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Après 21 jours de festival et 140 films à l’affiche, Fantasia 2019 est désormais terminé ; l’occasion pour nous de revenir sur nos coups de coeur de cette 23e édition.
1. Come To Daddy | Ant Timpson.
Difficile d’évoquer le premier long du néo-zélandais Ant Timpson sans tomber très rapidement dans le spoiler. On insistera cependant sur la superbe prestation d’Elijah Wood en jeune homme doux et timide, couronné d’une coupe à la Skrillex, ainsi que de la prestance toujours aussi imposante de Stephen McHattie en figure paternelle machiste, bourrue et alcoolique. Alternant si élégamment entre le thriller hitchcockien, le gore et la comédie noire, Timpson, ancien directeur du Incredible Film Festival d'Auckland, s’impose à 53 ans comme un nouveau cinéaste à suivre au pays au long nuage blanc.
2. Les Particules | Blaise Harrison.
Se déroulant dans la ville frontalière de Gex, Les particules du franco-suisse Blaise Harrison séduit par sa frontière poreuse entre fiction, documentaire, coming-of-age movie et film de science-fiction. Porté par un cast de non-professionnels – qui on la particularité de ressembler à de vrais ados et non des tops modèles de 25 ans – le film relate quelques mois dans la vie de P.A., ses relations amicales et amoureuses du lycée. Entièrement dépeint depuis le point de vue du protagoniste, la présence adulte est quasi inexistante durant le récit, laissant les figures d’autorités parentales, scolaires ou policières en hors-champ, ou dans le flou de l’arrière-plan.
Le film, très méditatif, nous transporte dans le malaise adolescent, ses déboires et ses peurs, à travers l’imagerie de la fusion nucléaire, qui peut à la fois symboliser la solitude, la dépression ou encore l’éphémérité des relations humaines. Ce passage à l’âge adulte, douloureux, détaché, incertain et inévitable, rappelle le Donnie Darko de Richard Kelly aux thématiques similaires, mais dont l’intrigue est bien moins essentielle, l’aspect scientifique étant ici plus une échappatoire poétique qu’un scénario pouvant se « résoudre ».
3. The Art of Self-Defense | Riley Stearns.
Déconstruction des films d’art martiaux des années 80, The Art of Self-Defense ausculte le lien entre masculinité et violence, entre solitude et besoin communautaire. Existant dans un monde dépouillé de tout sentiment aux dialogues parfaitement absurdes, Riley Stearns détourne la figure du sensei pour en faire le gourou d’une secte, transmettant à ses élèves non seulement des cours de karaté, mais surtout des leçons de vie. Jessie Eisenberg doit ainsi devenir le plus masculin possible, changer son attitude, changer sa musique de prédilection, changer de chien et surtout arrêter d’apprendre le français au profit de l’allemand, une véritable langue de guerrier.
4. Jesus shows you the way to the Highway | Miguel Llanso.
Véritable OVNI cinématographique, le film de Llanso est un bijou d’originalité et de liberté. Autant influencé par le Batman d’Adam West et Twin Peaks que les jeux 8-bits Nintendo, Jesus shows you the way to the Highway est aussi indescriptible qu’il est brillant. À l’image de Diamantino, sorti en salle il y a de cela quelques mois, on se réjouit de pouvoir visionner des films aussi singuliers, kitchs, étranges et attachants en salle.
5. Jessica Forever | Caroline Poggi, Jonathan Vinel.
Souffrant de moments de mièvrerie et d’un manque de moyens au vu de ses ambitions, Jessica Forever, malgré ses imperfections très notables, possède en lui quelques instants de cinéma si gracieux qu’il en devient une expérience particulièrement envoûtante. Gorgé de références fabuleusement hétérogènes, de Bruno Dumont à Claire Denis en passant par Metal Gear Solid et Mortal Kombat, le film de Poggi et Vinel traduit remarquablement l’aliénation masculine et sa connexion à la violence. On reconnaîtra cependant que le postulat de départ de cet univers dystopique peut s’avérer difficile à accepter tant le budget limité ne permet pas d'habiller le monde autour des personnages – on a un peu parfois le sentiment d’assister à du cosplay en banlieue – requérant un gros effort de distanciation de la part du spectateur.
Profondément tendre et humaine, l’absolue sincérité avec laquelle l’oeuvre se présente à nous la rend facilement risible pour une partie de l’audience, l’authenticité étant infiniment plus compliquée à tolérer que le cynisme.
Bonus : Best/Worst Movie : Alien Crystal Palace | Arielle Dombasle
La fête ne saurait être complète sans Arielle Dombasle et son Alien Crystal Palace. Célébrons ensemble ce n’importe quoi cosmique qui fut sans aucun doute l’une des grandes expériences de ce Fantasia 2019.
Kitch, mégalo, prétentieux, ne respectant aucune des bases de la mise en scène, Dombasle nous régale avec ce prodigieux nanar qui mérite tout autant d’attention que les films de Wiseau ou de Breen. À visionner entre amis, après quelques verres, de préférence en complément du film de son mari, Le Jour et la Nuit (Bernard-Henri Lévy), dans lequel Arielle Dombasle est aussi mise en vedette ; une oeuvre classée par Claude Chabrol en 2009 comme l’un des trois pires films de l’histoire du cinéma.
Nous attendons la programmation de l’année prochaine avec impatience. Merci d’avoir suivi ces chroniques, et bon cinéma à tous !