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Samedi soir à la Salle Wilfrid-Pelletier, Gioachino Rossini a triomphé une fois de plus grâce à La Cenerentola – Cendrillon, son opéra bouffe dont la représentation nous a charmés, éblouis et laissés tout sourire.
Ce dramma giocoso, d’une durée de 2h30, a été présenté pour une première fois à Rome le 25 janvier 1817. Le livret est de Jacopo Ferretti, d’après le conte Cendrillon de Charles Perrault, paru en 1697.
Extraits du programme de la soirée, voici quelques brèves notes biographiques éclairantes sur le génie précoce de Rossini :
« Fils de musiciens professionnels, le jeune Rossini apprend la musique sur le tas, en jouant l’alto ou le cor dans les orchestres des théâtres de province où chante sa mère. Quasi autodidacte, il commence très jeune à composer… son succès gagne toutes les grandes capitales européennes et il est considéré, à 23 ans, comme le plus grand compositeur vivant. »
Il est donc l’incarnation parfaite de deux dictons populaires : « le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre », et « le talent n’attend pas le nombre des années ».
J’ai découvert ce compositeur alors que j’étais jeune adolescent et que papa se plaisait grandement à écouter des extraits de Guillaume Tell, un véritable chef-d’œuvre, un substantiel drame d’au moins trois heures dont pas une seule seconde est ennuyeuse. Tous les protagonistes ont de mémorables arias à chanter. En fait, cette œuvre gigantesque nous séduit dès la première note et jusqu’à la toute dernière.
Par après, j’ai été initié à ses opéras comiques tels son fameux Barbier de Séville et son très divertissant Cenerentola.
À l’écoute de ses œuvres, j’ai toujours cru discerner chez Rossini (1792-1868) si ce n’est l’influence de l’illustrissime Mozart (1756-1791), au moins une parenté de style. En effet, les deux maestri ont excellé dans la composition d’arias chargés de dentelle et de fioritures, et exigeant de formidables prouesses vocales des interprètes appelés à s’attaquer à ces difficiles rôles. C’est un tel « air de virtuosité » qui a été brillamment exécuté par le ténor américain Juan José de León quelques minutes après le début du deuxième et dernier acte. Sa performance a été saluée par un long tonnerre d’applaudissements.
Incidemment, il semble bien que l’opéra se soit bel et bien démocratisé et ait du même coup assoupli une règle jadis tacite de n’applaudir qu’à la toute fin d’un acte ou de l’opéra. Tous les moments forts – highlights – ont été récompensés par une salve d’applaudissements. Apparemment, on ne peut désormais plus endiguer l’enthousiasme et l’empêcher de s’exprimer. La spontanéité en sort donc grande gagnante au détriment, peut-être, du rythme, de l’ambiance et du décorum. Ne doit-on pas s’incliner devant la volonté populaire?
Les six danseurs, costumés en souris, sont presque perpétuellement en scène, déambulent, enchaînent régulièrement cabrioles, roulades, gestuelles et pauses dans des positions inusitées, pour le plaisir de l’œil et pour le bénéfice accru du divertissement. Leur prestation ne passe certes pas inaperçue et contribue grandement à l’ambiance générale plutôt bouffonne de cet opéra semi-seria.
On doit à Joan Guillén les costumes hauts en couleurs, volontairement caricaturaux mais néanmoins évocateurs de l’époque, les perruques spectaculaires aux teintes vives et quasi fluorescentes, les accessoires tant inusités que fonctionnels, ainsi que l’imposant décor. L’aspect visuel de cette production est, en soi, un succès majeur imbriqué dans un succès global encore plus grand grâce à la touche magique rossinienne, naturellement, et une spectaculaire mise en scène.
Julie « Cenerentola » Bouliane, cette talentueuse mezzo-soprano, ex-membre de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Montréal, incarne une ravissante Cendrillon vocalement à l’aise et théâtralement crédible. Elle persiste sur la voie du professionnalisme auquel elle nous a d’ores et déjà habitués.
Crédit photo: Yves Renaud
Mention d’honneur toute spéciale pour la mezzo-soprano Rose Naggar-Tremblay, interprète de Tisbe, la belle-sœur de Cendrillon, qui en est à ses débuts à l’Opéra de Montréal et qui fait présentement partie de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Montréal. J’ai connu cette polyvalente et surdouée diva dans mon propre patelin paroissial où elle chantait régulièrement à l’église et donnait occasionnellement des récitals. Elle chante et joue déjà avec aisance et assurance. Elle a assurément une prometteuse carrière en perspective.
Chez la gent féminine, la soprano Laureen Margison se démarque autant par son jeu que par une voix forte et portante dans le rôle de Clorinda, la deuxième belle-sœur de Cendrillon.
Le ténor Juan José de León, dans son incarnation du prince Ramiro, s’acquitte haut la main et haute la voix, de ses exigeants arias concoctés par un maître de l’embellissement musical.
Dans son personnage du beau-père de Cendrillon, appelé rien de moins que Don Magnifico, le baryton Pietro Spagnoli en jette et en rejette. L’audience le lui signifiera d’ailleurs par une recrudescence d’applaudissements lors du salut final. Lui aussi en était à son fracassant début à l’Opéra de Montréal.
Vito Priante en Dandini – valet du prince Ramiro, ainsi que Kirk Eichelberger en Alidoro – tuteur du prince Ramiro, se distinguent également dans leurs rôles respectifs dont ils s’acquittent allégrement.
Le chœur, composé de 24 chanteurs, assume le solide rôle de premier plan qui lui incombe et prend brillamment toute la place qui lui revient.
La musique de Rossini nous transporte depuis plus de 200 ans, et ce n’est pas demain la veille que se terminera le voyage. Elle me rappelle invariablement ces vers de Charles Baudelaire :
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
Et vogue la musique!
Je me dois de souligner les excellents résultats respectivement obtenus par Maestro José Miguel Pérez-Sierra à la direction d’orchestre, Claude Webster, le chef de chœur, Joan Font à la mise en scène et Xevi Dorca, chorégraphe des facétieuses élucubrations scéniques des six omniprésentes petites souris.
Soit dit en passant, Claude Webster, que j’ai déjà eu l’occasion et le privilège d’entendre à titre de pianiste soliste et de pianiste accompagnateur, est également un coach professionnel certifié en PNL (Programmation neuro-linguistique) et en hypnose Éricksonienne. Ça fait plus de vingt ans qu’il travaille auprès des chanteurs d’opéra comme coach vocal et pianiste. Cet homme discret, qui œuvre en coulisse, est impressionnant de capacité et de compétence. Avec ce Monsieur, les élèves sont incontestablement entre bonnes mains.
Grâce à cette production d’une telle qualité, il était normal que l’ovation debout et les très généreux applaudissements soient au rendez-vous.
Si ce n’est déjà fait, vous pouvez vous reprendre et vous repaître de ce flamboyant festin audiovisuel pour encore trois représentations, les 14, 16 et 18 novembre. Courez vite acheter vos billets, ou cliquez simplement ici pour obtenir de plus amples informations et accéder à la billetterie en ligne.