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Sorti en salle le 22 avril dernier, « L’origine des espèces » est le premier long métrage de Dominic Goyer. Projet hors du commun alliant suspense psychologique et film d’animation, cette énigme existentielle captive par sa forme et son intrigue. Avec Marc Paquet, Élise Guilbault, Sylvie de Morais, Marc Béland et David La Haye.
Je n’avais pas prévu écrire sur « L’origine des espèces ». Je suis allée voir le film le jour même de sa sortie en salle par pur hasard, intriguée par la bande-annonce. Je n’avais donc pas encore lu les dures critiques à l’égard du film, critiques qui ne donnent en rien l’envie de se mouvoir pour si peu. S’il est vrai que le public québécois se déplace timidement pour visionner les films créés ici, il est aussi vrai qu’il faut lui donner envie de le faire. Car bien que le premier long métrage de Goyer soit imparfait, il mérite néanmoins le déplacement. Après des années de travail pour achever un premier long métrage, je trouve regrettable qu’on critique aussi sévèrement un nouveau venu prometteur, qui nous arrive avec une proposition estimable, ancrée dans un univers déjà bien à lui. Et si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est que plusieurs jours après le visionnement de « L’origine des espèces », les personnages de Goyer me trottent encore en tête, flottant à tour de rôle dans mon esprit.
Le film raconte la quête identitaire soudaine de David, mi-trentenaire heureux ayant grandi dans un milieu aisé et aimant. Architecte reconnu, il est amoureux de sa compagne Hannah (Sylvie de Morais) avec qui il vient d’avoir une petite fille en santé. Tout se bouscule lorsqu’aux funérailles de sa mère, son père lui révèle qu’il n’est pas son père biologique. Il se lance alors subitement dans une quête identitaire déstabilisante qui l’emmène en terrain glissant et inconnu. David devient absorbé par l’intimité inavouée et inavouable de sa mère, réalité qu’elle a su lui cacher toute sa vie afin de le sauver de son destin.
Bien qu’elle apparaisse seulement lors des premières scènes du film, Élise Guilbault est persuasive dans son incarnation de cette femme charismatique et troublée, et sa douleur refoulée continue de nous hanter bien après la fin du film. Marc Paquet y joue un David convaincant, à la fois dérouté et réaliste dans son interprétation d’un homme ordinaire qui découvre peu à peu le mystère entourant le passé de sa mère. Puis arrivent des personnages qui nous captivent dès leur arrivée à l’écran, notamment David La Haye interprétant une Pascale tout en douceur et subtilité. Si les personnages secondaires sont peu développés, ils sèment malgré tout des questionnements sur leur nature profonde et personnelle et nous laissent imaginer les fondements de leurs comportements.
Les séquences d’animation, magnifiquement réalisées par Éléonore Goldberg, se fondent justement au film, venant nous éclaircir sur les aspects les plus sombres de l’histoire. L’animation n’est en rien accessoire; elle est au contraire au cœur même de l’histoire. C’est en effet dans l’œuvre de fiction que David découvrira la vérité sur le sordide passé de sa mère. Les choix musicaux m’ont également paru intéressants, créant de fortes ambiances de mystère et de faux silences.
Bien que quelques scènes s’intègrent plus difficilement à l’histoire et que certaines métaphores semblent moins nourrissantes que d’autres, ce projet original trace définitivement des attentes pour un prochain long métrage. Dans la salle du cinéma Beaubien, le public est resté immobile jusqu’à la fin du générique, non pas stupéfait d’avoir vu un film imparfait, mais certainement happé par la teneur de la proposition. Alors, allez-y pendant qu’il en est encore temps; le film ne restera pas longtemps à l’affiche.