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Le Centre Phi a frappé fort avec leur nouvelle expérience en réalité virtuelle CARNE y ARENA ! Imaginée et créé par le réalisateur oscarisé Alejandro G. Iñarritu (Birdman, Revenant), cette œuvre multisensorielle et puissante est présentée à l’Arsenal Art Contemporain jusqu'au 20 juin. Un événement unique qui tente de présenter la réalité des migrants qui traversent la frontière sud des États-Unis. Une plongée dans un monde froid, violent et hostile qu’on souhaiterait imaginaire, mais hélas bien réel.
Difficile de trouver des mots pour décrire l’œuvre CARNE y ARENA (Virtuellement présent, physiquement invisible). À l’écriture de ces lignes, j’en suis encore bouleversée. Voilà, peut-être la meilleure manière de décrire cette expérience : bouleversante.
Basée sur les récits de réfugiés d’Amérique du Sud et du Mexique qui ont traversé la frontière des États-Unis, l’installation conceptuelle du cinéaste mexicain Iñarritu transporte le spectateur dans une vérité parallèle à l’aide de la réalité virtuelle.
Décrite comme multisensorielle, l’expérience démarre dès l'entrée dans le lieu : un long couloir muni de part et d’autre de draps noirs instaure une ambiance très opaque. Plusieurs minutes sont nécessaires pour habituer notre vision à l’obscurité. Nous est ensuite demandé de laisser tous nos objets personnels (oui, même nos cellulaires) avant d’entrer seul dans un premier sas.
Changement drastique de décor lorsqu'on rentre dans une pièce, pareille à une salle d’attente de douane ou de prison, elle est éclairée par des néons trop blancs. Des indications écrites en français et en espagnol sur les murs nous demandent d’abandonner nos chaussures (et chaussettes…) dans des casiers. L’endroit déjà peu sympathique devient carrément inhospitalier.
Des voyants lumineux nous dirigent vers la prochaine étape du processus. Toujours seule et désormais pieds nus, j'entre dans une salle dont le sol est recouvert de sable. Après avoir été équipé de tout un attirail de réalité virtuelle, le film commence.
À la frontière entre acteur et spectateur, je suis plongée dans une scène fictive. Fictive, mais jouée par de vrais migrants, ayant eux-mêmes vécu une situation similaire. Certains d'entre eux ont même enfilé les vêtements qu’ils portaient lorsqu’ils ont franchi la frontière.
L’expérience est unique à chaque visiteur. Pour ma part, c’est le ventre noué, les mains moites et le cœur gros que j’en suis sortie. Un sentiment d’empathie profond m’a envahi. Sentiment décuplé lorsqu’après avoir récupéré mes chaussures, marchant vers la sortie, de courtes biographies des personnes concernées nous sont racontées. Impossible de ne pas comprendre leur exode et leur rêve d’une vie meilleure.
La force de cette œuvre, mise à part sa justesse et sa maîtrise exceptionnelle des nouvelles technologies, est la non-politisation d’un sujet pourtant si politique. Le blâme n’est jeté sur personne. À chacun de se faire son opinion, car c’est plutôt l’occasion « que le récit de ces migrants ne soit pas réduit à une donnée statistique […] et que leur périple personnel soit vu, ressenti et entendu par d’autres » comme l’explique Iñarritu.
Présentée pour la première fois en 2017 lors du 70e Festival de Cannes puis récompensée aux Oscars en 2018, l’installation a été optimisée par le Studio Phi pour qu’elle soit vue par le plus de personnes possible. Les visiteurs évoluent trois par trois, mais presque sans jamais se croiser dans l’espace alloué dans l’Arsenal Art Contemporain.
Après Montréal, l’œuvre va voyager à travers le monde. Je ne peux que vous conseiller chaudement d’aller la parcourir avant le 20 juin et profiter de son escale au Québec.
Pour plus d'informations et l'achat de billet, rendez-vous ici.