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En amont du début officiel du festival MUTEK, l’évènement INSCAPE : NOUVELLE HOMÉOSTASIE présenté à l’Usine C, proposait huit performances spécialement élaborées pour l’occasion. Le concept d’homéostasie — relatif à un écosystème sachant maintenir son équilibre face aux changements et perturbations extérieurs — était à l’honneur.
Les deux soirées collaboratives mettaient en scène le travail d’artistes locaux ainsi que Coréens. La grande salle de l’Usine C, munie de gigantesques écrans habillés de projections en haute définition, était dépouillée de siège pour l’évènement. Véritable Black Cube au centre duquel prenaient place les spectateurs, le théâtre est devenu le temps de deux soirs un réservoir synesthésique.
Un buffet d’inspiration coréenne était offert aux invités entre les spectacles : Corn Dogs corréens enrobés de nouilles ramen, boissons sucrées fruitées, biscuits traditionnels frits au miel. Des éventails couverts de logos et autres produits dérivés étaient également distribués à la billetterie.
Le coup d’envoi s’est fait avec une installation performative d’Olivia Lathuilliere. Un tube lumineux rempli de fluide, évoquant la Lava Lamp pleine de bulles effervescentes chorégraphiées par l’artiste.
« Déliquescence cosmique est un projet en développement se situant à la croisée de la science physique et de la chorégraphie des matières et de l’énergie qui obéissent aux lois universelles. […] une ombre est manipulée pour agir comme un exercice de façonnage de la représentation de soi et de l’humain, entre mutation, attraction, et fusion dans sa réflexion cosmologique. La recherche consiste à développer la physicalité de la matière pour l’utiliser comme élément chorégraphique en convertissant les variations magnétiques en son. »
Suivait une performance de l’artiste/programmeur·se audiovisuel·le, calligraphe et chercheur·se de Téhéran Sahar Homami. Le travail poétique d’Homami, mêlant chuchotements amplifiés, paysages fragmentés, spiritualité et calligraphie, apportait un vent de fraîcheur aux thématiques plutôt consensuelles de la scène multimédia contemporaine.
« Fanaa (فنا fanā) est un concept mystique, qui signifie « disparition » ou « annihilation » (du soi) : mourir avant de mourir. […] Inspirée du livre de Attar, poète persan-soufi du 12e siècle, La conférence des oiseaux, l'histoire se déroule en quatre chapitres : l'arrivée, la dissolution, le néant absolu et la renaissance. fanaa représente l'effondrement de l'ego individuel et la reconnaissance de l'unité fondamentale de tout ce qui existe au sein du moi individuel. »
Le duo d'artistes basé à Séoul GRAYCODE, jiiiiiin nous a pour sa part proposé un spectacle audiovisuel électrisant teinté d’une certaine sérénité. Les premières projections sur fond rouge, séparaient l’écran en deux parties combinées à la musique, évoquant un moniteur de fréquence cardiaque.
« GRAYCODE, jiiiiiin utilisent le langage de l'œuvre d'art pour rendre la réalité plus claire dans le phénomène invisible du son en utilisant les vibrations de l'air, la pression acoustique, la tension musicale et la détente. »
La première soirée s’est terminée avec la performance 1 DROP 1000 Years de Martin Messier. Petite figure humaine présente au centre de l’immensité, Messier se tenait debout pami les gouttes d’eau. La scène proposée évoquait la vulnérabilité sur teinte de bouleversement climatique.
« […] une quinzaine de dispositifs suspendus contrôlent en temps réel les particules d’eau. Les motifs dessinés par les différents algorithmes conçus pour ce projet sont des interprétations de bases de données prenant en compte différents facteurs d’influence tels que la température ou la salinité de l’eau de l’océan Pacifique. Les données collectées proviennent d’une étude de la trajectoire de la circulation thermohaline planétaire basée sur l’OGCM (modèle de circulation générale océanique) LSG de Hambourg. En utilisant ces données comme matériau de base, l’artiste attire l’attention sur la finesse de notre système et la fragilité de son équilibre, proposant une réflexion en analogie avec ce phénomène fondamental. »
Le lancement de la deuxième soirée s’est fait avec le travail de l’artiste coréen Kohui. Une vidéo présentant un récit composé d’éléments figuratifs faisant appel au calme de la nature puis à la frénésie de la ville était accompagnée d’une trame sonore minimale s’agençant au rythme d’un montage tantôt lent et contemplatif, tantôt rapide et hachuré.
Le second acte mettait en scène la saxophoniste et compositrice Ida Toninato et l’artiste multidisciplinaire Pierre-Luc Lecours. La collaboration puissante entre les deux performeurs était hypnotique et dotée d’une force de caractère assumée. La combinaison des projections aux couleurs vives, invoquant l’organique puis le digital, avec le bruit lourd du saxophone baryton, couplé à ceux de la guitare électrique et des synthétiseurs modulaires, créait un spectacle à couper le souffle. Le dialogue maîtrisé entre le son et l’image rendait perceptible le mouvement de la musique, le tout véhiculant une énergie contagieuse.
L’artiste audiovisuel, concepteur sonore et cinéaste YEONO, basé à Séoul, a présenté un spectacle dépouillé d’artifices. Au centre de la scène, en partie caché derrière une boîte contenant différentes sections de synthétiseurs modulaires, le musicien ayant amorcé sa carrière dans le monde du Jazz, a proposé une performance audacieuse bien que courte.
« Le travail de YEONO, qui capture une humanité nouvelle relative et absolue, présente un processus similaire à des esquisses des aspects visuels de l'âme. À travers son spectacle interactif en temps réel intitulé Real vs. Unreal dans le cadre de l'édition INSCAPE, il sensibilise les spectateurs à la nouvelle dynamique de la relation entre l'homme et l'intelligence artificielle en partageant sa perspective sur la co-création artistique avec l'intelligence artificielle. »
Pour clore l’évènement INSCAPE : NOUVELLE HOMÉOSTASIE, le collectif artistique SUSY.TECHNOLOGY dévoilait une performance exclusive et dense. En collaboration avec la danseuse Paige Culley, vêtue d’un costume plutôt révélateur, évocateur d’un univers dystopique rappelant les Grimes et Ashnikko de ce monde, le projet ASTATIC n’a laissé personne indifférent.
« […] il souhaitait offrir un moment de réflexion collective sur l‘expérience de vivre des changements aussi extraordinaires dans le paysage technologique et sur la nécessité de rester critique à l’égard des technologies et des systèmes émergents qui sont à double usage en ce qui concerne les applications positives et négatives potentielles. » Bien que profondément captivant, le spectacle était un peu surchargé. Symboliques mainstream, omniprésence palpable de l’intelligence artificielle, caractère assez genré des différents performeurs, ASTATIC a fait honneur aux codes plutôt que de les remettre en question. Les écrans de projection sur mesure ainsi que l’environnement sonore de qualité permettaient tout de même une expérience immersive incomparable.
Citations en provenance du site Web et de la page Instagram de INSCAPE x MUTEK.