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Paru le 6 octobre dernier aux Éditions Québec Amérique, Pleurer au fond des mascottes de Simon Boulerice était déjà en réimpression le lendemain de son lancement. À l'intérieur de trois souvenirs de mascottes qu'il a interprétées et plusieurs partages de ses lectures au fil du temps, Simon retrace l’entrée du théâtre dans sa vie, formation difficile qui l’a révélé à lui-même et aux autres. Pleurer au fond des mascottes est une œuvre entremêlant fiction et réalité, mais qui saura ce qui se cache derrière l'énigmatique sourire de l'artiste.
« Être vu sans être reconnu, c’est le lot des mascottes, de ceux et celles qui y sont plongés. Le décalage me fascine. Cette grande solitude muette entourée de cris, de joies, de regards. »
Dans la première partie du livre, Simon partage ses souvenirs, entre l’enfant secret et solitaire et l'ado écorché qui s’isole pour pleurer, il est maintenant homme sensible doté d’un sens artistique plein de tendresse et d’admiration pour ses pairs. Pleurer au fond des mascottes souligne trois souvenirs de Simon en trois mascottes qu’il a interprétées: Didi (un gilet de sauvetage de la Croix-Rouge) lors du défilé de la Saint-Jean-Baptiste, une feuille d’érable et une boule de Loto-Québec.
Être mascotte est souvent un passage obligé pour l’acteur; sous un costume parfois extrêmement lourd et chaud ou sous un maquillage si épais qu’il faut jouer gros pour que les expressions soient visibles, la personne doit subir les accolades d’inconnus, personnifier le bonheur, la bonne humeur et la joie à son apogée, faire des photos, être à la merci de ce que le public attend d’elle. On ne s’attarde jamais à savoir qui se trouve sous la mascotte, qui sont ces interprètes que l’on câline sans scrupule, amicalement, sans rien connaître de l’individu sous la peluche.
Pleurer au fond des mascottes est un hymne à ceux qui passent inaperçus sous leur personnage, ces acteurs dont on ne connaît que l’image. Le rôle de l’acteur est de personnifier ce qu’on attend de lui, à travers un personnage, en cultivant l’art du vrai dans le semblant. Pour rendre vraisemblable l'autre, il faut bien se connaitre, aller au bout de soi, travailler sur soi. L’introspection de l’artiste est essentielle à son jeu.
Cette introspection, Simon la vivra durant ses années de formation en théâtre. Dans la deuxième partie de Pleurer au fond des mascottes, il nous partage ces années charnières, à travers ses lectures personnelles et ses découvertes artistiques, mais porte toujours le voile de la fiction au bout de sa plume. Vous ne saurez pas tout de Simon et c’est tant mieux, car de quoi pourrions-nous nous émouvoir si toutes les couleurs de son prisme étaient mises au grand jour?
L’entrée du théâtre dans la vie de Simon Boulerice
« Trouve beau tout ce que tu peux. »- Vincent Van Gogh
S’il avoue avoir appris le pouvoir du sourire en regardant sœur Angèle au petit écran, pour être acteur Simon doit apprendre le pouvoir du drame aussi, de la noirceur, aller au plus profond de lui-même. Le processus artistique, physique et psychologique ne sera pas facile.
Pendant les quatre années de sa formation, on reproche à Simon sa voix nasillarde, son sourire gravé, ses difficultés à jouer autre chose que Simon Boulerice. Dès sa première année en théâtre, il se remet en question, admire le jeu de ses pairs, endosse les commentaires impitoyables de ses professeurs. Les souvenirs s'entremêlent, on reconnaît peu à peu ce qui a façonné l'artiste, ses réussites, mais aussi les défis auxquels il a dû faire face.
« Lors d’un autre cours, Catherine professe: “Vous devez jouer en tenant compte de ce que dit votre masque. Votre visage, même au neutre, dit quelque chose.” (...) C’est le même principe que la mascotte: elle travaille pour nous. Elle égaye sans que nous nous impliquions outre mesure, puisque la neutralité d’une mascotte est souriante. J’ai la neutralité d’une mascotte. »
Simon a souvent pleuré de ne pas être choisi, de ne pas figurer dans les programmations des théâtres. On ne le voyait pas dans des rôles sombres, méchants, dramatiques. On le voyait clown, rigolo et coloré, un sourire gravé sur son visage. Simon sait ce qu'est avoir mal, être triste, être terriblement désarmé, et s’il a envie de pleurer, il pleure, il ne peut être « autre chose » que lui-même.
« En lisant mes journaux de bord, donc, je redécouvre un Simon docile et volontaire, prêt à tout faire pour passer mon année. On espère de moi que je tamise mon énergie qui éclabousse de partout, que je gagne en autorité et en sobriété sur scène. »
À travers les mots de Simon, on apprend la dure réalité d’une formation en théâtre, formation qui prend racine en soi et qui soumet les acteurs à leurs plus grandes failles, mais aussi à leur grande force, leur nature créative, l’art brut qui vit en eux. Jouer, c’est offrir mille visages, mais toujours en ne possédant que le sien. Lorsque le jeu est terminé, l’artiste nettoie le visage emprunté et redevient lui, avec son vécu, avec sa vie, avec ses peurs, ses joies… il redevient cet être fragmenté qui désire plaire et être aimé sous son costume et son maquillage.
La voie professionnelle, une fois la formation terminée, est jalonnée d’obstacles, car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d’élus. Il sera figurant silencieux pendant des années, « relégué à circuler dans l’ombre, silencieusement, derrière des acteurs confirmés. »
Deux ans après sa sortie du cégep Lionel-Groulx, il publie son premier roman; à défaut d’être reconnu comme acteur, il sera reconnu pour lui-même. Ses premières oeuvres parlent de l’enfance et Simon soulève le masque, la tête de mascotte et les couches de mascara pour frapper dans ce qui fait défaut à ce monde rose bonbon, ce qui se cache sous le sourire de ses personnages. L’écriture est le médium par lequel il peut exprimer ses blessures et les souffrances de l’enfance.
« Écrire "roman" pour qualifier mes autobiographies sera toujours une habile forme de protection.»
Si les rôles ne viennent pas à lui, il créera des rôles! S’il ne peut jouer le drame, alors il écrira le drame! Et si le plus grand rôle de Simon était de s’interpréter, de se livrer lui-même? N’est-ce pas ainsi que nous l’aimons? Le Simon observateur, le Simon qui pleure, qui se questionne, qui danse, qui rit, Simon profond, Simon complexe.
Reconnu comme collaborateur artistique et auteur aux yeux du public, c'est par Pleurer au fond des mascottes que Simon lève le rideau sur l’acteur de formation qu'il est, sur l'arrivée du théâtre dans sa vie, sur cette face cachée de lui qu'on aime découvrir au fil des pages. Savons-nous tout sur Simon Boulerice, lui qui est un grand livre ouvert? Sachez que lorsqu’un livre est ouvert, on n’en voit que deux pages...
Pleurer au fond des mascottes est disponible aux Éditions Québec Amérique. Suivez Simon Boulerice sur sa page.
Pleurer au fond des mascottes
Simon Boulerice
Éditions Québec Amérique