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C’est ce lundi 9 juillet qu’a eu lieu la première représentation de SisterS. La toute dernière création des 7 doigts est un conte musical mettant en scène quatre artistes et un instrument de musique. atuvu.ca était sur place pour assister à cet étrange récit autour de deux sœurs.
Les sœurs, le prince et la musicienne
SisterS, c’est l’histoire de deux sœurs qui sont contraintes de vivre dans une forêt enchantée. Toi, Moi et Lui sont les trois personnages physiques présents dans la pièce. Je précise, puisque la musique émanant de la harpe de la musicienne Sarah Pagé est également considérée comme un personnage important du récit. Un personnage fantomatique qui est l’œuvre, en partie, de leur défunte sœur Lhasa de Sela. L’histoire débute par la conception des deux protagonistes. Les deux femmes sont drapées ensemble dans un long linge blanc suspendu au plafond, symbolique forte de la gestation dans le ventre maternel. Miriam et Ayin s’extirpent alors et s’en suit une chorégraphie où toutes deux effectuent les mêmes mouvements. On comprend alors la proximité et l’attachement des deux sœurs en bas âge.
Après ce numéro mélangeant contorsion et danse, les deux personnages finissent par se présenter aux spectateurs. Leurs noms : Toi et Moi. Un peu à la sauce freudienne sur l’interprétation du « moi », après s’être nommées, elles commencent à prendre conscience de leur individualité et leur harmonie illustrée dans le premier numéro s’évanouit pour laisser place à des disparités. Toutes deux veulent s’emparer d’une couronne symbolisant l’excellence, et cela débouche sur un numéro fort intéressant interprété par Miriam de Sela. Dans celui-ci, l'artiste circassienne utilise une sorte de grande chaise d’au moins 3 mètres de haut afin d’aller récupérer une couronne qui se trouve suspendue par un fil en hauteur. Son ascension jusqu’au sommet est parsemée d’acrobaties et de jeux d’équilibre qui maintiennent le spectateur tendu jusqu’à la fin. Ce numéro est un moment fort du spectacle qui, malheureusement, n’en contient pas assez.
Vient après cette démonstration de force, l’entrée du prince (Lui) ! C’est l’excellent William Underwood qui s’assure de donner vie au personnage. Son apparition fait l’effet d’une bombe auprès des deux protagonistes qui se battent alors pour savoir laquelle se le méritera. Cela donne naissance à une danse acrobatique entre Lui et Moi. Un autre moment puissant de la soirée qui rappelle au spectateur que, malgré ses apparences de pièce de théâtre et de spectacle de musique, l’œuvre est ancrée dans l’univers du cirque. S’enchaîne par la suite une performance seule de William Underwood au mât. Une prestation qui, selon moi, est l’élément le plus impressionnant et divertissant de l’ensemble du spectacle. La musique accompagne du début à la fin les acteurs et contribue beaucoup à mettre l’ambiance. En fait, la musique est l’élément qui donne vie à la forêt et qui donne une dimension de mystère et d’intrigue au conte de fées.
Les artistes derrière l’œuvre
Miriam et Ayin de Sela proviennent d’une famille d’artistes. Leur sœur Sky est trapéziste et leur défunte sœur Lhasa était une chanteuse connue au Québec qui travaillait sous le label Audiogram. Les deux sœurs ont monté le spectacle en hommage à cette dernière. En effet, Lhasa de Sela est décédée en 2010 d’un cancer du sein à l’âge de 37 ans. Tout le spectacle s’articule autour d’elle puisque même la harpiste, Sarah Pagé, était une ancienne amie et l’une de ses musiciennes. Il faut savoir que la pièce est pratiquement une réalisation familiale. La metteure en scène, Gypsy Snider, connaît les sœurs de Sela depuis toujours. Elles ont grandi ensemble à San Francisco où les parents de Snider détenaient une troupe de cirque ambulant. Les enfants de la famille de Sela ont donc côtoyé ce cirque dans leur jeunesse. Aujourd’hui Gypsy Snider est directrice artistique chez Les 7 Doigts, et l’idée de travailler sur un projet tournant autour de la relation entre sœurs et sur l’œuvre d’une amie disparue lui tenait à cœur. D’ailleurs la relation fraternelle est la thématique principale, et dès le début le lien qui les unit est bien démontré. Pour sa part, William Underwood est un expert du mât chinois. Diplômé en 2005 de l’École nationale de cirque de Montréal, l’artiste évolue depuis au sein des 7 Doigts.
Bien que le rythme du spectacle soit un peu lent et qu’il manque çà et là d’action par moments, le conte qui nous est présenté ici est très beau. À mi-chemin entre un spectacle de musique, de théâtre et de cirque, cette réalisation hybride saura plaire aux plus jeunes. Cependant, pour ceux qui désirent voir des acrobaties à couper le souffle et retrouver une prestation de cirque plus « traditionnel » ce spectacle n’est peut-être pas adapté. Quoi qu’il en soit, le festival MCC 2018 a tout pour vous satisfaire!