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Revenir sur le spectacle du chanteur anglo-nigérian Jacob Banks, présenté lundi soir au Théâtre Corona, tient presque de l’impossible. C’est que l’artiste, qui était de passage à Montréal dans le cadre de sa tournée Village, a non seulement une voix à laquelle aucun enregistrement ne rend justice, mais surtout, une présence scénique sans équivoque.
Et ce qui subjugue d’autant plus, c’est d’apprendre que le jeune musicien âgé de 27 ans n’a réellement découvert son intérêt pour la musique qu’à 20 ans, suite à un événement bien particulier. C’est effectivement après un cambriolage, lors duquel il n’y eut que sa guitare d’épargnée, que Banks s'est réellement mis à la musique et en est devenu passionné. Le destin est parfois (juste) assez ironique.
L'an dernier, l’artiste présentait finalement son premier opus Village, une œuvre qu’il aura pris le temps de mûrement réfléchir, celle-ci faisant suite à pas moins de trois EP. Cet album, alliant à la puissante voix grave du chanteur des arrangements R&B, électro, soul et hip-hop, est fait d’un métissage d’influences musicales audacieux. Sans compter la place bien particulière qu’y tient le blues, celui-ci servant plus que jamais le propos de l’artiste, qui voit dans sa musique une manière de libérer les émotions et d’explorer ce que signifie le fait d’être en vie. Gros contrat. Pourtant, à voir les spectateurs présents au Corona se laisser aller, déconcertés et euphoriques devant l’authentique prestation de Banks, on ose croire que l’artiste parvient à atteindre sa cible.
Oser l'éclectique, sans concession
C’est après une première partie énergique, assurée par l’auteure-compositrice-interprète marocaine à la voix d’or ABIR, que ce sont installés sur scène les musiciens de la tête d’affiche sur une solide introduction musicale. Quelques instants plus tard, la lumière vive des projecteurs se braquait sur le public en même temps que Jacob Banks s’avançait sur les planches pour entamer avec aplomb les premières notes de « Love Ain’t Enough », à laquelle il a enchaîné sans autres préliminaires la pièce aux accents gospel et hip-hop « Monster », puis l’entraînante « Be Good To Me ». Le ton du concert étant ainsi donné, le chanteur a profité d’un court intervalle pour saluer les spectateurs et souligner son plaisir évident à offrir sa prestation. Il faut le dire, le charisme de Banks est d’une évidence implacable, et sa générosité face au public n’a fait qu’ajouter à l’appréciation enthousiaste des spectateurs, qui étaient ni plus ni moins conquis dès son premier tour de chant.
C’est sous une pluie lumineuse que s’est poursuivie cette prestation impeccable, avec des titres plus dansants telle que la pièce aux rythmes reggae « Mexico » et le morceau d’inspiration électro-jazz « Diddy Bop ». Et, quand bien même il s’agissait de chansons plus pop, Jacob Banks parvenait toujours à en livrer une interprétation aussi émouvante qu’habitée, avec comme seul instrument cette voix immense qui ébranle tout sur son passage. Un fait qui n’a pu faire autrement que se confirmer lors de la livraison du franc succès « Mercy » et de la balade soul « Part Time Love », laquelle aura d’ailleurs tôt fait de faire fondre l’ensemble de l’audience. Une opération séduction que le chanteur a poursuivi avec habileté lors de la magnifique « Pilot », une pièce qu’il ne joue qu’en spectacle et sur laquelle on a – enfin! – eu accès aux notes plus douces de son registre grave et rauque, avec en finale deux brillants solos au piano et à la guitare. L’émotion qui a parcouru à cet instant l’ensemble de la foule était palpable.
Des émotions fortes aux douceurs pour l'âme
C’est lors de ce moment clé que celle en charge de la première partie est réapparue sur scène pour livrer sa voix sur la magnifique « Kumbaya », une pièce qui signifie « come by here » en Gullah – un dialecte originellement parlé par les esclaves de la Caroline du Sud et de la Géorgie –, et dont la mélodie à la guitare a doucement mis en valeur le duo formé d’ABIR et Banks. Puis, c’est en reprenant le classique de Coldplay « Fix You », que Jacob Banks a achevé de déconcerter un public aussi surpris qu’ému (en témoignaient les larmes de cette amie qui m’accompagnait).
Ont suivi quelques morceaux aux tempos plus lents et misant sur des arrangements de piano épurés, notamment « Peace Of Mind » et « Slow Up ». C’est d’ailleurs précisément dans ce type de pièces que la voix cathartique du chanteur est la plus sublimée. Question de ne pas tomber dans le mélodrame, on aura tout de même eu droit dans cette même section à la bien ensoleillée « Keeps Me Going », probablement le titre de Jacob Banks évoquant le plus ses origines nigériennes, avec ses rythmes de maracas et ses notes de xylophone entraînantes. Puis, c’est avec « Unholy War » que Banks a clos le concert, avant de revenir quelques instants plus tard – sans même se faire trop désirer – pour la très attendue « Unknown to You », toujours aussi émouvante. C’est avec l’incisive « Chainsmoking », une pièce pouvant facilement rappeler les arrangements électro-rock pesants de Two Feet, que le spectacle s'est conclu. Le chanteur n'a toutefois pas quitté la scène avant de remercier les spectateurs d’avoir pris de leur – précieux – temps pour venir le voir en concert, plus beau cadeau qu’on puisse lui offrir.
Jacob Banks, un artiste aussi immense qu’humble, dont la vulnérabilité est portée par une puissance qui illumine fort. C’est l’esprit vif et l’âme bienveillante que le jeune artiste aura désarmé le Théâtre Corona, une note à la fois.
Pour vous procurer son premier album, c’est ici.