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La 22e édition de POP Montréal débutait mercredi 27 septembre dernier avec une programmation bien remplie. Le réputé festival recevait cette année une panoplie d’artistes tels que le groupe Bell Orchestre, composé de membres d’Arcade Fire et The Luyas, Gayance, le groupe hip-hop emblématique Shabazz Palaces ainsi que la compositrice Charlotte Cornfield, considérée comme un joyau caché de la musique folk canadienne.
Au menu musical s’ajoutait le traditionnel marché créatif Puces POP, la série Film POP présentée au cinéma moderne, le POP Symposium comprenant un assortiment de conversations convergeant autour de l’industrie musicale, l’exposition annuelle Art POP, ainsi que Kids POP avec ses évènements pour les tout petits. Avec un calendrier aussi chargé, la sélection s’annonçait difficile!
Une période de réflexion s’imposait pour l’organisation de la soirée du jeudi 28 septembre. Mon choix s’arrêta sur le marathon de concerts se déroulant dans les trois salles du théâtre Rialto, en plus de son toit aménagé pour l’occasion.
Travail oblige, mon horaire s’était construit autour des performances de Skullcrusher et Sister Ray, suivies de celles de Loraine James et Kate NV. Le premier spectacle de la soirée a été annulé et remplacé par celui de Wood Andrews et Booster Fawn. C’est donc vierges de toutes attentes que mon ami et moi avons visité le Rialto Hall, situé au deuxième étage du célèbre théâtre du Mile-End. Booster Fawn a entamé la soirée sur des airs rock agrémentés d’une voix franche et de « riffs » de guitare bien présents, rappelant un peu Black Country New Road. Le groupe de Montréal possédait une belle complicité sur scène.
La soirée se poursuivait avec l’auteur-compositeur-interprète de l’Île-du-Prince-Édouard Wood Andrews, accompagné de ses musiciens et de son univers bien singulier. Le concert débuta dans une atmosphère country enveloppante. Andrews a conquis la foule avec sa voix et sa présence réconfortante, avant de laisser place à son alter ego Scotty Lowther. Quelle n’a pas été notre surprise quand le groupe a quitté la scène pour un changement de costumes. Une fois de retour, les artistes transformés en hooligans peu fréquentables nous ont offert une drôle de performance. Caricature amusante des régions rurales canadiennes, cette portion du spectacle amenait spontanéité et divertissement à la forme plus traditionnelle du concert.
La musicienne Basia Bulat a finalement rappelé à l’ordre les fauteurs de trouble. Elle a accompagné de sa superbe voix le retour de Wood Andrews sur scène pour la dernière partie du spectacle.
La seconde portion de la soirée s’est déroulée au Piccolo, situé au sous-sol du Théâtre Rialto. Une atmosphère électrique régnait dans la salle lorsque Kate NV est montée sur scène. La musicienne d’origine russe a sorti son album WOW en mars dernier, ainsi que Ticket to Fame en tant que membre du groupe Decisive Pink en juin, deux albums fortement encensés par la critique. NV a proposé une sélection de morceaux rythmés et ludiques parsemés de sons stridents rappelant les dessins animés ou encore les jeux vidéo. Certaines paroles étaient discernables alors que d’autres semblaient plutôt se rattacher à un langage abstrait. L’artiste à la présence magnétique a offert une excellente performance. Accompagnée de toutes ses machines et de ses mouvements de danse uniques et attendrissants, Kate NV a réchauffé la salle avec son authenticité et sa musique accrocheuse.
Suivait la musicienne expérimentale du Royaume-Uni Loraine James, avec son nouvel album Gentle Confrontation, fraîchement débarqué fin septembre. Le Piccolo Rialto s’est embrasé à la suite des premiers sons de batteries hachurées et des arrangements enivrants et chaotiques de James. Les lourdes basses faisant vibrer la petite salle nous ont transporté dans une transe sonore jusqu’aux petites heures du matin.
