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Léo Ferré fait indiscutablement partie du club très « sélect » des grands de la chanson française, dont les chansons demeureront éternelles. Quelque vingt-cinq ans après sa mort, cet auteur-compositeur anarchique, rebelle et irrévérencieux nous séduit toujours. Les générations futures ne se lasseront jamais de le célébrer, y alliant parfois d'autres arts, d'autres médiums, mais tout en gardant toujours la matière première de ses textes et de ses musiques, qui sont inégalables. C'est à un spectacle combinant danse contemporaine, projections vidéo, chansons et musique que nous conviait, le 8 novembre dernier, la Cinquième salle de la Place des Arts.
La conception et la direction artistique de ce spectacle multidisciplinaire étaient assurées par Pierre-Paul Savoie. Plus d'une trentaine d'artistes participaient à cet événement, dont la facture originale n'avait, jusqu'alors, jamais été exploitée. Dans le coin gauche de la salle trônait un magnifique piano à queue qu'ont honoré les différents musiciens, dont, entre autres, la très touchante et talentueuse Catherine Major. Lorsque cette dernière chantait, on sentait la salle vibrer à l'unisson au son de sa magnifique voix et de sa présence sensible.
Tout au long de cette soirée, vingt-deux chansons se sont succédé, sans nul besoin de présentation, parce qu'archi-connues et archi-appréciées... Des images vidéo, réalisées par Alejandro Jiménez, étaient projetées au fond de la salle, donnant ainsi à la chanson un fini lustré, qui ajoutait à la plénitude de la représentation. Pendant que l'artiste chantait, accompagné des musiciens, quelques danseurs effectuaient une chorégraphie au devant de la scène, exprimant le mieux possible, par le langage des corps, le propos de la chanson. Chacun des chorégraphes (Hélène Blackburn, Emmanuel Jouthe, Anne Plamondon, David Rancourt et Pierre-Paul Savoie) était responsable d'illustrer une chanson, et a pu ainsi mettre à profit sa vision personnelle chorégraphique de la chanson.
Autour du majestueux piano se greffaient divers instruments (dont les guitares, violon, violoncelle) joués par les musiciens souvent multi-instrumentistes que sont Philippe B, David Charbonneau, Alexis Dumais, Sheila Hannigan et Ligia Paquin. La direction musicale était assurée par Frédéric Darveau, dont les choix musicaux sensibles ont réussi à rendre pleinement justice à l'essence des chansons de Ferré.
L'interprétation des différentes pièces présentées lors de ce spectacle de 90 minutes avait été confiée à des chanteurs et chanteuses connus du grand public. Certaines d’entre elles étaient interprétées par Léo Ferré lui-même, sur bande sonore, lequel nous comblait ainsi de sa présence virtuelle mais intense. Ainsi la première chanson ouvrant le spectacle, « La solitude », nous ramenait à l'essence même de Ferré, et ne nécessitait aucune autre présence que la sienne, qui emplissait déjà tout l'espace mental, physique et émotionnel de la salle. Léo Ferré, nous te retrouvions, tel que nous t'avions laissé, quelque 25 ans plus tôt: intense, inaliénable, puissant et incontournable...
C'est Alexandre Désilets qui a eu l'honneur d'interpréter la deuxième chanson, « Les armes », rompant ainsi l'intimité nostalgique qui nous avait gagnés. Puis, les mots de grands poètes, tels Aragon, Rimbaud, Apollinaire, qui avaient été mis en musique par Ferré du temps de son vivant, ont résonné via les voix de Bïa, Philippe B, Catherine Major et Roxane Duchesne-Roy. C'est ainsi que nous avons retrouvé avec bonheur « Il n'aurait fallu » (Louis Aragon), « Les corbeaux » (Arthur Rimbaud), « Est-ce ainsi que les hommes vivent » (Louis Aragon) et « Marizibil » (Guillaume Apollinaire).
Bien entendu, plusieurs des grandes chansons écrites et mises en musique par Ferré lui-même ont été interprétées durant ce spectacle-hommage. Ainsi, « Les poètes » (chanté par Alexandre Désilets), « La chanson triste » (par Michel Faubert), « Avec le temps » (par Bïa), « La mélancolie », (chanté par Philippe B), « Les étrangers » (chanté par Catherine Major), et l'incontournable et vibrant « C'est extra » (interprété par Alexandre Désilets) ont ravi les spectateurs-admirateurs-amoureux de Léo Ferré.
En somme, même si les chansons ont été bien rendues, il m'a semblé qu'il manquait ce surplus d'émotion qui fait qu'on est réellement touchés par une interprétation ... Celles de Catherine Major étaient, à mon avis, les plus touchantes, chaleureuses et émouvantes. Elles ont réussi à venir me toucher au plus profond du cœur. Personnellement, je doute de la nécessité d'ajouter des chorégraphies à des chansons qui sont, en soi, des monuments. Je préfère – et de loin – l'interprétation pure, directe, touchante, émouvante et le moins enveloppée possible de ces chansons-phare, géantes, bâties dans le granit, et se suffisant à elles-mêmes, que sont les chansons de Ferré et d'autres grands de la chanson française.