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Plus de 300 ans après sa mort, le Roi-Soleil n’a jamais cessé de fasciner le monde grâce à son existence haute en couleur. Celui qui a régné 72 ans sur la France – le plus long règne d’un monarque français, l’a profondément marquée et lui a permis de connaître son époque la plus glorieuse. Une vie aussi riche est difficilement condensable en un seul film. C’est pourquoi l’Espagnol Albert Serra propose un long-métrage sur les derniers jours de Louis XIV avec nul autre que Jean-Pierre Léaud dans le rôle-titre.
En août 1715, Louis XIV (Jean-Pierre Léaud) approche la fin de son règne et de sa vie. Le Roi-Soleil est un vieillard affaibli qui ne prend plus part à la décadente vie de sa cour, il passe beaucoup de temps alité et entouré de ses proches dont Fagon (Patrick d’Assumçao), son médecin, Blouin (Marc Susini), son valet, et Madame de Maintenon (Irène Silvagny), son épouse. Au retour d’une promenade, l’une des jambes de Sa Majesté la fait souffrir. Les spécialistes doutent de la gravité du mal qui semble affecter le roi. Pourtant, les nuits du Roi-Soleil deviennent agitées, la fièvre le gagne et son appétit disparaît. De petites taches noires ne tardent pas à apparaître sur la jambe douloureuse : la gangrène s’est emparée du roi. Malgré cela, Louis XIV tient à remplir ses obligations royales, mais sa santé fragile le rattrape. Les remèdes, les potions et les infusions des médecins de Paris n’y font rien. La gangrène se propage dans la jambe et les maux du roi ne se résorbent pas. La cour fait appel à un douteux médecin de Marseille nommé Le Brun (Vincenç Altaió i Morral). Ses remèdes n’auront pas plus de succès. Les jours de Louis XIV sont comptés. Il sait qu’il lui reste peu de temps, assez pour recevoir l’extrême-onction et dire adieu à son arrière-petit-fils, dauphin de France, appelé à lui succéder en tant que Louis XV.
La mort de Louis XIV est un film dont les images sont d’une grande beauté. La photographie de Jonathan Ricquebourg est la grande force du film. Il a une signature visuelle forte, cohérente avec l’époque puisque les images ressemblent à des peintures. La composition des plans, le positionnement des acteurs, la lumière et les couleurs créent une impression picturale. Bien sûr, les costumes et les décors, qui sont magnifiques, sont en partie responsables de cet effet. D’ailleurs, l’une des perruques portées par Louis XIV dans son lit s’inscrit dans ce style. Elle est si grosse et si bouffante qu’elle donne à l’apparence du roi un caractère grandiose et magistrale, comme si elle était tout droit sortie des portraits de Charles Le Brun.
Au milieu de cette broussaille capillaire se trouve le visage de Jean-Pierre Léaud, immense acteur ayant grandi devant les caméras de cinéma. Il est révélé à 14 ans par son célèbre personnage d’Antoine Doinel, adolescent rebelle, dans le mythique Les quatre cents coups de François Truffaut. Visage de la Nouvelle Vague, il reprendra quatre fois le rôle d’Antoine Doinel. Il tourne aussi pour Jean-Luc Godard dans Masculin Féminin, pour Jean Eustache dans La Maman et la Putain et dans La Nuit américaine, encore avec Truffaut. L’an dernier, le Festival de Cannes lui décernait une Palme d’or d’honneur pour son rôle de Louis XIV et pour l’ensemble de sa carrière. Il est vrai que ce rôle du Roi-Soleil vient couronner une filmographie exceptionnelle. Jean-Pierre Léaud trouve dans ce personnage un rôle comme il n’en avait pas interprété depuis longtemps. Un rôle grand, digne et exigeant qui lui sied à merveille. Bien que son Louis XIV ne se perde pas en paroles, Léaud exprime beaucoup dans le silence et les regards. Il faudra voir cette scène durant laquelle ses yeux fixent un point en direction de la caméra pendant plusieurs minutes. L’effet est saisissant. Le roi se meurt, pas tout à fait serein, mais pas tout à fait bouleversé non plus.
Le réalisateur Albert Serra s’est basé sur les écrits historiques pour reconstituer la fin de la vie du Roi-Soleil. Il a tenté de relater ses derniers jours le plus fidèlement possible. Le résultat est un récit très réaliste et sans cliché mélodramatique. Par contre, vous ne trouverez pas d’intrigue politique ou de jeux de pouvoir. Toutes ces questions sont évacuées du récit pour se concentrer uniquement sur la mort du roi. Le film de Serra baigne dans le réalisme. Certaines séquences ont peu de montage, la caméra est fixe et la grande majorité de l’action se déroule dans la chambre du roi. Ainsi, le spectateur a l’impression d’être presque en temps réel devant le roi agonisant. Les amateurs des récits historiques aux grands rebondissements seront déçus, mais ceux qui s’intéressent au réalisme historique seront servis par ce portrait intimiste du Roi-Soleil.
La mort de Louis XIV est à l’affiche le 19 mai au Québec.