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Pour cette première internationale, Frédérick Gravel revient avec sa formule du concert dansé pour présenter Some hope for the bastards, une fresque hétéroclite qui fait un pied de nez à la recherche de perfection en danse contemporaine. Le spectacle à l’esthétique bigarrée est joué jusqu’au vendredi 2 juin 2017 dans le cadre du Festival TransAmériques.
Dans la grande salle du Monument National, le public s’installe sous l’air médusé de jeunes danseurs en tenue de soirée. Ils nous font face, les corps avachis sur la scène ou figés dans des poses en déséquilibre. Parfois blasés ou prétentieux, ils nous regardent une bière à la main, et affichent d’entrée de jeu l’atmosphère désinvolte du titre Some hope for the bastards.
Lentement, les corps des danseurs entament une session de flexing : les pieds se tordent, les bras s’écartèlent, les jambes se déchirent en grand écart. Dans leurs mouvements inspirés du breakdance et hybridés avec des poses de soirées - torse bombé, fesses remontées entre autres - on devine une danse qui mime un simulacre de malaise en société.
Tout à coup, un trio rock installé en arrière-plan vient brièvement rompre le rythme fuyant de l’introduction. Sur son estrade, le metteur en scène-musicien prend la parole pour annoncer une seconde introduction à venir! Il profite de son intervention à rallonge pour renvoyer le public à sa position de juge « aux attentes » haut placées, et en appelle à notre ouverture d’esprit. Cette déclaration, à mon sens, ne fait que briser le plaisir dans lequel vient tout juste de se plonger le spectateur et suggère que l’on doit s’attendre à une révolution de genre ou à une proposition décalée et originale, ce qui peut justement créer bien des déceptions si c’est annoncé de la sorte et non pas révélé tout simplement par la danse elle-même.
Quand sonne le nouveau départ, les bassins des neuf danseurs aux allures bourgeoises pulsent dans les airs au rythme de la musique rock. Leurs regards obscènes nous affrontent et on ne sait plus si on revit une scène du film Youth de Paolo Sorrentino ou un Harlem shake sur YouTube. La lumière des projecteurs caresse le public au son de la transe qui monte et nous invite de force à la fête. Les danseurs incarnent des clichés de soirée, improvisent des duos chaotiques qui s’affrontent entre mouvements de boxe et de hip-hop.
Au fil du spectacle, les ensembles désordonnés composent une chorégraphie où deux groupes maintenant vêtus de jeans et tee-shirts décontractés semblent s’affronter en battles, rappelant, outre le streetdance, la dynamique des comédies musicales des années 1960.
Les poses de bodybuilder et de flamenco font rage, mais laissent bientôt place à une phase plus en douceur. Entre un solo improvisé et des slows pendant lesquels les couples n’en finissent plus de s’aimer et se redécouvrir, les riffs de guitare brisent une dernière fois le rythme langoureux et entraînent les danseurs dans un final digne d’un regroupement de head bangers.
Une question demeure: peut-on instaurer le chaos? Ne doit-il pas émerger hors des codes attendus? En effet, les danseurs, même dans l’improvisation, ne semblent pas parvenir à prendre leur place, à lâcher prise dans leur recherche de l’imperfection et donnent l’impression d’un ensemble qui pèche à essayer de maîtriser le désordre.