Pour une deuxième année consécutive, le festival international de cinéma Vues d’Afrique est accessible depuis chez soi. Du 9 au 18 avril, une centaine de films venant de 51 pays sont disponibles gratuitement en ligne mettant à l’honneur le cinéma et les cinéastes africains et créoles. Comme le festival nous y a habitués, sa programmation est riche, diverse et alléchante. Avec tout ce choix, difficile de savoir où donner de la tête. Voici donc une sélection des courts-métrages à ne pas manquer.

Sukar de Ilias El Faris | Fiction - 9 minutes

Un magnifique générique rouge à la typographie intrigante, des dessins enfantins et un titre évocateur lancent ce court-métrage avec force. Dans une atmosphère légèrement brumeuse, presque rêvée, le spectateur est transporté dans un après-midi presque banal à la plage. Si banale, qu’il en devient comique. Deux jeunes amoureux se partagent un bonbon et jouent dans le sable avant de s’embrasser longuement. Une bande d’enfants courent d’un bord à l’autre de la plage et narguent les amoureux. Un vendeur de beignes se fait chasser par le sauveteur à coup de chaussure et en échappe sa marchandise. La police est attirée par le vacarme et s’en mêle d’une façon inattendue. Un tour de force pour ce petit bijou qui fait sourire du début à la fin tout en laissant un petit goût de mélancolie.

Disponible le 15 et 16 avril 

Taximan-Cultivateurs d'André Vanasse | Documentaire - 6minutes

Ce court film documentaire expose le quotidien des taximan-cultivateurs haïtiens, un métier étonnant, inconnu ici et pourtant plein de sens. Entre deux clients, ces taxis-motos écologiques se rendent sur leur deuxième lieu de travail : leur plantation biologique. Fière de l’engrais naturel qu’ils utilisent et de leurs cultures diversifiées, ces entrepreneurs tous azimuts sensibilisent sur l’importance de respecter la terre nourricière. Voici un possible futur pour le pays et pour quiconque souhaitant se joindre à ces écologistes en moto. Seul prérequis : avoir beaucoup de patience.

Disponible du 9 au 18 avril 

Décolleté de cercueil de Nancy Kamal | Fiction - 5minutes

Parfois les mots ne suffisent plus pour parler de sujets révoltants.  Dans le film Décolleté du cercueil de la réalisatrice égyptienne Nancy Kamal, aucune parole n’est nécessaire pour comprendre le désarroi de la protagoniste, une petite fille sur le point de se faire marier. Même si la société a décidé qu’elle avait l’âge requis pour s’engager avec un homme, elle s’accroche à ses petits bijoux multicolores comme les dernières preuves de son innocente et de sa jeunesse. À la limite du film d’art, ce court-métrage noue le cœur, ébloui les yeux et cogne du poing.

Disponible du 11 au 12 avril

Projet H de Maharaki MJ | Fiction - 5minutes

Au milieu d’une réunion très secrète, des dirigeants et chefs militaires haïtiens discutent du futur de leur pays et s’enflamment sur la démarche à suivre pour arriver à leurs fins. Ils sont prêts à tout. Un style un peu théâtral et rempli d’humour noir nous plonge dans une discussion hilarante aux allures de grands méchants planifiant leur mauvais coup. Mais le but reste noble: comment sauver le pays? Le tonnerre gronde et la pluie tombe alors qu’ils sont surpris dans leurs manigances. Mais qui oserait interrompre une réunion aussi importante?

Disponible du 9 au 18 avril

Mama Lova de Jeff Taver | Fiction - 16minutes

Une mère en deuil, accompagnée de ses amies, décide ne plus se laisser faire par les jeunes dealers de drogue en bas de son l’immeuble. Tous les moyens sont bons pour leur faire perdre ce territoire de vente. Un gang de mamans contre des petits délinquants, un face à face pour le moins inattendu. Sur un ton grave et malgré des performances d’acteurs assez brutes, il est facile de s’attacher aux personnages et même comprendre les réalités de chacun ; et cela en seulement 16 minutes! 

Disponible du 11 au 12 avril

Bonus : Ce n’est pas un court-métrage, mais juste un coup de cœur

Trouver Sally de Tamara Mariam Dawit | Documentaire - 1h18

Le film Trouver Sally ressemble plus à une enquête policière qu’à un documentaire. La réalisatrice éthiopienne, Tamara Mariam Dawit, découvre tard dans sa vie l’existence d’une tante du nom de Sally, décédée il y a déjà longtemps, mais dont la courte vie la passionne. Fille de diplomate, étudiante politisée au Canada puis figure de proue de la révolution communiste en Éthiopie, c’est à travers le destin fou de cette femme forte que le spectateur peut mieux comprendre l’histoire tumultueuse de ce pays de l’Afrique de l’Est. Touchant et révélateur, ce film permet aussi de lire différemment un page de l’histoire éthiopienne et ainsi mieux comprendre la réalité de ce peuple.

Disponible du 9 au 18 avril

Le festival international de cinéma Vues d’Afrique est accessible depuis chez vous du 9 au 18 avril !