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J’étais présente dans la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, le 19 octobre dernier, soir de la première mondiale. La danseuse que je suis a vraiment apprécié ce moment!
J’avais parfois l’impression d’être tombée dans un grand livre de contes… ou de visionner un film romantique comme Sissy que j’ai tant regardé étant enfant.
À l’instar de plusieurs histoires d’amour, La Dame aux Camélias est un récit où les deux protagonistes s’aiment inconditionnellement et véritablement, jusqu’à ce que cette relation soit jugée impossible et les oblige à se séparer malgré eux. OK, mais encore…
Marguerite est une superbe jeune femme dont la vie mondaine l’amène à vivre aux crochets d’hommes fortunés; Armand, séduisant, fait partie de la bourgeoisie parisienne.
Les deux se rencontrent lors d’un événement dansant mondain et c’est le coup de foudre; ils s’aiment à la folie. Cependant, pour le père d’Armand, cette relation n’a aucun sens en raison des conventions sociales. Il exige donc de Marguerite qu’elle laisse son amoureux sur le champ. Elle n’a pas le choix d’obéir.
Le couple vit alors un grand chagrin. Tuberculeuse, Marguerite meurt et Armand, complètement brisé, la pleure.
Ce récit est en fait inspiré de la relation passionnelle de l’écrivain Alexandre Dumas fils, avec une courtisane, Marie Duplessis.
C’est le réputé et talentueux chorégraphe canadien Peter Quanz qui a usé de son imagination pour passer du roman à la scène. On a déjà vu son travail de création avec les GBCM dans le passé avec les ballets Rodin/Claudel, Kaleidoscope et Blushing.
Dans le programme, Quanz explique ce qui a fait naître sa création :
« En méditant sur l’œuvre inspirante d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux Camélias, il est devenu manifeste pour moi, en tant que chorégraphe, que je devais me glisser dans l’intimité singulière de ce récit si émotionnel et nuancé. Dans ma vision, j’ai ainsi choisi d’encapsuler quatre tableaux émotionnels en usant de fragments condensés issus de ce roman. »
Ses tableaux, présentés en deux actes, sont précédés d’un prologue qui, en quelque sorte, nous amène dans le vif du sujet.
Sur le grand rideau encore fermé – qui rappelle d’ailleurs une lettre manuscrite, le public entend une voix lire un extrait du roman. Ce narrateur reviendra quelques fois d’ici la fin du ballet.
Puis le rideau s’ouvre sur un groupe de danseurs vêtus de noir et trois couples qui incarneront, tour à tour, les amants Marguerite et Armand, dans chacun des tableaux suivants.
Une soirée mondaine a lieu pendant laquelle les hommes courtisent les femmes. La musique de Weber est connue et entraînante. Puis, on entre dans l’histoire avec les tableaux.
Les costumes sont magnifiques avec les couleurs dominantes que sont le blanc, le rouge et le noir. Les ballerines portent des jupes semi-longues aux tissus légers avec la crinoline en tulle qui virevoltent; les hommes sont nobles en queues-de-pie noires et gantés de blanc.
On les doit à la créatrice Anne Armit, impliquée dans le milieu de la danse depuis près d’un demi-siècle; elle a aussi créé des costumes pour le cinéma, la télévision et le théâtre, dont la première production canadienne de Cats.
Et que dire de la beauté et de la simplicité des décors! Ils ont tiré des oh! et des ah! de la salle. En arrière-scène, de grands rideaux majestueux donnent le ton aux différents tableaux, et sur scène, quelques meubles, des chandeliers, des fleurs et parfois, un piano à queue.
La mise en scène est sobre et efficace.
La chorégraphie balance entre le ballet classique et le néoclassique; ce qui me semble tout à fait adéquat pour ce récit à saveur de romantisme. On assiste à un feu d’artifice de tours, de pirouettes, de portés et surtout de magnifiques pas de deux où les mouvements forment parfois des lignes infinies. Les ballerines sur pointes sont fortes, en particulier, les trois Marguerite.
Tantôt classique, tantôt plus contemporaine, la musique présente des rythmes lents ou rapides, avec des pièces légères et d’autres plus sombres épousant parfaitement le récit.
Le choix de la trame musicale est un travail conjoint entre Peter Quanz et Florian Ziemen, un chef d’orchestre allemand qui a déjà collaboré avec les GBCM : Léonce et Léna, Casse-Noisette, La Belle au bois dormant, La Nuit transfigurée…
On y entend, entre autres pièces connues, l’Invitation à la danse de Carl Von Weber, une mélodie très dansante. Des pièces de différentes époques de compositrices variées complètent l’offre musicale.
Dès le début du ballet, un piano à queue trône sur scène un peu en retrait. La pianiste soliste Rosalie Asselin y interprète plusieurs pièces, qui seront jouées en alternance avec l’Orchestre des Grands Ballets dirigé par l’excellente Dina Gilbert.
J’ai vécu un moment envoûtant dont je me souviendrai longtemps ! Je suis passée par une gamme d’émotions, de l’émerveillement à la tristesse, mais aussi, j’ai parfois sursauté et parfois souri.
La finale, mystérieuse, géniale et intense à mon sens, frôle la magie. On est mystifiés !
Je remercie les GBCM pour cette présentation qui a fait du bien à mon âme de ballerine et a satisfait mon goût de néoclassique ; je pense qu’on pourrait en présenter plus souvent !
La Dame aux Camélias , d’une durée de 2 h 30 avec entracte, est présenté les 26, 27 et 28 octobre 2023 à 20 h, et le 28 octobre à 14 h, Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à Montréal.
Les camélias que portent les Marguerite à leur chevelure ont une signification selon Dumas fils : ces fleurs sont blanches, sauf pour une période de quelques jours dans le mois, où elles sont alors rouges… Indice important pour ces courtisanes qui attirent les regards des messieurs.
Et pour vous mettre dans le bain, voici les extraits, lus par le narrateur, du texte d’Alexandre Dumas fils arrangés par Peter Quanz.