Comme chaque saison, je vous présente aujourd’hui mes coups de coeur littéraires du moment, qui, cette fois-ci, évoquent l’été et le beau temps. Afin de vous suggérer des livres variés, intelligents, bien construits et captivants, j’ai passé des semaines à lire plusieurs ouvrages jeunesse pour finalement vous proposer mes plus belles découvertes des derniers mois. Bonne lecture!

Le géant

David Litchfield, Belin Jeunesse

Billy et les habitants de son village sont en train de créer une énorme fresque lorsqu’ils réalisent qu’ils ont un problème : ils sont trop petits pour atteindre le haut du mur. Le grand-père de Billy propose donc de faire appel à l’aide du géant du village, mais Billy est incrédule puisqu’il ne croit pas à l’existence de ce géant. Son grand-père a beau lui expliquer qu’il est celui qui veille sur les villageois, qui les aide en cas de tempête et qui répare l’horloge de la ville lorsqu’elle est brisée, Billy reste intrigué par une question : s’il existe, pourquoi est-ce que personne ne le voit jamais? Son grand-père lui explique donc que le géant doit se cacher parce que les gens ont peur de ce qui est différent. Billy demande à le voir, affirmant que lui, il n’aura pas peur. Le lendemain matin, lorsque Billy vérifie par lui-même si le géant existe réellement, il prend peur, fait une erreur et réalise ensuite qu’il a mal agi. Cet album est magnifique, du récit aux images, et témoigne bien du fait que pour les gens différents, la seule chose qui compte est de se sentir apprécié.

L’aventure de monsieur Ouaniche

Céline Beaulieu Brousseau, Les Éditions L’Interligne

À la réserve faunique de Pessurtère, l’eau du ruisseau baisse de jour en jour, créant de nombreuses conséquences sur les habitants du marécage de La Rochette. Certains risques de perdre leur emploi, d’autres craignent pour leur vie et les poissons se blessent en tombant de la chute puisqu’ils s’assomment sur les rochers. Monsieur Ouaniche, le meilleur détective de la région, se voit donc charger d’une mission : celle de comprendre d’où vient ce manque d’eau et de trouver une manière de régler la situation. Le courageux crapaud part donc à l’aventure avec son nouvel ami, le héron Finepatte, afin d’élucider le mystère. Ce conte, dédié principalement aux enfants de 4 à 6 ans, permet d’apprendre de nouveaux mots tout en étant transporté dans un univers coloré, et il montre que nos actes ont toujours des répercussions et qu’en joignant nos forces, on arrive souvent à faire de grandes choses.

Samuel et le chapeau de pêche

Léo-James Lévesque, Éditions Les 400 coups

Puisque le papa de Samuel est décédé, c’est avec son grand-papa qu’ils passent du temps entre hommes pour souligner l’arrivée du beau temps. Comme chaque été, ils se rendent ensemble à la campagne pour une sortie de pêche où ils essaient d’attraper des poissons, où ils font un feu et où ils rigolent beaucoup. Cependant, cet été, ce n’est pas un poisson que voudra ramener Samuel à la maison, mais plutôt le chapeau de pêche de son grand-papa. Pourquoi donc? Qu’est-ce que ce chapeau représente pour lui? Bien que cet album utilise une histoire de pêche comme trame de fond, c’est davantage un récit sur la complicité entre un grand-père et son petit-fils, et sur Samuel qui continue de faire vivre son papa à travers lui. Un bel album attendrissant qui donne envie de sortir dehors et de passer du temps en famille.

