Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Cette année, le Festival International de la Littérature (FIL) se déroulait du 22 septembre au 1er octobre, avec au programme une foule d’écrivains et d’artistes venus transmettre leur passion pour la littérature sous toutes ses formes. Le 30 septembre était d’ailleurs présentée une soirée de poésie en conclusion du festival, avec pour thème Et si notre vie était une fête, présentant une poignée d’artistes français, québécois et haïtiens venus célébrer leur amour pour la langue française.
La soirée s’annonçait riche en couleurs, avec comme tête d’affiche le très cher Dany Laferrière. Montréalais originaire de Port-au-Prince, cet auteur a écrit le très célèbre Comment faire l’amour à un nègre sans se fatiguer (1985), ou encore le roman Le Charme des après-midi sans fin (1997), ainsi qu’une grande panoplie de récits aux tons poétiques et d’une richesse colorée, bien caractérisés par son amour pour son pays d’origine et son Montréal adoptif. La soirée accueillait également James Noël (poète haïtien), Monique Proulx (écrivaine montréalaise), David Babin (ou Babx, auteur-compositeur-interprète français) et plusieurs autres intervenants issus de trois nations liées par la langue et par leurs cultures distinctives. Ce spectacle poétique se voulait un rassemblement festif de la littérature, dans un triangle amoureux entre Port-au-Prince, Paris et Montréal, pour « célébrer la vie » malgré les nuages du quotidien parfois houleux de ces trois villes et des poètes qui y habitent.
En ouverture de ce spectacle, un divan rouge en cuir accompagné d’une table ornée de fruits et de vin accueillait monsieur Laferrière. Dans son langage imagé et sa voix porteuse de contes, il a fait découvrir au public encore visible sous une lumière tamisée, un « club des poètes morts », comme il disait en souriant. Des poèmes haïtiens d’un certain Davertige, en passant par ceux de Carl Brouard et Magloire-Saint-Aude, Laferrière lisait de ces œuvres qui l’ont marqué, faisant quelques apartés historiques pour garder le public aux faits des histoires si diverses de tous ces auteurs. Il présentait ainsi ces gens « aux vies de chiens et aux funérailles de Princes », clin d’œil aux épreuves endurées par bien des artistes haïtiens, si louangés pourtant une fois leur mort venue.
S’ensuivit ensuite un aparté musical, lors duquel les spectateurs disparurent dans le noir pour voir apparaître derrière les rideaux une scène ornée d’un piano à queue, de deux têtes brillantes suspendues – l’une d’elles revêtue d’une couronne – et de quelques micros pour laisser la parole aux autres auteurs. Ainsi se succédèrent les lectures de poèmes, parfois criants d’émotion, parfois amusants, chacun semblant revêtir un pan du vécu de ces artistes. Une performance particulièrement touchante fut certainement la lecture des correspondances entre Laferrière et Monique Proulx, écrites à la fin des années 80 et ayant pour thème les allées et venues dans Montréal.
Se déroulant depuis 1994, ce festival unique qu’est le FIL a permis à des artistes comme Charlotte Rampling (artiste britannique) ou Jean-Louis Trintignant (acteur français) de faire partager au public le goût pour l’art littéraire, branche artistique parfois méconnue. Bien que le spectacle Et si notre vie était une fête ait vraisemblablement présenté une belle panoplie d’artistes, le fil conducteur de cette soirée était quelque peu brouillé, voire complètement hors-champ. Les superbes poèmes se voyaient parfois accompagnés par des performances inégales. Ainsi, bien que somptueusement riches dans leur contenu, les poètes s’éparpillaient parfois sans illustrer leur cohésion. En effet, la fraternité entre Paris, Montréal et Port-au-Prince s’est fait sentir lors de lectures en pairs, entre des artistes aux origines différentes, ou à la toute fin lorsque tous les auteurs furent finalement présentés à la salle – ce qui n’avait pas été fait d’emblée, laissant le spectateur un peu désorienté. En effet, il aurait peut-être été intéressant d’en connaître plus sur chacun des poèmes et des poètes présentés, comme ce fut le cas lors de l’ouverture du spectacle avec monsieur Laferrière. Une liste des artistes et des œuvres aurait été la bienvenue également, en tous cas pour le spectateur curieux mais peu connaisseur.
En somme, malgré une certaine désorganisation du fil conducteur du spectacle, la grande variété de textes présentés fut certainement un bel hommage aux artistes; autant ceux œuvrant aujourd’hui que ceux qui ont maintenant disparu, et dont l’héritage littéraire est si rarement présenté sous forme de spectacles à plus grand déploiement.