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Vendredi soir, la file d’attente était impressionnante devant l’entrée de l’Olympia de Montréal. Les aficionados de hip-hop étaient nombreux à attendre fébrilement l’ouverture des portes pour le concert du groupe de rap IAM. Ce concert représentait la seconde prestation du groupe dans la métropole montréalaise – après l’ajout d’une date supplémentaire jeudi –, et s’inscrivait dans le cadre de la tournée célébrant les 20 ans de l’album L’École du micro d’argent.
IAM, je suis et je reste au sommet du rap...
L’histoire commence à Marseille en 1984-1985, avec la rencontre de Philippe Fragione (Akhenaton) et Éric Mazel (DJ Kheops) qui forment Lively Crew, puis le B Boys Stance en 1988 avec l’arrivée de Geoffroy Mussard (Shurik’n). Ce n’est que l’année suivante que le groupe prend le nom d’IAM avec l’entrée dans le groupe de Pascal Pérez (Imhotep), François Mendy (Kephren) et Malek Brahimi (Freeman) qui quittera le groupe en 2009.
Comme en témoigne les pseudonymes évocateurs de chacun de ses membres, IAM est fortement imprégné des cultures orientale et égyptienne. Influence orientale que l’on retrouve dans les différentes significations du nom du groupe, notamment celui de leur livre Imperial Asiatic Men.
Depuis la sortie de son premier album studio en 1991, ... De la planète Mars, IAM a su développer et imposer son style au sein du paysage musical français et international : un rap au flow rapide, dansant et éclectique. Mais les rappeurs phocéens ne sont pas uniquement des poètes urbains, ils sont également des témoins et des acteurs engagés abordant dans leurs titres des thèmes variés tels que: l’esclavage (« Tam Tam de l’Afrique »), les difficultés rencontrées par la jeunesse issue des quartiers pauvres (« Nés sous la même étoile »; « Petit Frère »; « Nous ») ou dénonçant la montée des partis politiques d’extrême droite (« 21/04 »). En somme, un groupe de rap francophone sachant allier rythmiques efficaces et discours positif, loin de la caricature souvent réalisée du hip-hop.
IAM, c’est enfin un succès qui a largement franchi, en 30 ans, les frontières de l’hexagone. En témoignent les nombreux invités de marque qui ont participé aux différents opus du groupe, tels que Beyonce, Wu Tang Clan ou encore Sunz of Man... ou encore la foule présente vendredi à l’Olympia.
Hormis les huit albums à leur actif dont Ombre est lumière (1993), Saison 5 (2007) et Arts martiens (2013), le concert de vendredi mettait en lumière les deux décennies nous séparant de la création de L'École du micro d’argent.
L’École du micro d’argent
L’opus célébré au cours de cette tournée d’IAM demeure le plus grand succès du groupe, malgré un huitième album abouti et intitulé Révolution (sorti en 2017).
Enregistré à New York, le son trop léché ne plaît pas aux membres du groupe et est à leur demande réenregistré avec la collaboration de Prince Charles, célèbre producteur originaire de Harlem. Le groupe fera le choix de conserver le son brut des maquettes afin de faire coïncider les sonorités avec la gravité des textes de l’album : « Un cri court dans la nuit »; « L’Enfer »; « Demain c’est loin ».
Grâce notamment à ce minimalisme assumé, l’album est un véritable chef d’œuvre du hip-hop et demeure encore aujourd’hui une référence. Certifié disque d’or en deux jours, L'École du micro d’argent s’écoulera à 1 million et demi d’exemplaires et sera récompensé par deux Victoires de la musique.
Chaud à l’extérieur, show à l’intérieur
C’est dans une salle imprégnée par une chaleur accablante et bondée que les quinquagénaires marseillais ont délivré une performance parfaitement maîtrisée, et en un mot : impressionnante !
Les phocéens ont enchaîné les classiques de l’opus phare de la tournée avec une facilité déconcertante : « Quand tu allais », « On revenait »; « Petit Frère »; « Dangereux »;« L’Empire du côté obscur »; « Un bon son brut pour les truands »... Chaque morceau a été repris en cœur par une foule totalement envoûtée par le flow d'Akhenaton et de Shurik’n.
Nerveuse, énergique et rythmée, la prestation d’IAM a été également ponctuée de morceaux issus des sept autres albums du groupe, parmi lesquels le tube « Je danse le Mia » (Ombre est lumière), ou encore « Orthodoxes » et « Monnaie de Singe » (Révolution). On a aussi entendu des chansons extraites des albums solos respectifs de Shurik’n et d’Akhenaton : « Manifeste » (Où je vis), « Bad Boys de Marseille » (Métèque et mat). Après une heure et demie de show et un dernier rappel, le groupe a offert au public le titre le plus emblématique de l’album : « Demain c’est loin ». Morceau de 9 minutes, sobre, sans couplet ni refrain, « Demain c’est loin » décrit le quotidien sombre des jeunes des quartiers pauvres et s’inscrit dans la volonté du groupe de faire du journalisme urbain. Le titre a conclu magistralement un show auprès d’un public conquis qui, sans nul doute, espérera qu’IAM fasse une tournée célébrant – pourquoi pas – les 25 ans de l’album.
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