Présenté durant tout le mois de septembre au marché Bonsecours, le World Press Photo (WPP) de Montréal est considéré comme les « Oscars de la photographie ». L’événement s’est mérité cette réputation grâce à la sélection des images très pointue. En effet, les photographies sélectionnées passent par un filet excessivement mince : sur les 73 000 œuvres fournies par 4500 photojournalistes de 125 pays, uniquement 125 sont choisies! Cette année, les spectateurs pourront donc contempler les 125 meilleurs clichés de 2017, en plus d’autres expositions. atuvu.ca vous donne un aperçu de l’événement le plus photogénique en ville.

Alexandre Champagne Beyond the cuisine

Principalement connu dans le monde de la photo pour ses beaux clichés léchés de nappes blanches et de petits desserts appétissants, monsieur Champagne est également un photographe qui sait immortaliser les moments-chocs. Celui qui portera le chapeau de porte-parole pour la 13e édition du WPP exposera un travail de photographie sur l’après-tragédie de la grande mosquée de Québec. L’artiste a d’ailleurs mis sur pied une campagne de sociofinancement qui lui a permis d’amasser plus de 45 000 dollars jusqu’à présent! L’argent sera destiné aux familles des victimes ainsi qu’à la rénovation de la mosquée. Il n’est pas facile de traiter d’un sujet aussi lourd qui, de plus, est encore frais dans l’imaginaire collectif. Cela sera donc un moment fort de l’exposition qui poussera la réflexion plus loin. Le WPP est souvent un événement qui dépeint des situations extérieures au Québec; cette fois-ci, nous serons devant un miroir. Vous pouvez suivre Alexandre Champagne dans ses projets sur Facebook en cliquant ici.

Alain Schroeder

L’an passé, le WPP a accueilli plus de 55 000 visiteurs durant son mois d’exposition. Cette année, l’événement compte bien en attirer autant, sinon davantage! Pour ce faire, ils ont donc choisi d’exposer le travail des plus grands. Parmi ceux-ci, se trouve Alain Schroeder. Le photographe originaire de Belgique est le fondateur de l’agence de photographie Reporters.be, une entreprise bien connue. Professionnel de métier depuis plus de 30 ans, on peut dire qu’il agit à titre d’anthropologue en plaçant l’homme au cœur de son travail. Ses dernières œuvres illustrent les cultes et les rituels des pays asiatiques. Très loin de ce que nous sommes habitués de voir et de concevoir, ses photographies suscitent le questionnement, l’étonnement et parfois même le malaise. Notamment l’exposition Living For Death qui raconte les rites funéraires en Indonésie. Pays pauvres du sud-est de l’Asie, la plupart des habitants n’ont pas les moyens d’enterrer leurs proches immédiatement. Cela peut donc prendre plusieurs semaines, mois ou encore années avant qu’une cérémonie soit organisée. Les images parlent d’elles-mêmes, le spectateur est partagé entre l’horreur et la tristesse devant une situation qui ne devrait plus avoir lieu de nos jours… À votre discrétion, je vous partage le lien ici pour voir une partie du travail.

Anna Boyiazis

Anna Boyiazis est une photo-documentariste américaine établie en Afrique de l’Est. À l’instar d’Alain Schroeder, elle porte une attention particulière à l’humain et à sa situation à travers le monde. Les thématiques fortes autour de son œuvre sont : la santé, les droits humains et la condition féminine. Photographe d’exception, elle a participé à plus d’une vingtaine d’expositions et est lauréate de nombreux prix comme : 2018 Word Press Photo Award, Woman Photograph + Nikon Grant, 2018 Contemporary African Photography Prize et le 2017 Creative Capacity Fund Professional Development Award. Quelques-unes de ses œuvres sont visibles sur son site internet. Je vous invite fortement à aller voir un aperçu de son travail ici ! Au travers des années, elle a su faire son nom auprès d’organismes réputés et reconnus comme : l’Université de Yale et Médecins sans frontières. Elle présentera, pour le WPP 2018, l’exposition Finding Freedom in the Water qui illustre le quotidien des femmes dans l’archipel de Zanzibar. Ces dernières apprennent à nager dans un pays islamique où les femmes ne sont pas encouragées à le faire.

Finding Freedom in the water, Zanzibar, Anna Boyiazis

Le World Press Photo est le moment dans l’année où l’on prend le temps de regarder et de se questionner. Il faut toutefois se détromper, il n’y a pas que du malheur au travers de ces œuvres. La beauté, l’amour et la solidarité sont également à l’honneur! atuvu.ca vous invite à venir réfléchir, s’asseoir et admirer le travail de photographes passionnés et dévoués.