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64 danseurs et danseuses envahissent la scène de la Salle Wilfrid Pelletier et s’unissent en masse dans Colossus, une chorégraphie de la Stephanie Lake Company. Si la pièce avait déjà été jouée, c’est la première fois qu’autant d’interprètes sont engagés dans la représentation.
Montréal a ainsi l’honneur d’accueillir la plus grande performance de la compagnie jusqu’au 11 mars.
Dans un monde où les masses ont conduit aussi bien aux pires dictatures, qu’aux plus belles révolutions et où la surpopulation menace d’engloutir notre planète Terre, Stephanie Lake Company s’empare du concept de « foule » et le tourne et retourne dans tous les sens.
Assister à une représentation avec autant de danseurs et danseuses sur scène ne m’était jamais arrivé et j’avoue avoir été impressionnée par l’écoute avec laquelle les artistes naviguent, dans un espace qui semble de plus en plus restreint - résultat de leur gesticulation incessante. Aux côtés les uns des autres, ils forment une entité, une masse solidaire qui se met en marche - et fonctionne - uniquement par l’activation rythmée des autres corps. Le papillon sort de sa chrysalide et ses battements modifient les structures corporelles. Papillon ou colibri, l’individu agit sur le groupe pour créer un continuum corporel qui se meut par effet domino. Edith Piaf le disait déjà :
« Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne, écrasés l'un contre l’autre
Nous ne formons qu'un seul corps »
Fil conducteur de la pièce, le phénoménal se déploie avec les ombres des danseurs en arrière plan qui démultiplient le collectif. En guise d’accompagnement, la chorégraphe privilégie des sonorités électroniques et organiques. Les apostrophes silencieuses entrecoupent la voix robotique et les instruments électroniques : les sonorités qui émanent des corps dictent alors les mouvements. Synchronisés à la demi-seconde près, les artistes tapent du pied, frappent des mains, inspirent, cris et respirent ensemble pour se déplacer dans l’espace.
Si le collectif est le concept phare de Colossus, lisser les individualités n’est pas le choix de la compagnie. L’uniformité est délaissée au profit de tenus et coiffures originales qui font ressortir la personnalité de chaque artiste.
Pour apprécier les différents tableaux de groupe, j’aurais tout de même préféré être placée en hauteur et avoir une vue d’ensemble sur la création. Le parterre n’offrait malheureusement pas le point de vue macroscopique qui rend compte de l’immensité du groupe. Si la compagnie tient un bon concept, on regrette l’aspect un peu trop démonstratif de ce dernier et l’effacement de chaque danseur derrière l’exécution de sa tâche. Mais en idéalisant le libre arbitre de l’individu, peut-être ai-je délaissé l’essentiel de l’oeuvre qui se veut non pas un hymne de l’individu dans le collectif, mais plutôt une vue d’ensemble d’un collectif, autant aliénant que libérateur.
Pour venir voir l’impressionnante création Colossus de la Stephanie Lake Company, rendez-vous sur le site de la Place des Arts pour les deux représentations restantes.