MUZ, le Rendez-vous des musiques métissées depuis 13 années revient du 5 au 8 octobre prochain avec 17 nouveaux groupes qui transporteront les spectateurs et spectatrices à la contrée des musiques d’ici et d’ailleurs. atuvu.ca s’est entretenu sur cette édition 2023 avec Aida Kamar, directrice générale de Vision Diversité, qui nous a également raconté les prémices qui ont mené à la création de MUZ. 

Si MUZ est devenu un incontournable lieu de découvertes, il ne faut pas oublier pourquoi ce projet a été créé. Il y a 17 ans, Aida Kamar et sa fille Paméla Kamar ont fondé Vision Diversité, un organisme à but non lucratif, producteur spécialisé en musiques métissées qui voulait essentiellement inscrire sa démarche dans la sensibilisation, la reconnaissance et le support de ce courant musical professionnel qui prenait sa place. 

« On s'est rendu compte qu'il y avait énormément d'artistes dont la créativité s’inscrivait dans ce courant musical et qu'il fallait leur offrir les plateformes pour les faire connaître aussi bien du grand public que des responsables qui gèrent tout ce qui touche à la musique », explique Aida Kamar. C’est donc dans la continuité d’une programmation musicale annuelle que quelques années plus tard a surgi des radars MUZ, il y a 13 ans. 

Cette année, ce sont plus de 65 groupes qui se sont inscrits dont 17 ont été sélectionnés et auront la chance de se produire au Studio TD entre le 5 et le 8 octobre. 

Une soirée pour voyager 

Ce qui fait la force de l'événement, c'est la multiplicité des influences musicales. « C’est un voyage musical à travers plusieurs univers différents tous les soirs. Il ne faut pas croire qu'on répète la même chose tous les soirs », avance la directrice.

« Ces soirées-là ne sont pas simplement des moments de spectacle. Les artistes se découvrent mutuellement puisque chaque artiste est notre invité pour les quatre soirées. » Mme Kamar insiste également sur le terme de musique métissée au lieu de musique du monde : « Les artistes sont bien d’ici, du Québec, et ont fait le choix d’un univers musical qui les inspire mais qui se mêle aux multiples influences qui les entourent. D’où le nom de métissage né de ce fabuleux brassage que vit Montréal. »

MUZ se retrouve comme étant le théâtre d’un bassin de talents et de dynamismes différents : « C'est l'endroit idéal pour de véritables voyages musicaux parce qu’on passe d'un univers musical à l'autre. » Durant les quatre soirs, la directrice promet également une ambiance chaleureuse et respectueuse des artistes pour prendre le temps de les écouter et de les découvrir.

D’un autre côté, Mme Kamar tient à rappeler que MUZ ce sont des soirées complètes et c’est pourquoi on retrouve les noms des groupes par soirée et non les horaires pour avoir le plaisir de la découverte. Le but est réellement de découvrir, de se laisser emmener dans les univers personnels de chaque groupe qui combinent tous des styles aussi différents les uns que les autres. 

Des artistes aux influences diverses 

À partir de 19h, les groupes à l’affiche auront 20 minutes pour se produire. Ils offriront aussi chacun une chanson en français pour partager cette langue qui nous unit. 

Le 5 octobre

Cette première soirée accueille Banitsa qui vous emmène dans une réalité parallèle aux diverses influences (Gens du voyage, Celtes, Nouvelle-France). De son côté, Julien LePolyglotte vous envoie en voyage puisque son spectacle se passe directement dans un terminal d’aéroport où les musiques du monde se rencontrent et s’assemblent. Naïma Frank partage quant à elle ses rythmes R&B alternatifs aux sonorités pop et lo-fi. Roma Carnivale, un groupe de 8 musiciens aux inspirations folk punk rock est également au programme de même que Senaya qui concocte un menu où SoûlKreôl, rythmes d’Afrique et des Antilles, jazz, funk, blues, folk et R&B vous envahissent. 

Le 6 octobre

Alix Noël Guéry propose des sonorités alliant pop, musique caribéenne, chanson française, rythmes sud-américains et brésiliens. Le multi-instrumentiste Gabriel Schwartz de son côté dévoile son nouveau projet Folk-Bossa dans lequel les cultures du Brésil et celle de l’Amérique du Nord se mélangent. Malia Laura (RnB, rock, rap, gospel) s’inspire des plus grands comme Jazmine Sullivan, Whitney Houston, et Sting. Naxx Bitota joint gospel, traditionnel, classique, et folklorique, mais compte aussi sur les musiques populaires de son enfance, notamment le Mutuashi et la Rumba congolaise pour vous emmener dans son monde. Le groupe montréalais Papish aux influences et rythmes latino-américains compte aussi bien faire découvrir un style avec de la musique électronique et des rythmes variés de l’Amérique latine. Enfin, Skatton Club projette les spectateurs au beau milieu des années 60 à la rencontre ludique du Ska, style jamaïcain et du Rocksteady, qui prend sa source dans ce dernier.

Le 7 octobre

Cette avant-dernière journée présente Bianca Rocha qui mélange accents, rythmes et cultures avec milonga, chamamé et jazz. Charles Cantin offre sa propre version de la chanson québécoise en y ajoutant des rythmes du sud de l’Amérique. Donald Dogbo part du jazz pour ensuite faire découvrir les rythmes africains (akpongbô, gbégbé, etc.). Le trio SeptenTRIOn fusionne musique classique indienne, musique du monde et jazz pour de nouvelles sonorités. Maritza, artiste engagée, prend la musique comme bagage pour s’exprimer et Waahli propose son propre style aux influences majoritaires de Hip-Hop.

Le 8 octobre

Pour la soirée de clôture, ce sont Raph Delaé et Akawui qui viendront conclure ces derniers jours avec respectivement un lancement d’album et un lancement de spectacle. Il est à noter qu’Akawui fait partie des 3 groupes de la toute première cohorte de MUZ, dévoilée suite à l’édition 2022 et qui fut accompagnée pendant un an par les partenaires de MUZ.

À l’issue de ces représentations, trois groupes seront choisis pour représenter la cohorte 2023. Ils seront ensuite « accompagnés pendant une année entière d'octobre à l'édition suivante », termine la directrice, qui a hâte de voir ce que réserve cette année.