À l’occasion de la série Film POP, un programme spécial en collaboration avec Vidéographe, centre d’artiste s’intéressant aux formes expérimentales de l’image en mouvement, était présenté le vendredi 29 septembre au Cinéma Moderne. Six œuvres à thématique musicale provenant du catalogue de Vidéographe étaient projetées : Le rêve d’Ida de Frédéric Dallaire, Lucina Annulata de Charlotte Clermont, La noirceur souterraine des racines de Charles-André Coderre, The Fourfold d’Alisi Telengut, La Aguja y el Tambor d’Andrés Solis Barrios et Kauaʻi ʻōʻō de Samy Benammar. Le rêve d’Ida dressait un portrait intime de la saxophoniste baryton Ida Toninato, dans lequel le son primait sur l’image.
Accompagnée de preneurs de son, la musicienne se déplaçait dans divers espaces réverbérants avec son instrument. De la cale d’un bateau, à l’Oratoire Saint-Joseph, en passant par un édifice industriel, la musique de Toninato changeait de forme selon le lieu qu’elle habitait. La noirceur souterraine des racines, triptyque filmé sur pellicule altérée par plusieurs procédés, présentait de superbes images, textures et sons évoquant le monde organique. Perforations, taches lumineuses provoquées par des interventions chimiques et mouvements saccadés d’images donnaient accès à une expérience sensorielle empreinte de poésie.
Samedi dernier avait lieu le spectacle de Water from Your Eyes, N Nao et Activity à l’Esco, coin Saint-Denis et Mont-Royal. Le groupe américain Activity, ayant lancé leur second album Spirit in the Room en août dernier, amorçait la soirée. À travers ses chansons, le quatuor évoluait dans un monde noise rock sombre, agrémenté d’une touche de clarté plus électro grâce à l’ajout de synthétiseurs. Le tout combiné à la présence scénique du chanteur Travis Johnson, avec ses airs de Ian Curtis, n’était pas sans rappeler Joy Division et Interpol.
Suivait le groupe de Montréal N Nao composé de la chanteuse et compositrice Naomie De Lorimier, du batteur Samuel Gougoux et du multiinstrumentiste Charles Marsolais-Ricard. Le trio a présenté un spectacle solide et touchant. De Lorimier habitait la scène avec sa voix rêveuse et son aura mystique, vêtue d’une robe de nuit claire. Elle était fort bien accompagnée par ses deux acolytes. Gougoux a offert une performance particulièrement remarquable, passant de rythmes endiablés et dansants à de simples effleurages de cymbales et de tambours avec justesse et émotion.
Water From Your Eyes a débarqué sur scène vers minuit avec tout le style et la singularité attendus d’un groupe de Brooklyn complétant son ascension vers le sommet. Leur dernier album Everyone’s Crushed, paru en mai dernier a été couvert d’éloges par entre autres Rolling Stone, Pitchfork et Stereogum. La petite salle de concert du Plateau-Mont-Royal peinait à contenir le son et l’essence du trio sur scène. Le guitariste Nate Amos et l’artiste Rachel Brown, accompagnés d’une personne à la basse, ont parcouru leur discographie des dernières années. Un ordinateur portable posé à l’arrière de la scène guidait la progression, assorti de dandinements de tête et de petites danses sympathiques.
Pour la dernière soirée du festival, les pionniers de la musique électronique allemande Tangerine Dream étaient de passage à l’Olympia. Fondé en 1967 par Edgar Froese, le groupe aurait sorti plus de 100 albums studio au courant des 50 dernières années. Leur plus récent Raum est sorti en février 2022.
Tangerine Dream a également composé une grande variété de musiques de films, plus particulièrement au courant des années 1970-80, comme celle de Risky Business et Legend ainsi que celle de jeux vidéo comme Grand Theft Auto V. Le trio maintenant composé de Thorsten Quaeschning, Hoshiko Yamane et Paul Frick travaille toujours conjointement avec la veuve de Froese qui a repris la responsabilité de perpétuer l'héritage du groupe.
Le long concert enchaînait les chansons, couplées à de grandes projections variées présentées derrière les musiciens debout sur scène, tous vêtus de noir. Synthétiseurs en tous genres, violon, guitare et rythmes numériques ont fait pulser la foule conquise et particulièrement attentive de l’Olympia.
L’édition 2023 de POP Montréal est maintenant terminée. Rendez-vous l’année prochaine pour la 23e édition!