf, décédée en 1963 à l’âge de 47 ans seulement.
En plus d’être une chanteuse à la voix exceptionnelle, Katee Julien est également comédienne, metteure en scène et coach vocale. Loin d’être une nouvelle venue dans le paysage musical et artistique québécois, elle compte déjà 30 ans de carrière et s’enorgueillit d’une longue et impressionnante feuille de route. Vous pouvez en apprendre davantage à son sujet en fréquentant sa page Facebook ou son site internet ici.
Le décor dans lequel elle évolue rappelle un salon d’époque et incorpore un écran géant sur lequel sont constamment projetées des images et des vidéos évoquant d’abord l’enfance, puis la carrière, les amours et autres temps forts de la vie d’Édith Gassion, dite Édith Piaf. Au milieu de la scène gît un tapis blanc sur lequel sont posés, d’une part, un fauteuil, et d’autre part, un petit guéridon supportant une lampe aux ampoules scintillantes, ainsi que deux cadres avec photos d’Édith. Finalement, à gauche devant le piano, repose un vase contenant un bouquet qui déborde de grosses fleurs blanches.
Katee est accompagnée de trois musiciens : Louis Leblond, son amoureux et directeur musical, à la guitare; Jean-François Lambert au piano et à l’accordéon; et Renaud Labelle à la contrebasse.
Aussitôt le récital bien enclenché, il était plus qu’apparent que nous n’étions surtout pas en présence d’une imitatrice. En effet, la flamboyante interprète – qui rayonne et irradie même dans sa petite robe noire à la mode Piaf – ne sombrait jamais dans l’imitation. Elle s’appropriait plutôt remarquablement bien le riche et mémorable répertoire de la légende disparue, sans jamais s’effacer derrière le personnage. Katee était en plein contrôle et restait constamment elle-même.
La voix était puissante, impressionnante même, et parfaitement maîtrisée. Par instant, c’était presque le festival de la note tenue le plus longtemps possible, car la dame a effectivement du souffle à revendre et la technique du belting n’a plus de secret pour elle. Je précise que le belting est une façon intense de chanter des notes aiguës, une augmentation de l’ambitus vocal en « voix de poitrine ». Quant à l’ambitus, il se définit comme étant l'étendue de chaque ton, du grave à l'aigu.
De plus, dame Julien jouissait d’une prononciation aussi impeccable qu’exemplaire. On ne ratait pas une seule parole de ses chansons. Son phrasé et son élocution doivent certainement faire des envieux.
Et comme elle bouge bien! Qu’elle est donc expressive! C’est un pur euphémisme d’affirmer qu’elle « joue » admirablement, en plus de chanter magistralement. Elle ne fait pas que pousser la note, elle pousse également l’interprétation jusqu’au vérisme. En fait, elle donne une classe de maître en interprétation à chacune de ses prestations. Sa très éloquente gestuelle est aussi pertinente qu’élaborée, ainsi que généreuse. La chanteuse émérite est donc doublée d’une excellente actrice.
Crédit photo : Page Facebook de Katee Julien
Durant cet hommage – qu’elle présente depuis 2009 –, elle enfile tour à tour les quelque vingt plus grands succès de Piaf et entrecoupe les chansons de commentaires et anecdotes sur sa vie. Elle commente elle-même au micro ou elle s’en remet à la bande sonore accompagnant les projections sur écran.
Nous nous sommes régalés, entre autres, des incontournables que sont « Padam, Padam », « Milord », « La vie en rose », « L’hymne à l’amour », «Les feuilles mortes», « Frédéric » de Claude Léveillée (dont Piaf a jadis chanté cinq compositions), le duo « À quoi ça sert l’amour? » avec la participation ponctuelle mais fort appréciée du chanteur Dominic Lorange, etc.
Enfin, elle a chanté « Mon Dieu », mon tube favori d’entre tous les tubes de Piaf, et… j’en ai eu le frisson! C’est une pièce d’anthologie. J’ai encore en tête l’inoubliable interprétation d’Édith, mais également celle de l’illustre chanteuse britannique Elaine Paige qui en a fait, à mon humble avis, un chef-d’œuvre absolu grâce à son immense voix. Eh bien, pendant le temps de cette chanson, Katee m’a fait oublier Elaine Paige : dans mon livre à moi, il s’agit là d’un exploit considérable pour lequel je lui lève respectueusement et admirativement mon chapeau.
Elle a gardé la très poignante chanson « Non, je ne regrette rien » pour la toute fin et nous a offert la charmante et vibrante « Heureuse » en rappel.
Depuis le début, nous avons été littéralement fascinés et transportés. Hélas, le temps s’est écoulé beaucoup trop rapidement et le rêve s’est achevé.
Parlant de rêve, le plus grand de Katee serait de présenter son spectacle à New York, là où la « môme » a remporté un vif succès et où elle a appris la mort tragique de Marcel Cerdan, son boxeur et amant chéri, dans un écrasement d’avion aux Açores le 28 octobre 1949, alors qu’il venait la retrouver.
Je souhaite ardemment à cette artiste formidable que son vœu le plus cher se réalise. Elle le mérite amplement, comme en ont témoigné l’interminable ovation debout et les copieux applaudissements que les spectateurs ravis et conquis lui ont réservés. Vous pouvez consulter par ici le calendrier de ses prochains spectacles.