Hélène Bourgeois-Leclerc est une des figures bien établies et appréciées du paysage artistique québécois. Pour la première fois en six ans, elle ne sera pas du traditionnel Bye Bye sur les ondes d’ICI Radio-Canada, mais elle ne chôme pas pour autant. En plus de la voir quotidiennement au petit écran dans District 31, elle reprendra, ce mois-ci, le rôle qui l’a fait connaître au grand public, celui de la très colorée Dolores Bougon dans le film Votez Bougon. En 2017, elle montera sur les planches du TNM dans le classique de Michel Tremblay, Demain matin, Montréal m’attend, et sera de nouveau au grand écran dans De père en flic 2. atuvu.ca a pu s’entretenir avec Hélène Bourgeois-Leclerc juste avant la sortie de Votez Bougon.

LES RETROUVAILLES DES BOUGON

C’est au Nouveau Palais sur la rue Bernard que nous avons rendez-vous avec Hélène Bourgeois-Leclerc. À l’intérieur du casse-croûte, ça fourmille d’activité. Toute la distribution de Votez Bougon est réunie pour un marathon d’entrevues. Entre Louison Danis et Rémy Girard, Hélène Bourgeois-Leclerc, emmitouflée dans un col de fourrure, se faufile et s’assied sur la banquette. Dès le début de l’entrevue, elle est chaleureuse et bavarde. Elle se remémore son expérience sur le tournage de Votez Bougon avec un plaisir sincère.

Le tournage a été des retrouvailles… de famille, selon Hélène Bourgeois-Leclerc. Les liens qui s’étaient tissés à l'époque de la série originale, Les Bougon, c’est aussi ça la vie, étaient toujours aussi forts lorsque le tournage du film a débuté. « Ce qui était fort chez les Bougon, dans la série, il y a une dizaine d’années, c’était le clan, la famille. On a beau avoir vieilli, nos carrières ont pris différentes tournures, on s’est retrouvé sur ce tournage-là comme si on s’était quitté la veille. »

Dans ce long-métrage de Jean-François Pouliot, on retrouve la famille Bougon à peu près là où la série télévisée l'avait laissé. Suite à un passage malheureux à une émission télévisée, le patriarche, Paul Bougon, décide de fonder le Parti de l’écoeurement national et de se lancer en politique. Toute la famille n’hésite pas à le suivre dans cette aventure qui éveille leur légendaire sens de l’arnaque.

D’ailleurs, le tournage a permis à Hélène Bourgeois-Leclerc de replonger dans la peau de la célèbre sœur Bougon, prostituée à la langue bien pendue. Sa Dolorès Bougon, comme toute la famille, a marqué le public québécois lors de la diffusion de la série télévisée originale entre 2004 et 2006. C’est le rôle qui l’a fait connaître et qui a donné des moments de télévision pour le moins colorés (un euphémisme dans le cas de Dolorès). Pour Hélène Bourgeois-Leclerc, ce rôle c’est bien plus que des scènes osées. « Ça tout changé. C’est le rôle qui m’a permis toute une liberté. […] Avec Les Bougons, il fallait accepter bien des choses. […] Ça m’a permis toute une liberté dans la créativité. […] Au niveau d’accepter, d’assumer et de jouer avec ce qu’on a, ça m’a beaucoup inspiré. »

En ce qui concerne la rusticité des Bougon, ça n’a jamais été un aspect qui a rebuté l’interprète de Josée dans Annie et ses hommes, sauf une scène… « [Dans la série] je trouvais ça cool d’aller loin et de faire du trash. […] J’acceptais d’endosser tout ça. Dans le film, j’ai accepté tout aussi, mais il y a une scène que j’ai trouvée un petit peu plus rough à faire et, curieusement, elle ne s’est pas retrouvé dans le film. »

UN JOUR DE L’AN SANS BYE BYE

Avec la période des fêtes qui approche, il était difficile de ne pas parler du Bye Bye à Hélène Bourgeois-Leclerc. En six éditions, elle a laissé sa marque avec ses parodies de Pauline Marois, Anne-Marie Losique et Marilou de Trois fois par jour. Dès l’évocation de l’incontournable émission du jour de l’An, Hélène Bourgeois-Leclerc fait une petite grimace. Son expérience sur les Bye Bye l’a marqué comme elle a marqué le public par ses imitations. Elle assure qu’elle referait l’expérience sans hésiter bien qu’un Bye Bye soit une aventure délicate. « J’ai eu à imiter du monde que je connais, que j’aime et que j’admire ou que j’aime moins. […] C’est toujours gênant parce que c’est du vrai monde. Tu mets une loupe sur un défaut ou une particularité. On espère frapper dans le mille et, des fois, c’est pas ça et ça fait de la peine. »

UNE PREMIÈRE PLONGÉE DANS L’UNIVERS DE MICHEL TREMBLAY

L’autre projet très attendu auquel participera Hélène Bourgeois-Leclerc c’est la nouvelle production de Demain matin, Montréal m’attend. Mise en scène par René-Richard Cyr, elle sera présentée dans le cadre des prochaines Francofolies. Le théâtre de Michel Tremblay est un genre en lui-même. Non seulement, son œuvre est connue de tous, mais elle est unanimement appréciée. Les dernières adaptations de ses pièces en musique, Belles-sœurs et Le Chant de Sainte Carmen de la Main, ayant connu un franc succès, la barre est haute pour l'équipe de Demain matin, Montréal m’attend. Alors est-ce que la principale intéressée sent le stress monter en elle? « Je suis plus excitée. On va commencer les répétitions au mois d’avril. Présentement, je ne suis pas là-dedans. Présentement, je suis dans les cours de chant, dans la répétition vocale. Pour le moment, c’est plus ça qui m’énerve. J’espère que je ne vais pas perdre la voix au beau milieu du show. »

Celle qui n’a pas foulé les planches depuis 2013 est surtout rassurée par l’équipe qui a été rassemblée pour créer ce spectacle. « J’ai entièrement confiance en l’équipe qui a bâti, l’équipe de créateurs et l’équipe d’acteurs aussi. Je pense que ça va juste être vraiment le fun. » Nul doute que ce sentiment sera également partagé par le public.

Votez Bougon prend l’affiche au Québec le 16 décembre.