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Après M9A. Il ne reste que des monstres et Creuse ton trou, le plus récent roman de Bruno Massé, Buzzkill, affiche désormais les étagères de nos librairies. Dans un univers pré-apocalyptique où le confort a un fini rose doré, le récit est telle une critique éclairée et humoristique d’une société qui vole en éclats.
Buzzkill suit trois jeunes adultes, Océane, Marcus et Gaspard, dans leur viscérale quête vers la gloire et le succès. À l’opposé, il y a les Яéalistes, symboles de révolte, qui tentent tant bien que mal de réveiller un peuple qui semble avoir mis de côté l’essentiel. Mais l’optimisme et l’égocentrisme sont comme des oeillères pour le trio d’amis qui refuse de percevoir le monde tel qu’il est. « Quand j’écris, j’ai tendance à beurrer vraiment épais, alors ces trois personnages-là c’est surtout des caricatures. J’essayais de faire un peu une critique de ma génération, que je reproche d’être souvent très ambiguë », indique Bruno Massé. Le millénial y dresse un portrait brut de cette génération dans un contexte où toutes les alarmes semblent être sonnées, mais qu’encore et toujours, c’est la voie de la fuite qui est empruntée.
Et c’est la voie de l’humour noir que l’auteur exploite pour parler d’une société qui déborde de contradictions face au monde qui s’écroule. « Chacun de mes projets est très différent, mais Buzzkill c’est vraiment la première comédie que je fais », lance-t-il. Si ce n’est que pour l’abus de déni et d’égocentrisme que l'on retrouve chez les personnages principaux, le récit abonde de cet humour sombre. Au fil du livre, le lecteur ne cesse d’être confronté aux actions des personnages qui dépassent encore et encore les limites du possible. Car, si à un certain passage on peut se dire que ça ne peut pas être pire, on va sentir que Bruno Massé prend un malin plaisir à prouver le contraire. De plus, l’écriture du livre est dynamique, les dialogues et les scènes s’enchaînent dans un rythme et une ambiance cyniques qui allument constamment le lecteur. « Je m’attends à ce qu’il y en ait qui se sentent un peu brassés », avance l’auteur.
Militer avec les mots
« La chose la plus importante pour moi, c’est de créer une oeuvre, un produit qui soit pertinent dans le contexte dans lequel tu te trouves », confie l’auteur. Bruno Massé est aussi un géographe engagé et l’écriture est un des moyens qu’il utilise pour révoquer les causes qui lui tiennent à coeur. « Avec Buzzkill, j’essaye de ressortir ce que je considère comme les trois principaux problèmes auxquels on fait face c’est-à-dire l’extinction massive, la crise climatique et la hausse des inégalités sociales », déclare ce dernier. Avec l’effervescence qu’il y a depuis plusieurs mois concernant les changements climatiques, Buzzkill est d’ailleurs parfaitement d’actualité, mais l’auteur va également dénoncer les tensions qu’il constate dans la culture au Québec. Que ce soit l’omniprésence des réseaux sociaux, l’indifférence face au problème d’itinérance ou la paresse face au changement, Bruno Massé ne se gêne pas pour sonner l’alarme à son lectorat. « Je trouve qu’en tant qu’écrivain ou écrivaine, on a une responsabilité de faire quelque chose qui va vraiment aider, dans mon sens ça peut paraître très démoralisateur et plate, mais il y a des gens qui souffrent et il y a des vrais problèmes. Après ça, j’essaye de faire de mon mieux », soulève-t-il.
Au-delà de Buzzkill , Bruno Massé ne cesse de militer pour les causes qui lui tiennent à coeur. « Je suis allé en foresterie et puis j’ai été rapidement désabusé par l’industrie forestière. Alors je suis devenu assez vocal sur la place publique pour nous aider à comprendre la relation de notre société avec le territoire », explique-t-il. Il militera d’ailleurs à Gatineau à l’occasion de la marche pour l’environnement qui aura lieu le 27 septembre prochain. En outre, on aura l’occasion de lire dès cet hiver son premier essai qui parlera entre autres du développement durable et des luttes territoriales et environnementales au Québec. « C’est un gros projet, je fais beaucoup de recherches scientifiques dans la vie et c’est la première fois que je lance au public un essai qui va montrer mes idées et mes analyses », annonce l’auteur.
Buzzkill traverse un large spectre de ce qui chamboule notre société, de la politique à l’écologie, l’économie et l’actualité. Avec des personnages aussi irritants qu’attachants, le récit maintient le lecteur allumé du prologue à l’épilogue et il a l’effet de germer suffisamment de questions de sorte qu’elles perdurent bien après que la lecture soit achevée. Si le chapeau vous fait, Buzzkill mérite sans aucun doute un arrêt à la librairie.