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C’est dans une ambiance transcendantale que les artistes de la compagnie Red Sky Performance nous ont présenté ce mardi 14 février la première de leur spectacle Miigis : La Panthère d’eau. Cet éloge à la nature révèle la force bouleversante de la danse contemporaine autochtone, bercée par des sonorités inspirées de la musique gutturale et percussive des peuples Premières Nations.
Sous l’orchestration remarquable de Sandra Laronde, issue de la communauté Teme-Augama Anishinaabe (Peuple des Eaux Profondes), les créations de Red Sky Performance rayonnent depuis leur première tournée en 2003, avec des spectacles immersifs et puissants qui mettent la culture autochtone sous les feux des projecteurs, partout au Canada et à travers le monde. C’est avec ardeur que les interprètes rendent honneur à cette culture, avec des performances athlétiques et théâtrales, dont les trames narratives sont essentiellement guidées par les contes traditionnels autochtones.
Au sein des peuples Anishinabés dont la culture s’exprime au travers des valeurs de gratitude et de partage, les miigis (cauris) désignent des coquillages aux pouvoirs spirituels et protecteurs. Selon les récits Ojibwés transmis oralement depuis bien avant la colonisation, l’un de ces miigis aurait dévoilé à ces peuples une prophétie : un danger imminent menaçait la perpétuation de leurs coutumes. Pour détourner ce mauvais présage, la présence de ces coquillages le long des cours d’eau aurait guidé les Anishinabés vers l’Ouest, les protégeant de l’arrivée des nouveaux colons à l’Est du continent.
Sur les planches de l’Édifice Wilder, les six danseurs et danseuses nous content la légende en redonnant un souffle nouveau aux danses traditionnelles, dont les chorégraphies sont inspirées. Les mouvements exécutés par les danseurs témoignent d’une souplesse et d’une agilité surprenante, dont l’esthétique semble reproduire l’indocilité des vents et des eaux.
La première partie du spectacle nous transporte au cœur des Premières Nations d’antan : les chorégraphies narratives évoquent les traces d’un mode de vie inaltéré et vertueux, en symbiose avec les éléments naturels. Dans le squelette d’un canot en bois, les danseurs nous exhortent en direct de leur périple migratoire par les voies maritimes : les oscillations vigoureuses de l’embarcation témoignent d’une expédition non sans encombre. Au rythme de la musique live interprétée par quatre musiciens, le public s’immerge dans les profondeurs des rites autochtones ancestraux.
Soudainement, les projections sur le grand écran à l’arrière-scène brisent l’atmosphère jusqu’alors extatique. L’article cinglant By the King, a Proclamation est projeté en grand sur la toile, remémorant l’acte par lequel le roi George III proclamait en 1763 l’acquisition par la Grande-Bretagne du continent Nord-Américain. Des flashs d’images brutales se succèdent ensuite, évoquant les traumatismes subis par les peuples autochtones au contact des colons : déracinement de leur culture, barbaries induites par les politiques visant l’assimilation, scandales liés aux pensionnats pour enfants…
Pourtant loin de se résumer à une dénonciation du génocide culturel des Autochtones, la résolution du spectacle met plutôt en lumière la faculté de résilience de ces peuples, tout comme le démontre cette réappropriation admirable du genre contemporain.
Envie de vous laisser transporter dans cette expérience à la fois mystique et poignante ? Il reste encore quelques places pour les représentations qui ont lieu jusqu’au 18 février au Studio-Théâtre de l'Édifice Wilder!