C’est au Gésu, mardi le 4 octobre dernier, qu’avait lieu la première du spectacle Tout court de Simon Leblanc. En fait, il en était à sa énième représentation dans la métropole, mais il a tout de même décidé d’organiser une première car, comme il le dit d’entrée de jeu, il fallait bien une façon d’attirer le monde important et les journalistes à son spectacle. Simon Leblanc frappe fort dès le début et continu de faire rire tout au long de la soirée.

Une simplicité efficace

En entrant dans la salle, la première chose qui frappe est la simplicité de la scénographie. En fait, c’est un euphémisme pour parler de son absence. Si certains humoristes utilisent des costumes, des accessoires ou, même, des décors pour leur spectacle, Simon Leblanc fait partie de ceux qui misent entièrement sur leur texte. Dans son cas, il a fort raison d’avoir opté pour ce choix artistique. Ses histoires sont franchement drôles et n’ont aucunement besoin d’extravagance. Le micro est le seul outil dont il a besoin et il sait s’en servir de façon efficace. Non seulement, il se révèle bruiteur par moment, mais il sait surtout raconter.

Un spectacle sur le quotidien

Le spectacle de Simon Leblanc se concentre sur sa vie et son quotidien. Il puise ses anecdotes dans ses origines de Gaspésien ayant vécu un peu partout au Québec, sa famille composée de parents hippies et son acclimatation à la vie montréalaise. Il se sert aussi des banalités de la vie comme les caisses libre-service au supermarché, les vidéos trouvées sur le web ou les appels de la nature en forêt. Les oreilles sensibles frissonneront lors de certains gags. Simon Leblanc ne prend pas de gants blancs pour raconter ses histoires, mais cela fait partie de son humour parfois corsé.

Un humoriste démocratique

Simon Leblanc semble être notre ami ou notre voisin débarqué à l’improviste et venu nous raconter une anecdote. Il a une facilité à établir un lien avec le public et à se faire apprécier de lui. Son grand sens de l’autodérision aide beaucoup. En fait, Simon Leblanc pratique un humour qui pourrait être qualifié de démocratique. Il rit des autres, de sa famille, des itinérants, des Montréalais, mais il ne s’épargne pas non plus. Non seulement, il rit de lui-même et des autres, mais il le fait avec efficacité.

Après avoir vu le spectacle de Simon Leblanc, il est facile de comprendre pourquoi il a remporté l’Olivier de la découverte de l’année en 2014. C’est un des jeunes humoristes québécois, bien qu’il roule sa bosse depuis quelques temps déjà, les plus prometteurs. Il est tentant de faire des comparaisons avec des comiques bien établis. Des influences d’un certain Louis-Josée Houde se font sentir chez Simon Leblanc, mais il reste un humoriste avec un style bien distinct. En fait, il ne saurait tarder avant qu’il ne devienne un artiste que tous pourront identifier grâce à ses blagues parfois salées et son humour sincère.

Simon Leblanc est en tournée à travers le Québec avec son spectacle Tout court jusqu’au printemps 2017.