Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Vendredi dernier le collectif Milieu Therapy, voué à mettre en valeur les artistes queer et trans de la scène DIY, provoquait la rencontre épique au Turbo Haüs de l’Est et de l’Ouest. De passage à Montréal, en provenance de la côte ouest, les Orégonais The Body et les Californiens World Peace. Issues de la scène locale, Jetsam.
La soirée s’est clôturée avec le band vétéran et culte de métal expérimental The Body, formé de Lee Buford (batterie, programmation) et Chip King (guitare et voix). Le duo, réuni depuis 1999, propose depuis près de trois décennies un foisonnement d’expérimentations sonores, dans lesquelles les frontières de genre sont constamment transgressées et embrouillées.
Les amis de longue date de Providence, Rhode Island (aujourd’hui basés à Portland, Oregon) ont façonné devant la foule pendant une trentaine de minutes une sculpture sonore monumentale, monolithique et insaisissable aux premiers abords, pleine d’aspérités et de ramifications avec un peu d’attention. La fusion des consonances lourdes, bruitistes et telluriques du versant batterie et des samples électroniques concocté par Buford, avec la voix haut perchée, à la fois glaciale et céleste de King, offrait quelque chose comme une incarnation pesante et audible de la queerness.
L’entremets, menaçant et fulgurant comme ce moment où les coups de tonnerre et les éclairs se suivent d’une demi-seconde, était offert par World Peace, formation de powerviolence originaire de San Fransisco. Leur prestation, brutale, expéditive, faite de coups de poings sonores d’une trentaine de secondes, s’est éteinte presque aussitôt qu’allumée, laissant derrière elle une trainée de fumée et une faim accrue pour la suite des choses.
Il fallait terminer ici par le commencement, parce que ce sont véritablement les homies Jetsam qui étaient le clou de la soirée, enfoncé à coups de mots incendiaires, hurlés avec une urgence, une justesse et une hargne qui occasionnaient des frissons dans le dos et une boule dans la gorge.
Formé depuis 2021 seulement, le groupe all-trans anarchiste de powerviolence a déjà acquis, grâce à la pluie de concerts mémorables données depuis, une notoriété qui dépasse largement les frontières de la scène locale. Sur album, Jetsam -fait de Marcie à la batterie, Neon à la basse et Jack à la voix- met en forme, avec une efficacité qui soulage, la rage suscitée par notre environnement humain immédiat et global. Sur scène, iels offrent à la foule non seulement un exutoire, mais aussi un espace de communion et de réflexion, où des liens se tissent et des brèches s’ouvrent.
The Body est de retour à Montréal en juillet au Ritz avec Dis Fig, avec qui le groupe vient tout juste de sortir un album (le 23 février dernier), Orchards of a Futile Heaven.
En plus des concerts organisés fréquemment au Traxide, à la Sala Rossa et dans d’autres sales, Milieu Therapy organise le dernier jeudi de chaque mois un concert gratuit au Turbo Haüs.
Les albums de World Peace sont disponibles sur Bandcamp et on attend les prochaines dates de concerts. Cet article sera suivi par une entrevue publiée mardi prochain avec Neon de Jetsam, avec entre autres des détails sur les prochains concerts et sorties pour le groupe.