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L’auteure Laurence Leduc-Primeau a publié en septembre 2018 son recueil de microrécits Zoologies, aux éditions La Peuplade. Sa prose digne des univers de Tim Burton (Alice au pays des merveilles, Edward aux mains d’argent, Beetlejuice) et de Baz Luhrman (Moulin rouge, Roméo + Juliette) s’élève au rang du surréel et du fantastique. On se retrouve plongés dans un monde à part, où les images saccadées font éclater nos barrières intellectuelles pour savourer une écriture unique et complètement éclatée!
Ne vous laissez pas envahir par la peur de l’inconnu. L’expérience à laquelle l’auteure Laurence Leduc-Primeau vous convie avec Zoologies vous ouvre les portes du subconscient, de l’imaginaire, du mythisme.
Touchant à l’enfance, à l’amour, aux pulsions tout en frôlant chaque fois la psychose, Zoologies vous fait vivre un trip bestial et surhumain, un mélange d’espoirs et de délires savoureux. Attention, toutefois: les liens que vous imaginerez n'appartiennent qu'à vous et l'auteure se garde bien d'interpréter les images à votre place.
Divisé en neuf microrécits, ce « cherche et trouve » noble et psychédélique fait travailler vos sens psychiques et votre ouverture à ce qui ne se décrit pas, mais se ressent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette jeune auteure articule à la perfection l’ambiguïté des fantasmes, des illusions, des contradictions et des malédictions.
C’est un récit incroyable qui vous attend à l’intérieur de Zoologies.
Si la réalité nous rattrape, courons plus vite!
« Pourtant, tu hésites. Le souvenir d’ailleurs et d’autrement te distrait. Il est vrai que chacun de nos rêves reste gravé dans les murs. »
À l’intérieur du prélude et des deux premières parties de Zoologies, « D’élevage » et « Assoiffée », on devine une rencontre avec lui. On ne saurait dire si l’amour dévoilé dans Zoologies est réel ou rêvé, s’il s’agit d’un amour de couple ou d’alter ego. La jeune femme du récit se dessine des histoires pour échapper à on ne sait qui ou quoi, tel un mécanisme de défense, comme une enfant qui veut autant fuir son monde imaginaire qu’y rester pour la vie. Entre sa raison et la passion, elle éprouve toujours le besoin viscéral d’être transcendée par l'autre. La lutte commence.
« Je répète ton nom en silence dans la chambre noire. Les pieds endoloris et de la suie plein le gyproc, tu imprègnes les murs. Ton nom, écrit du plancher au plafond. Les meubles, le lit, l’odeur. Tout est à toi. »
Le monde de l’auteure se colore tout doucement d’apparitions animales, entre perroquets, moutons, singes, cochons tirés de contes pour enfants, de légendes, de fables. Laurence Leduc-Primeau s’accroche à cet univers qu’elle voudrait sincère, mais trébuche parfois dans sa triste existence.
Dans « Ailée », elle se hisse minutieusement au-dessus de cette dualité troublante entre réalité et chimère. Elle veut croire en la beauté de toute chose, de tout sentiment, de toute situation qui croise son chemin.
« Tu penses que les étoiles filantes sont envoyées dans le ciel par des fées et que les petites filles se transforment, lorsque nourries aux claques et au blé. Marche avec la beauté dans les mains. Tiens-la précieusement. Ne l’échappe pas. »
Dans la partie « De somme », on se demande si l’homme rêvé dès le début existe vraiment, ou s’il fait partie d’une psychose amoureuse. Le couple dessiné par l’auteure est en proie à beaucoup d’incohérences, de divagations, mais ils tiennent bon jusqu’au prochain chapitre. Dans « Indomptable », tout s’effrite. Les châteaux brûlent, et instant lucide sous le poids du jour, la vérité se désillusionne.
« Personne ne crie vive le compte. Personne ne crie vive la reine. À l’intérieur, des pans de tapisserie se décollent et pendent. Une odeur de bois moisi dans toutes les pièces. Qu’est-ce que nous avons bien pu échapper? […] Jure fidélité. Amour, beauté, toutes ces choses. Jure sur ma tête que tu n’y es pour rien. »
Et si l’autre ne croyait plus en notre histoire? Est-il possible de faire survivre un rêve tout seul? L’amour tel un château doit être entretenu, réparé parfois, et la beauté survit là où l’on dépoussière le temps. « Noire » et « De proie » repoussent les vestiges du passé. La peur au ventre, le couple s’accroche.
« J’ai cette pensée qui me frappe sans prévenir – tu es de ceux qui sont nés dedans. Trouvent le nord à l’étoile, rentrent les filets gorgés et connaissent des sirènes. De ceux qui enterrent des trésors et reviennent les chercher. »
L’enfant-femme de Zoologies est une proie d’élevage indomptable, une proie ailée et assoiffée, une proie issue d’un somme. De la grande noirceur jaillissent ses couleurs, ses vœux, ses mondes sans fin, son amour pour lui, l’autre, son désir qu’il soit l’instant présent.
« Nous traversons les déserts. Le ciel se casse. Un autre le remplacera, directement de l’usine à ciels. Nous avons les oreilles tellement usées que nous implorons, défaits et abattus. »
Le « Postlude » du recueil nous laisse sans fin. « De cette histoire sont tirées toutes les légendes ».
Si la réalité a le sens qu’on lui donne, donner un sens à Zoologies est mission impossible; ici la prose prend parole et s’entremêle au fantastique, repousse l’intellect et incite au plein déploiement des styles. Il ne faut surtout pas sombrer dans l’analyse littéraire, car chaque page contient son histoire et il n’y a pas nécessairement de suite dans les idées de l'auteure.
Ce recueil est pour les lecteurs audacieux et ouverts d’esprit, et sa beauté réside dans son incompréhension. Magnifique!
Zoologies
Laurence Leduc-Primeau
La Peuplade