L’île aux Papillons

Lucie Papineau, Auzou

Peut-être avez-vous déjà remarqué les livres de la collection Les aventures de Léon le raton, puisque les pages couvertures de ces livres sont tellement belles et colorées qu’elles sautent aux yeux et se démarquent facilement des autres. Le plus récent livre de cette collection, L’Île aux Papillons, prouve encore une fois qu’il n’y a pas que les images qui peuvent être superbes, mais le texte aussi. S’adressant aux petits, ce récit estival met en scène Léon le raton et Lola la mésange qui aident Camille la chenille à traverser la ville et la forêt pour se rendre à l’Île aux Papillons, là où elle pourra se nourrir convenablement et grandir plus aisément. Avec l’aide des autres animaux, ils arrivent à trouver un champ d’asclépiades où Camille pourra éventuellement se transformer en papillon. Cet album est parfait pour une lecture légère et amusante où règnent l’entraide et l’amitié.

Les Méchants

Aaron Blabey, Éditions Scholastic

À mi-chemin entre le roman illustré et la bande dessinée, cette série est parfaite pour les enfants qui commencent à lire seul, puisque c’est écrit en gros caractères, qu’il y a des variations dans la typographie et que plusieurs images parsèment l’histoire. M. Loup en a assez que les gens pensent qu’il est méchant, alors il décide de former le club des gentils avec M. Requin, M. Serpent et M. Piranha. Puisqu’ils veulent être des héros, ils décident de faire de bonnes actions et de sauver d’autres animaux, même si leur aide n’est pas toujours bien perçue. Dans le premier épisode des Méchants, les personnages tentent d’abord d’aider un chat à descendre d’un arbre et essaient ensuite d’aider 200 chiens à retrouver leur liberté. Voici une série humoristique qui peut plaire autant aux filles qu’aux garçons, et qui fait comprendre que les gens qu’on craint le plus ne sont pas toujours dotés de mauvaises intentions.

Hors-série Bine : La malédiction de la boulette

Daniel Brouillette, Éditions Les Malins

Avec ce livre « dont vous êtes le z’héros », on est loin des histoires habituelles de roman où le lecteur est le héros, puisqu’on n’est ni dans une histoire de pirates, de princesses, de dragons ou d’énigmes. On se retrouve plutôt dans le quotidien de Bine qui, en pleine classe, reçoit une boulette de papier sur laquelle un message lui est adressé. À partir de là, c’est le lecteur qui prend le contrôle de l’histoire puisqu’à chaque péripétie, il doit choisir entre quelques options du genre : Bine avalera-t-il le papier ou le cachera-t-il dans son pantalon? Le style d’écriture de l’auteur est hilarant, et le personnage de Bine est punché, fluide et perspicace. Une histoire à lire et à relire afin de voir les différentes tournures que peut prendre le récit. Je dois avouer que je ne suis généralement pas une fan des livres dont vous êtes le héros, mais que là, je me suis vraiment laissé prendre au jeu et que j’en suis actuellement à ma troisième lecture du livre!

Ces liens qui nous séparent

Ann Brashares, Éditions Gallimard

Ayant littéralement dévoré la série Quatre filles et un jean lorsque j’étais ado, j’ai tout de suite voulu en savoir plus quand j’ai vu que l’auteure avait écrit une nouvelle histoire où les personnages principaux sont des adolescents. Par contre, contrairement à ce que j’avais imaginé, Ces liens qui nous séparent n’est pas une histoire d’amour clichée et « quétaine ». Il s’agit plutôt d’un récit où s’entremêlent secrets de famille, amitiés, entraide, drame humain, dispute et distance. En effet, la trame du roman est basée sur Ray et Sasha, 17 ans, qui partagent les mêmes grandes soeurs, la même chambre, le même lit, le même emploi et les mêmes fantasmes, mais qui, tout en ayant des vies parallèles, ne se sont jamais réellement croisés. Bien que la mère de Ray et le père de Sasha aient déjà été mariés, ils n’ont actuellement plus rien qui les relie, si ce n’est que leurs enfants et cette maison de Long Island dans laquelle ils vivent une semaine sur deux, avec leurs nouvelles familles respectives, en prenant bien soin de ne jamais se croiser. Après dix-sept années à vivre chacun de leur côté, c’est cet été-là que tout changera et que leur destin se croisera, au risque de marquer chacun des membres de la famille à tout jamais.