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Nous nous régalons d’avance de la bande-annonce de Testament, le nouveau film de Denys Arcand, dont la sortie est prévue en octobre. La filmographie du réalisateur est célébrée bien au-delà des frontières du Québec, et chaque nouvelle bobine mérite une attention particulière.
Après l’énorme succès de sa trilogie qui dépeint les mœurs du Québec depuis 1986, on se demande toujours quelle vision du monde Denys Arcand va exposer au public. En reprenant son acteur fétiche pour le rôle d’un intellectuel de 70 ans installé en maison de retraite, le réalisateur critique une nouvelle fois l'époque, sur fond de contestation “woke” et de problèmes sociaux nouveaux.
Testament, le bien nommé, dépeint un portrait nostalgique d’un universitaire perdu dans le siècle qui se raccroche à son ancienne renommée. Dans un monde où tout va trop vite, où les jeux vidéo font leur entrée en maison de retraite et où la pratique du casino en ligne est rendue commune, quelle place donner aux combats intellectuels du passé qui risquent de tomber dans l’oubli ?
En toile de fond, une fronde contestataire fait irruption dans le film, alors qu’une troupe de militants siège devant la maison de retraite pour ordonner la destruction d’une fresque historique, qui selon eux, ne rendrait pas un hommage vibrant aux hommes des premières nations qui peuplaient jadis le Québec.
Durant ces deux minutes vingt de bande-annonce, on reconnaît très clairement la touche de Denys Arcand qui s’entoure encore une fois des ses acteurs fétiches, mais aussi de la jeune garde du cinéma et de l’humour québécois. Certains passages transpirent déjà l’humour incisif et pince sans rire qui font le sel de la filmographie d’Arcand. On a hâte d’être au mois d’octobre pour découvrir cette nouvelle pépite qui semble avoir toute l'allure de l'idée qu'on se fait d’un bon film de Denys Arcand.
Au générique des films de Denys Arcand, certains noms reviennent souvent, comme Rémy Girard, qui restera dans l'histoire du cinéma pour avoir campé son homonyme, Rémy, un universitaire plutôt libidineux qui finit par faire face à son destin et à ses regrets.
Denys Arcand donne aussi sa chance à la nouvelle scène québécoise avec des actrices comme Florence Longpré et Marie-Soleil Dion, connues pour la série Like-Moi. En définitive, ce sont plusieurs générations d'acteurs qui campent une vision parfois austère de la société québécoise, mais jamais sans une pointe d'humour.
Ce qui est drôle dans la filmographie, c’est que les titres de ses films paraissent beaucoup plus sérieux qu’ils ne le sont en réalité. Le déclin de l’empire américain, sorti en 1986, constitue un parfait exemple d’un film qui prend des sujets lourds sur un ton léger, et c’est la gouaille vibrante de ses acteurs qui en font toujours une référence pour le cinéma francophone. Difficile à décrire, le film narre une après-midi d’été où une bande de huit universitaires se rejoignent pour un dîner. S’ensuit un grand nombre de dialogues mémorables, et de situations cocasses, sans être particulièrement frénétique.
Vendu comme un film qui parlerait de sexe de façon volontiers paillarde, le Déclin est plutôt une joyeuse digression sur la puissance de l’amour, l’amitié, mais aussi du bouleversement des valeurs contemporaines qui a eu lieu dans les années quatre vingt. Comme le dit si bien l’un des personnages, les intellectuels ne font que parler, et on se surprend à vouloir les écouter parler de tout et de rien encore un peu plus.
Les Invasions Barbares, sorti en 2003, durcit le ton et présentent un portrait bien moins bucolique de la société québécoise. Le film raconte l’histoire des même acteurs que ceux du Déclin, mais ils ont vieilli, fait des enfants, ou sont tombés malades. Ici, il n’est plus question d’un après-midi d’été, mais de la faillite de l'hôpital québécois et de la domination de l’argent dans les relations humaines.
La force du film réside dans l’émotion qu'il dégage, et c’est dans l’émerveillement général que le film remporte un Oscar en 2004, au milieu de nombreuses autres distinctions. La force de Denys Arcand est de sortir les acteurs de leurs chemins tout tracés, en engageant notamment Stéphane Rousseau qui joue un fils brouillé à mort avec son père.
La trilogie s’achève sur l’Age des Ténèbres, un film plus léger dans lequel le sémillant Marc Labrèche campe un employé ministériel qui voit sa vie s’étioler devant ses yeux. Avec le pouvoir de l’auto-persuasion, il finira par vivre des aventures hors du commun qui le propulse en chef de guerre, ninja, et amant insatiable de la belle Diane Kruger.
Ce dernier film clôt la trilogie en s’écartant complètement de la trame des deux premiers, ce qui en fait un film plaisant, mais sans la verve authentique des deux précédents. La Chute de l’empire américain, sorti en 2018, est une sorte de polar qui répond à la question : que faire avec plusieurs millions de dollars tombés du ciel ? Même s’il est un divertissement honnête, ce film ne suffit pas à insuffler la magie que l'on connait du cinéma de Denys Arcand.
Nous espérons que la sortie du film Testament saura nous remettre sur les rails du cinéma de Denys Arcand qui a fait son succès dans tous les pays francophones : une critique sociale teintée d’humour, qui répond ou non à des questions comme le devenir de l’humanité et la fragilité de la mémoire. À vous de vérifier sur la verve d’Arcand est toujours intacte, le 5 octobre au cinéma.