Artiste prolifique en arts du cirque, Anouk Vallée-Charest présentait vendredi dernier son spectacle solo Waves à la Maison de la culture de Montréal-Nord. Prenant la forme d’une odyssée contemplative qui nous amène dans les profondeurs sous-marines, ce spectacle est un doux voyage qui invite à l’introspection.

Anouk Vallée-Charest n’en n’est pas à faire ses premières armes dans l’univers du cirque. Depuis 2003, elle s’est produite dans de nombreux pays à travers le monde, autant en solo qu’avec des compagnies comme le Cirque du Soleil, le Cirque Éloize et le Cirque Fantastic. C’est en tissu aérien et en cerceau aérien qu’elle s’est spécialisée à l’École Nationale de Cirque de Montréal, et c’est justement dans ces disciplines qu’elle rayonne dans Waves.

Une initiative solo pour incarner la vie d’une femme

Ce spectacle de 50 minutes est à la fois tant une plongée symbolique qu’une impressionnante démonstration athlétique. Au départ, on entend la respiration originelle, à travers les sons d’un scaphandre, alors qu’Anouk fait son entrée sur scène suspendue dans un cocon duquel elle émerge. À travers sa danse aux gestes gracieux et viscéraux, elle envoûte et invite dans son univers, alors que le regard du public est gagné.

Puis, c’est lorsqu’elle enchaîne sur les sangles aériennes que se révèle son agilité et son adresse. La poésie de Waves prend alors tout son sens, alors que l’on comprend que ces différents numéros représentent les étapes et les luttes de la vie d’une femme. La tête en bas, tournoyant dans les airs à l’aide des sangles, Anouk peint des tableaux d’une émouvante vulnérabilité.

Anouk sur les sangles aériennes. Crédit: André Chevrier

Les moments forts du spectacle se dévoilent dans ses champs d’expertise. Son passage sur le tissu aérien, notamment lorsqu’elle l’escalade avec une force impressionnante, n’a pas manqué de subjuguer les spectateurs. Sa maîtrise du cerceau aérien est aussi à souligner, surtout vers la fin du spectacle, où les prouesses se multiplient malgré l’épuisement physique que les numéros doivent engendrer. Là est toute la force d’un spectacle solo: réussir à captiver les spectateurs qu’avec les capacités de son propre corps.

Le seul bémol serait dans l'enchaînement des pistes musicales pour accompagner les numéros. Alors que l’ambiance installée au début du spectacle accompagnait à merveille ce qu’on voyait sur scène, celle-ci a par la suite créé de drôles de contrastes, parfois même un peu étourdissants.

Quoi qu’il en soit, la démarche d’Anouk s’inscrit dans la tradition riche des arts du cirque à Montréal, et brille par son expérience. Lorsque le rideau est tombé, à la toute fin, on a pu entendre dans la salle un garçon d’une dizaine d’années s’écrier: “That was awesome!” (C’était génial!).

L’émerveillement était partagé, et c’est exactement ça, la magie du cirque.

Il faudra attendre septembre prochain pour revoir Waves dans d’autres Maisons de la culture à Montréal. D’ici là Anouk se produira dans des spectacles avec Battements de cirque, Duo Loco-Motion, Duo Miroir et d’autres compagnies. Pour avoir plus de renseignements sur ses performances, vous pouvez visiter son site web ici.