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Marianne Trudel est l'une des meilleures pianistes québécoises à l'heure actuelle. Enseignant la musique au Cégep Saint-Laurent et à l'Université McGill, elle a accompagné de nombreux artistes et chefs d'orchestre, de Charles Aznavour à Kent Nagano. La musicienne se retrouve aujourd'hui paralysée par la crise du Covid-19.
À l'heure ou plusieurs artistes tentent de faire front en proposant des concerts en direct sur les réseaux sociaux depuis chez eux, d'autres se retrouvent désarmés face à la crise sanitaire majeure que nous traversons actuellement. « Cette Covid-19 est absolument démoralisante, ce sont six mois de travail de démarchage pour participer à des concerts qui s'envolent en fumée », confie Marianne Trudel, l'une des grandes figures du piano à Montréal. En effet, un à un, les concerts de ces prochains mois, jusqu'en juillet, sont annulés – ce sont d'autant plus de ressources financières qui s'envolent.
« Pour être honnête, ces deux dernières semaines, je suis plutôt paralysée et anxieuse, comme beaucoup de gens. Qui plus est, on ne sait pas combien de temps va durer cette crise, puis l'on s'embarque dans plusieurs mois de difficulté. C'est une situation inédite et difficile pour moi qui aime la scène et être au contact des gens, tant aux lieux où j'enseigne qu'en concert. Je prends en ce moment du recul pour réfléchir sur la planète et l'humanité, prendre des nouvelles de mes proches. La période de création va sans doute revenir, mais je ne suis pas encore totalement remise de ce coup de massue que nous avons pris sur la tête ».
Photo © Michel Pinault
Une épée de Damoclès qui s'abat sur la culture
La situation actuelle est d'autant plus délicate que les revenus des musiciens se réduisent au fil des années, constate Marianne Trudel, qui enseigne en parallèle le piano au Cégep Saint-Laurent et à l'Université McGill. « Les gens n'achètent plus de disques aujourd'hui, sauf les personnes qui possèdent encore un lecteur chez elles », explique Marianne Trudel. Selon la pianiste, tous les musiciens sont dans le flou entre les disques qui ne se vendent plus et les nouvelles formes de consommation de la musique via des plateformes de diffusion en continu comme Spotify ou Deezer, « qui rapportent peanut ».
« Les temps qui courent sont difficiles pour les artistes. Je suis surprise qu'il n'y ait pas de mesures concrètes qui soient prises pour rectifier le tir au niveau des droits d'auteur. La musique est rendue gratuite partout, ce n'est pas normal. Les artistes créent sans cesse, mais tout le monde y a accès librement. Et puis cette crise sanitaire s'abat sur la culture comme une épée de Damoclès ».
Pianiste attitrée de Charles Aznavour
Marianne Trudel est une pianiste de grand talent, l'une des meilleures musiciennes montréalaises, produisant elle-même ses disques. La musique est arrivée très tôt dans sa vie, dès sa plus tendre enfance à Saint-Michel-de-Bellechasse. « Une gardienne prenait soin de moi, c'était une dame qui jouait du piano à l'oreille, entre deux brassées de lavage et l'éducation de ses quatre enfants. Elle jouait toujours des musiques très entraînantes à tel point que je dansais autour du piano », se souvient-elle. Dès l'âge de cinq ans, Marianne Trudel suivait ses premières leçons.
Depuis, elle n'a plus quitté son instrument de prédilection. Après quelques années de cours privés, elle a intégré le conservatoire de musique de Québec à l'âge de 13 ans, avant de suivre des cours en musique classique au Cégep de Sainte-Foy. « Ma professeure, Michèle Royer, a définitivement marqué mon parcours. C'est une femme très passionnée et rigoureuse, qui m'a encore plus encouragé à faire carrière », se remémore Marianne Trudel. La pianiste a ensuite suivi des cours de jazz et arrangement au Cégep Saint-Laurent, avant d'étudier le piano jazz à l'université McGill, puis de suivre une maîtrise en ethno-musicologie.
Autour de ses 20 ans, Marianne Trudel décide de partir en voyage à Paris. Elle y rencontre une figure incontournable de la scène tango locale, le chanteur et pianiste Juan Carlos Caceres, avec qui elle s'est liée d'amitié. Grâce à lui, une opportunité unique s'est présentée à la jeune pianiste : accompagner Charles Aznavour sur scène. Après avoir passé avec succès les auditions, l'artiste franco-arménien engage Marianne dans son équipe de musiciens pour une première tournée.
Une carrière riche pour une pianiste énergique
« Le tout premier concert commençait par un duo piano-voix sur La Bohême. J'étais tellement nerveuse que je pensais m'évanouir sur scène ! D'autant plus que nous jouions dans une salle immense et bondée. Finalement, ce concert et les suivants se sont très bien passés ! Après quelques années, à 24 ans, j'ai décidé de quitter Charles Aznavour et de rentrer à Montréal. J'avais une volonté forte de composer ma propre musique, ce qui n'est pas facile avec le temps serré que nous avons en tournée. J'oserai dire que c'était une erreur de jeunesse, mais malgré les difficultés, je ne le regrette pas ».
Pianiste énergique et passionnée, Marianne Trudel a en effet mené à bien de nombreux projets. Elle a produit depuis 2004 pas moins de neuf disques, le dernier en duo avec Karen Young en hommage à Joni Mitchell. Plus récemment, elle a collaboré avec John Hollenbeck pour créer un duo piano-batterie unique et intense, Dédé Java Espiritu, dont le disque doit paraître courant 2020.
Tout au long de sa carrière, Marianne Trudel a donné des récitals magistraux en solo comme en formation et joué dans de nombreux pays en Amérique du Nord et en Europe, ainsi qu'en Chine. La pianiste montréalaise a été nommée plusieurs fois aux Juno Awards, aux Prix Opus ainsi qu'à l'ADISQ, et partagé la scène avec plusieurs artistes internationaux : Louis Forestier, Klô Pelgag, Chucho Valdes, Kenny Wheeler, Mark Feldman, Ingrid Jensen et bien d'autres. L'enseignante a également joué sous les ordres de Kent Nagano à l'Orchestre symphonique de Montréal, ainsi qu'avec l'Orchestre symphonique de Québec et les Violons du Roy.